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tion [vestis el specio ’) des vèlemenls (peut-être même de toutes les étoffes, y compris les tapisseries d’ameuble- ment), quils avaient naturellement la mission de plier [plico], chose délicate, car on tenait beaucoup à uoe ordonnance esthétique des plis [toc.a, p. 351]. L’équiva- lence des deux termes parait bien probable -. La fonction était d’importance ; Plante la cite en tète dans son énu- mération de la familia. Le cestip/irus [— spicus) était normalement attaché à la garde-robe d’un homme’, la resliplica [ — spica) à celle d’une femme ; pourtant nous connaissons un restiplicus d’impératrice’. Comme tous les domestiques de cet ordre, c’étaient le plus souvent des esclaves (leurs- noms l’indiquent assez) ou des affranchis "’. quelquefois très jeunes *, et presque toujours des Grecs. Il est assez difficile de les distin- guer de l’a veste, ab vesfe, ad vesfein ou supra vestem, dont la charge comprend nombre de subdivisions dans l’administration impériale.

Dans le monde grec, cette fonction a dû exister pareil- lement et elle peut avoir une origine orientale* ; mais nous n’en avons plus trace, el encore tardivement, que par le vestiaire des palestres’. Victor Chapot.

VESTIS. — Il a été traité en détail de chaque pièce du costume des Grecs, des Étrusques et des Romains dans des articles du Dictionnaire auxquels nous renver- rons par la suite. On trouvera ici des considérations générales sur le costume antique, une brève esquisse historique, une classification des différentes pièces du costume et des renseignements sur le commerce elle prix des vêtements.

k. — I. Grèce. — .Notons d’abord que le costume grec de l’époque historique doit peu de chose au costume égéen ’. La différence entre les deux systèmes est radi- cale : elle tient à ce que les Cretois ont ignoré l’usage de la fibule "fibila" el, par suite, donné un développe- ment considérable à l’art de la coulure. Le point d’appui principal est pris sur les hanches ; la taille est compri- nléo par une sorte de corset. Dans la suite nous ne trouverons rien qui rappelle les jupes à multiples volants des dames de Cnossos, leurs jaquettes très ajus- tées et largement échancrées sur la poitrine, leurs tabliers brodés, leurs coiffures monumentales (fig. 6398 ; ou du moins nous ne pouvons relever que des sur- vivances de détail^, qui établirent une liaison logique entre les deux périodes.

. la fin de l’époque mycénienne, lorsque, semble-t-il, une race nouvelle assure aux Égéens l’empire de la .Méditerranée, apparaît le costume qui persiste jusqu’aux temps byzantins avec ses éléments essentiels. La perma- nence est, en effet, le caractère le plus frappant du cos-

VKSTIPI.ICCS. — 1 Varr. ap. Non. Jlarc. p. li, 1. li. .More. — 5 Varr. ibid. 1. i«, cite Plaute, Trin. II, I, iî (iiî) : Ducitur familia Iota : resti$pici, unclor, auri oittot ; dos roaniiscriu porlcot veêtiptiea. Cf. Ouiotil. Declam. 363 ; C. t. lot. VI, 7301, 9501, 9981. — 3 C. i. lat. VI, S560 : Caetarit reiliplico : 855S : Domi- liani vvstij/lieo]. — * Ibid. ï5o ? ; Euphrosyno vestiplico Plotinae Àtttj. — 3 Dell» reititpieae alTrancbics : Jbid. 33 393, cl Biilletl. comun. 1900. p. S9 = Cagual, Année cpigr. 1907, n» 83. — «t". i. lai. VI, 33 395 ; IX, 3318= Ucssau, 7k30. — ’• i ;r. les lexlcs cilés noies 3 à a ; adil. Orelli, ibîS : Chryseros Asiatici rctliplieut ; C. i. lat. VI, 99U = Dcs^aii, 7431. La fornie tetlipica (C. i. lat. VI. 33 393 et 33 3931 reproduit simplement une prononciation courante. —’ 'I|>i- T,-.5v«« dans Sept. // /Icg. 2Î, U ; 1/ l’aralip. 34, Si. — 9 Lucian. Hipp. 8.

A KSTIS. — 1 Pour le costume égécn v. surtout Dussaud, Civilisât, préhel- If^n.S p. 5j, 60 s<|., 161 ; Uconna, La Toilfttcs tnodcrnes de la Crète Mi- noenne (1911). Pour les rapports du costume t^gdcii avec le costume helU’Uique primitir, .Vbraliam, Greck dress, p. 15 sq. ; Bclmcr, tiomerische /Vofc/cme, p. 156 ; Poulscn, ber Orient und die fruhiiricch. Kuntt, p. 175 si|. ; cf. Alh. àtil-

tume grec. .Nous verrons que si l’apparence extérieure a changé à travers les siècles, par l’effet des modes tem- poraires ou locales, les principes sont restés fixes et inmuables. Cela tient, comme l’ont montré M. Heuzey et M. Pottier à ce que le costume grec est drapé. Les vêtements n’ont pas de forme par eux-mêmes et emprun- tent leur valeur plastique au corps humain. L’étoffe n’est pas coupée, la pièce est employée telle que la fournit le métier à tisser [palliim, péplos, tlxica] ’. . l’origine on se contenta de la rouler autour de la partie du corps que l’on voulait protéger ; puis on s’efforça de donner à l’arrangement de l’étoffe plus de grâce et d’effet et ainsi, peu à peu, le costume grec devint une œuvre d’art sans que l’on perdit de vue les nécessités pratiques. « Dans l’usage quotidien, les draperies Ilot- tantes ont besoin d’être ajustées... L’habillement a donc des soutiens qui sont : la coulure, l’agrafe, la ceinture. Tous trois réalisent l’armature robuste donnée à la draperie légère  » La couture rapproche les bords de la pièce de manière à former un fourreau cylindrique (fig. 5335). La fibule retient l’étoffe de chaque côté du cou et forme des manches en ramenant les pans qui flottent sur les bras (lig. 5559). Enfin la ceinture ras- semble les plis autour de la taille, et fait bouffer l’élotre qui forme une sorte de poche [kolpos] (fig. 1472, 7159, 7160). Parfois une seconde ceinture placée au-dessous des seins ou deux bandelettes croisées plaquent contre la poitrine l’étoffe de la tunique el du manteau (fig. 1478j. Afin de laisser au bras droit la liberté de ses mouve- ments, tout le poids du costume porte sur le bras et sur l’épaule gauches .fig. 1641) ’. Deux pièces essen- tielles, les mêmes pour les deux sexes, suffisent à com- poser le costume : la tunique (c/iilon) et le manteau {fumation) [tumca, péplos, pallii.m]. .Mais avec ces pièces d’étoffes diversement drapées que de combinaisons sont possibles, quelle variété de rythuies et de formes belles et gracieuses ! C’est là essentiellement ce qui constitue l’élégance du costume grec. « Les Grecs ont compris les premiers qu’il y a dansles plismémes de l’étoffe uni- décoration supérieure au luxe des franges el des orne- ments"... Us évitent les bandes rapportées, les galons, les appliques, les ourlets, les coutures, et en un mol toute disposition qui, en modifiant l’épaisseur de l’étoffe et en détruisant l’unité du tissu risque de fausser... les plis. » On réserve aux vêtements liturgiques et à ceux qu’on offre aux divinités (fig. 5474) * les broderies somp- tueuses el compliquées, empruntées au luxe oriental. Toutefois, comme nous l’enseignent les peintures de vases el les statuettes de terre cuite, les Grecs, de tout temps, aimèrent la polychromie. La tunique est ordi-

teil. .VXX, 1906, p. 3S7 sq. — î M. Pollicr s’est altaclio à montrer les survi- vances du costume igéea dans le costume ionien. Problème de l’art dorien, p. 29, 38 {Conférences du JJiisée Giiimet, t. XXI, 190$) ; cf. Hollcaut, dans ilonu- ntents Piot, 1, p. îi sq. ; CoUi»non, Les statues funéraires, p. i3 : Lccliat, Au Musée de l’Acropole, p. 164. L’habillement du joueur de lyre sur le sarcophage peint d’ilagliia Triada est celui qui oiïrc le plus d’analogie avec le costume licllO. nique (Dussaud, Op. l. pi. n). — 3 Heuzey, Du principe de la draperie antitpte [hiet. de l’Académie des û.-.irts) ; Pottier, Le costume grec (conf,irencc publiée dans VAiinuaire de la .Société artistique des Amateurs, 1913. p. 153-164). — 4 ^tlc est donc quadraiigulaire. Cependant, de même que la loge étrusque et romaine, la chlamyde niaccdouieune est taillée en demi-cercle. — ^ Potlier, Op. I. p. 160. — ^ L’art de draper le manteau fait partie des counais^ances nécessaires à l’homme libre. Cf. Piato. Theaet. 175 e : àvaSd"*.i.£ff6ai ... t :;t5 !;itt î’AïuOts» ;. Les barbares jetaient le manteau de droite à gauche (Aristoph. A ves, 1567 ; cf. pallicm, p.2S9i. — " Heuicy, Op. l. ;c(. ievtiiim.’m, p. 171. — s Pour les vêtements offerts aux divinités et dont on a habillé leurs statues de culte, v. statva, p. 1483 et n. C et 7.