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VES

à sa partie inférieure el munie de manches s’arrêtant bien au-dessus du coude. Une sorte de justaucorps de peau complète le costume’ (fig. 30i8).

II. — Les guerriers liomériques bouclent leur cuirasse sur le chiton qu’ils portent d’ordinaire- ; cette tunique, vraisemblablement sans ceinture, ne couvre que le haut des cuisses^ Deux fois dans V Iliade, elle est appelée expETCTÔ ; X^"^ ! ce qui indique, selon l’opinion la plus vraisemblable, que l’étoile était bien fournie de fil Sous le chiton et directement sur la peau (’ÉpujAa /poo ;)% on pose une large ceinture garnie de métal, la !J.TpY| [ihtra ], qui a pour fonction de proléger le bas-ventre. La tuni- que peut être remplacée par le ïwjjia, simple caleçon ; c’est le seul vêlement que porte Ulysse dans une expédition nocturne’. Quant au Ço^sTiip, souvent mentionné par les textes homériques, c’est une ceinture de cuir garnie de plaques de métal, analogue à la fJLtTp-r,, protégeant le buste au-dessous du thorax * [v. cixgili :m, p. Il "G el fig. 1479J. Pour tout ce qui concerne la question si con- troversée de la cuirasse homérique, nous nous conten- terons de renvoyer à l’article lorica, où se trouve déve- loppée cette hypothèse que la cuirasse homérique n’est primitivement que l’ensemble du toisriip et de la iaitst,. Le manteau du guerrier est la /Xatva, remplacée parfois par une peau de bêle". Le casque de métal (yiXxsioç) a succédé à la coiffure de peau (xuvs»)) ’» Tgalerus].

IIL — La cuirasse formée de deux plaques de métal, dont l’usage s’établit au début du vu’ siècle", est super- posée aux vêtements de dessous. Parfois aussi nul vêlement n’est apparent sous la cuirasse doublée de cuir’- (fig. 45 ’a, 6002). Mais, le plus souvent, le torse est couvert d’une courte tunique finement plissée ou d’un simple caleçon (fig. 1635, 3îo2, 4526 à 4o30j. Le chiton peut être remplacé (fig. 7138) ou renforcé par un justaucorps de cuir’^ Parfois même une peau de bête forme une troisième défense pour le torse’*. Pour remédier à réchauffement de la cuirasse par les rayons du soleil, on la couvre d’une chlaina ou d’une culamys (fig. 1644, 3453, 5368). Parfois le guerrier ne porte pas de cuirasse, mais une simple pièce d’étoffe attachée à la taille et descendant jusqu’au milieu des cuisses, placée directement sur la peau ou superposée à la tunique [ciNCTUs et fig. 1467 et 1468]. Mentionnons enfin une sorte de court tablier frangé, destiné à protéger le bas-ventre, que la cuirasse laissait à découvert [ciinglum, p. 1I77

Tel est chez les Grecs, pendant toute la période clas- sique, le costume militaire, que nous ne connaissons guère que par les monuments ligures, surtout par les vases peints ; les textes ne fournissent, en effet, que fort peu d’indications [exercitis] . . Athènes nous ne trouvons

t V. le fameux vase des guerriers, Furlwacnglci’-Loeaclicke, Myk. Vas. |il. im = Nicole, Catalogue des vases peints du Musée national d’Athènes, Supplément, p. f)3-0i, n- 309. Mônic sujel sur une slcle peinte, "Ko. %. IsdO, pi. 11, n’ i cl p. 14 n. 1. Cf. i.o«ica, p. 13U3. — 2 Jl. XV, 113-ISu ; XVI, 130 ; XIX, 30» ; XXIII, SI3. Cf. Helbig, L’Épopée homér. p. iia sq. — 3 V. par Cl. (Jd. VIII, 13k. — * //. V, 113 ; XXI, 30. — 5 Iklbig, Op. l. p. i33 ; cf. Sluduiczka, llcitrâge, p. 63-61 ; Ueiclicl, Uom. VCaffen, p. 101 sq. — (• Jl. IV, 131, ISj, 213. — Od. XIV, 4Si. — 8 Le médecin Machaon, soignant la bles- sure de Mi’-nélas, défait successivement le ! ;ioTï<i^ et, en dessous» le ^ùfAs et la l^.-îjr, {II. IV, il3 ; cf. 13S el 183). — ^ Jl. X, 23, a9, 177, i3i, etc. — 10 Le casque de cuir est signalé, //. X, à55 ; une calotte de peau de belette, Jl X, 33j. — u V. LORiCA, p. I3(i4. — 12 Par oï. les guerriers du Vase François*, f-’urtwaen- gler-Hcicliliold, Griech. Vasenmat. I, pi. i, — 13 [ic Ridder, Bronzes de l’Acropole, lig. ïiS ; Arch. Xcil. l«8i, pi. i. — I* Gerhard, ,liiser/. Vas. pi. 30, 81, 8S, 93, 90, 107, il’J, etc. — IS Jbid. pi. 3, I ; cf. Gaz. nrch. 1876, pi. ixvi. — 16 bcliol. ad Xcn. Anab. I, i, 10. — 17 cf. Pollu, X, 234 : Kock, Comic. allie, fragm. Il,

mentionnée, "pour le costume de l’hoplite, que la tunique rouge (/tTiov cpoivîxio ;) ’% semblable à celle des Spartiates {nTo (po’.vtxî ;). Les éphèbes [epueri] ont une sorte d’uni- forme, composé surtout de la chlamyde el du pélase ’" (fig. 2680). Quant aux troupes légères (•fiÀo, yujji.m-7ite ;) el aux hiloles qui accompagnaient les hoplites Spar- tiates, il est probable qu’ils n’étaient vêtus que d’une exomis avec un manteau grossier et coiffés du pilos ’^ Les cavaliers méritent de retenir plus longtemps notre attention [eoiues]. A Athènes, avant qu’un corps de cavalerie ait été constitué {fig. 2184), nous ne trouvons que des hoplites montés, qui portent la tunique courte des fantassins (fig. 2279, 2725)’* ; les cnémides, qui auraient blessé le cheval, sont remplacées par des bottes de cuir. A côté d’eux, dans le dernier tiers du vi» siècle, on trouve fréquemment des archers, en costume scythe, faisant fonction d’ÛTiTipéxat (fig. 470). Ce ne sont pas, croit-on, des étrangers, mais des Athéniens, parfois des fils de grande famille qui, par commodité, auraient adopté ce costume" : il se compose d’une sorte de pourpoint à manches très ajustées et de pantalons col- lants dits amixyrides. Il semble que ce costume soit parfois d’une seule pièce, comme un maillot ; souvent un chiton sans manches est passé par dessus. La coif- fure est un haut bonnet pointu qui couvre la nuque (fig. 227) ^. Il est probable que les citoyens athéniens renoncèrent à ce costume exotique, lorsque fut organisé, en 476, le corps de police des archers scythes [dèmosioi, p. 91]-’. Les cavaliers thessaliens qui combattent, dès le vi^ siècle, dans les rangs de l’armée athénienne [EQUITES, p. 768] sont représentés sur les vases peints -^ ; leur équipement consiste en un court chiton, une chla- myde et un pélase. De même, les vases à figures rouges du v° siècle nous montrent fréquemment des cavaliers vêtus du costume tlirace : chiton, manteau bigarré ( ?Eipi), bonnet de peau (àXto :t£X !’c) et boites de cuir" ; ce sont très probablement des Athéniens qui ont adopté ce costume, propre à défendre les cavaliers contre le froid el les intempéries (fig. 229, 2717) -^

IV. — A l’époque hellénistique, quand est définitive- ment adoptée la cuirasse à lambrequins, nous ne voyons nulle innovation dans le costume militaire. Peut- être le contact permanentavec les peuples orientaux, qui s’établit alors, conlribue-t-il à développer l’usage des vêlements cousus. Une célèbre mosaïque de Pompéi ■" (fig. 4531) représente Alexandre vêtu d’une tunique à longues manches et d’une chlamyde. Anhré Boclangeb. Rome. — Il ne saurait être question dans le présent article d’énumérer ou de décrire les dill’érents vête- ments portés par les soldats romains ’■"’.

p. 410, i ; Plut. De virt. mul. iOi, etc. — ’» V. Helbig, Les lititt’ ; o(/i«iiens, p. 58- 39. — l’J Jbid. p. 1$ à 33 ; cf. Furlwaengler, Griech. Vasenmalercit II, p. 109 ; mais cette 0|iinion n’est pas admise sans réserve par Ilauser, ibid. p. S24. Pour les représenlatious figurées, v. par ex. Monum. Inst. IX, 9, 10, vase de Munich, 0. Jabu, 473 B. — 20 plassarl, J.es archers d’.Athcnes, dans Jiev. étud. gr. 1913, p. I7i, 17.Î, 183-187 ; Helbig, Op. l. p. 47 ; d. Sitzuniisberichte der baijr. Akad. IS97, II, p. 270, 273 sq. ; P. Gardncr, Ashmolean Muséum, pi. 13.

— 21 V. les monuments cités par Plassart, l. cit. p. 156-157. — 32 Plassarl, p. 187.

— 2 ! Helbig, 0/1. /. p. 65-66. — " Plassart, (. c. p. 173 ; Helbig, Op. l. p. 70, 74, 81 ; Ilarlwig, Meistersch. pi. 53, 34. Les tcxles principaux sur le costume des cavaliers tliraces sont Herod. VII, 73 et Xen. Anab. Vil, 4, 4. Cf. Furl- waengler, ;>0’ Winckelmannsprogramm de Berlin, p. 138 sq. — *û Quelques textes, d’ailleurs peu explicites, font allusion à des cuirasses de feutre (Tbucyd. IV, 34) et de lin {Jl. Il, 5i9 ; Paus. 1,21, 7 ; Herod. H. 182,11. Cf. lohica, p. 1310.

— Houe, — 2G Voir ’& propos des légionuaires une étude coinplélo dans Le Beau, Mémoires del’Acad. des Inscr. XXXIX, p. 506 et suiv. (XXP et XXII" mémoires).