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des statues équestres ’ ; on voyait un colosse haut de cent vingt pieds dans le vestibule de la Maison Dorée de Néron-, sans doute à ciel ouvert, au moins en par- tie. La controverse est vaine sur le point de savoir ’ si le vestibule était en retrait ou en saillie "■ sur la rue ; les deux variétés se rencontraient. Pour la salu/alio, les plus commodes étaient ces vestibula refjaUa ’- ou

Fig. 7420. — Vestibule de la Villa d’Hadrien, à Tibur.

magno aggestu suspensa ^., avec perron, comme en pré- sentait encore, à Pompéi, la villa de Diomède’ ; la mai- son des Vestales, dans la même cité, était précédée d’un portique à colonnes’, plus modeste que celui qui cou- vrait tout le front du palais des Flaviens, sur le Palatin. .V Tliéra, la demeure du chef militaire de l’ile, sous les Ptolémées, était précédée d’un haut propylon compa- rable à celui d’un temple à antes .’".

On ne saurait séparer de celte étude celle des vesli- bules décoratifs monumentau.K", dont nous connaissons quelques spécimens des plus variés. A Timgad, le ves- tibule de la curie ’* consistait en un perron de quatre marches, que la porte de façade laissait seulement entre- voir ; celui du forum ’% en deux parties séparées par un mur à une seule porte, comprenait un escalier, coupé de paliers de repos, aux parois richement ornées de marbre et de stuc, avec des bases honorifiques portant des statues. L’entrée de la ville antique, à Tivoli, avait pour vestibule, d’après de vieux dessins", une sorte de hall, précédé d’une plate-forme avec perrons" de chaque côté ; en arrière s’ouvrait un arc monumental, puis une large exèdre. Le type du vestibule à exèdre n’est pas rare ; celui du nympliée de Tivoli avait inté- rieurement cette forme et était voûté ; dallé en marbres de couleur, il devait donner une grande impression de richesse. Extérieurement, c’était un vaste rectangle avec, en façade, une large porte centrale, et aux extré- mités deux passages, extérieurs à l’exèdre ’°. Le marché de l’Est, à Timgad , avait un vestibule serai -circulaire, dallé en grès ; sur le front, rectiligne, s’étendait nn por-

1 Juvcn. VII, H5 ; Sil. Hal. pim. 4.34 (maison de Regulus). — _ 2 Sucl. Xer. 31, I. — 3 Bccker-Goell, Galtus, Berlin, Il (1881), p. iîi. — vOpinion théorique de Choisy, Yilrme, Paris, 19CU, I, p. 318. — s Vilruv. VI, 7, 10. — <• Scnec. Epist. 84, lî. — ’ Mau, Op. l. p. 377 sq. ; fig. ÎI1Î-Î03. — 8 JUd. p. 233.

— 9 Suet. Vesp. 25. — lO lliller von Gaerlringen, dans Thera, Berlin, III (1904), p. 107. — 11 Cour ceui dt-s gymnases, cf. cïunasium, p. 1097.

— 12 BoesHÎllwald, Gagnât et Ballu, Timgad, Paris, 190<, p. 3i, pi. vu cl fig. 17. — 13 Ibid. pi. VI et p. 18. — 14 De Piranesi el Peuna (Cusman,

tique à deux colonnes entre deux piliers ; l’exèdre était sectionnée en trois par deux portes ouvrant sur des pièces latérales (fig. 7-419j". Au natatorium, ou portique circulaire, de Tivoli ’", on avait donné, pour le contraste, un vestibule aux formes droites, en croix latine. En revanche, aux constructions à lignes droites on juxta- posait volontiers un vestibule à lignes courbes.

Un des plus originaux est celui de cette « Piazsa d’oro », où Hadrien avait accumulé les plus grandes richesses artistiques de sa villa’*' ; on y reconnaît le dilet- tantisme éclectique de ce souverain subtil (fig. 7420)^’. En plan, c’est un édifice à huit pans, où alternent les absides et les niches rectangulaires, celles-ci percées, de deux en deux, d’une porte ou d’une fenêtre ; à l’inté- rieur, chaque pan se termine dans le haut en un arc surmonté d’un véritable formeret ; les nervures en bri- ques plates, servant d’armature au blocage stuqué, repo- saient sur des pierres de travertin en encorbellement, qui couronnaient des colonnes engagées.

A Spalato, un type également exceptionnel de prothy- ron ouvrait sur les appartements inférieurs, du côté de la. Porta acnea". Après un portique a colonnes d’une très riche ornementation, on entrait dans une salle cir- culaire spacieuse (12 mètres de diamètre et 17 d’éléva- tion), inscrite dans un carré de maçonnerie et couronnée d’une coupole, peut-être recouverte d’un toit. Quatre niches en demi-cercle, destinées à recevoir des vases

Kig. 74il. - Vestibule du l’alais de UiocbHicn, à Spalalo.

ou des statues, se creusaient dans les parois, percées aussi, un peu plus haut, de fenêtres à arcades ; deux autres étaient également pratiquées dans la coupole, en briques et en moellons comme les murs et décorées de mosaïques (fig. 7421 j".

On remarquera que, d’après la mosaïque de Ftavenne qui représente le palais de Tliéodoric((ig. 5457= 734,")),le vaste portique du milieu semble avoir fait saillie sur la façade, car il a une toiture particulière, en avant des combles qui couvrent les côtés ; il y aurait encore eu là un vestibule monumental. Victor Ciiapot.

VESTIPLICUS, VESTlSPICUS(’I[x«Ttoi,OXa ?). —Agents du service domestique, préposés à la garde et à l’inspec-

La Villa impériale de Tibur, Paria, 1904, p. 05 3.|. ; vue intérieure, fig. 73). — 15 Cf. le vestibule du théâtre du Sud {ibid. p. 174 et fig. 243) percé de trois portes élevées sur perrons. — ’6 Ihid. p. 84 sq. ; fig. 100107. — " Boeswillwald, Gagnai, Op. l. p. 313 sq. - 18 Ibid. fig. 147 (= notre fig. 7419). — 19 Gusman, Op. I. p. 124. —20 Elle date de 123 à lia. — 2i Gusman, p. 113 sq. ; fig. 153 à 133 (= noire fig. 7420) . — 22 Hébrard et Zeiller, Spalato, le Palais de Dioelé- tien, Paris, loli, p. 109 sq. — 23 Cf. la vue à vol doiseau p. 109 (= noire fig. 7421), el l’intérieur p. 113-liC.