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Ves

. 7413. — Ane de fruirlandes.

et de lîovembre (çd dÊrnier est le moins chargé de céré- monies), il lî’y en a pas un seul où elles ne figurent plusieurs fois pour des manifestations publiques de piété. En février, elles ont leur rôle dans les parentalia, qui s’ouvrent par la Parentatio Virginis Vestalis, acte sur la nature duquel nous ne sommes pas renseignés. Le i" mars, elles parent le temple de Vesta avec du laurier vert et renouvellent la flamme du foyer’ ; à par- tir du règne d’Auguste, le ti mars, elles commémorent par un sacrifice l’accession de l’empereur au Grand Pon- tificat^. En avril, elles parti- cipent à la célébration des txiRniciDiA et des paulia^ ; depuis Auguste encore s’y joint la commémoration de la dédicace du temple que celui-ci avait élevé à Vesta sur le Palatin [vestaJ ’. Le 7 et le 14, elles préparent la moin salsa ; c’était là d’ail- leurs une de leurs occupa- lions les plus importantes, puisqu’elle se renouvelait trois fois l’an, aux li’percalia, aux Vestalia et aux Ides de septembre ». La mola salsa ou casta était une préparation rituelle consistant en grains de cé- réales torréfiés et broyés à la meule, qui avaient leur emploi dans tous les sacrifices. Dans la période qui sépare les Noues des Ides de mai, les trois Vestales les plus âgées disposaient, dans des corbeilles semblables à celles qu’on employait pour la moisson, des épis d’épeautre ; puis elles les faisaient griller, pour les broyer et les passer à la meule ; finalement on y ajoutait du sel cristallisé {duruni) et du sel en dissolu- tion (coctum), qui devenait la saumure sacrée {mûries), usitée, comme la mola elle-même, dans les sacri- fices *.

Le 1" mai amène pour les Vestales la fête de bona DEA, dans le temple que la Vestale Claudia avait élevé à ses frais (date inconnue) et que restaura Livie ’. Le 15 mai, le collège tout entier prenait avec les pontifes la première place dans la procession des ahgei *.

La grande fête de Vesta, les Vestalia, tombait le 7 juin et durait trois jours ; même il semble qu’on ne doive la considérer comme terminée que le o seulement, où les calendriers mentionnent par q. st. d. f. [quando stercus delatum fas] le nettoyage du temple, succédant

1 Cf. Corp. inscr, lat. 12, p. 305, et Domaszewski, Ahhandlungen :iir roem. Religion, p. 17S. Dans le Kat. Const., Jd. Febr. il faut lire : Virgo Vestalis parental. — 2 Lyd. De mens. IV. 36 ; Hor. Od. III, 30, 8 : dum Capitotium scandet cum tacita virgine ponlifex. Cf. MommACD, Corp. inscr. lat. l, p. 3Sf. ; Prcuncr. Hestia-Vesta, p. 311. — 3 T. H, i, li41 ; IV, (, 2s3. — * La feie fut instituée le 6 mars de l’an 112 av. J.-C. ; supplicatio Vestae dis pnblicis, penatibus, p. H. Q. Cf. Ov. Fast. 111. 417 ; C. i. I. 8375. La dédicace du temple était célébrée le iH avril. C’est à celte occasion que fut pour la première fois frappée la monnaie représentant Vesta assise, avec le Palladium sur la main étendue (notre fig. 7414). V. Stevenson, Dictionarij of Roman coins, p. 584 sq. ; Wissowa, fteltgion iind Kiiltus, p. I4i. — ■’ Serv. ad Rue. V’III, 8^. C’est k l’occasion de la dernière fabrication de mola salsa que les Vestales allaient trouver le rex sacrorum et l’iolerpellaient en ces termes : Vigilasne, rex ? Vigila ! unique témoign.-ige nietlanl les Vestales en rapport avec le rex sacrorum. — 6 V. Mariui, Atti I-ratr. Arv. p. 301 : Serv. ad Aeu. X, lt% : Paul. Diac. p. 159. Il reste des traces, dans les ruines de la mais- -n des ^’ estâtes, qui se rapportent à la préparation de la mola ; on y a trouvé une moletrina et des dolia au nombre de trois, autant que de Vesl&les occupées a celt« Lâclie,

à un grand mouvement de foule’. La fête débute dans le calendrier par la formule : vesta aperit. Inaccessible aux hommes en toute circonstance, abordable aux seules Vestales en tout temps, le sanctuaire de Vesta s’ouvrait, du 7 au 9 juin et peut-être jusqu’au 15, à toutes les mères de famille ; elles s’y rendaient pieds nus et cheveux épars, afin d’implorer la divinité pour le bien de leur ménage, comme elles allaient, en temps de sécheresse [manalis LAPiSj, prier Jupiter pour faire tomber la pluie’". Cependant ce ne sont pas les femmes en général, mais seulement les Vestales, qui sont les ministres delà fête ; celles-là se bornent à y assister et, à cause des Vestales, les hommes en sont exclus". Il était d’usage que les femmes envoyassent au temple des plats avec des mets variés ; quant aux Vestales, elles offraient la mola salsa ’^. Le 9 juin, la fête prenait un caractère populaire : elle devenait, loin du temple, celle des meuniers et des boulangers (deux professions qui se confondaient en une seule) ’^ Ils ornaient de guirlandes les ânes, auxi- liaires de leur travail (fig. 7115), et suspendaient à leur cou ou une miche ou tout un collier de miches enfilées à un cordon. Les meules, elles aussi, étaient ornées de fleurs, où dominaient les violettes. Une fresque de Pom- péi, aujourd’hui presque effacée, dont les personnages sont des Amours, nous les montre suspendant des guir- landes au cou des ânes (fig. 7416) ’*. Sous cette forme la fête n’est pas antérieure à l’an 174 av. J.-C, date à

Fig. 7416. — La fétc des ânes aux Vestalia.

laquelle la corporation des boulangers reçut une exis- tence légale. Wissowa met avec raison les Vestalia au nombre des fêles que célébraient les sodalilales, ce qui les assimile aux compitalia et aux terminalia, lesquels devinrent par la suite des fêtes des curies ’^ Le jour du nettoyage est néfaste : la Flaminica de Jupiter s’abstient de peigner sa ciievelure et de couper ses ongles, comme

V- Jordan, Der Tcmpel, etc. p. 05 sq. — 7 itONA dea, I, p. 725 B et les textes cités ; cf. Jordan, Der Tempel, etc. p. 52, 84. — » Aiir^Ei, ibid. p. 403 B. — 9 Varr. Ling. lat. VI, 17 ; Ov. Fast. VI, 249 sq. ; surtout 311 sq. ; Lyd. 3/ens.IV, hO. cf. Prop. IV (V), 1, 21 : Vesta coronatis paitper gaudebat aseltis. Kal. Phil. — 10 III, 2, p. 1362. — " Ov. l. c. p. 234 ; Lactant. Insl. III, 20, 4. — 12 Serv. ad Rue. VIII, 82. — 13 p.stob, T. IV,I, p. 500. — n Hcibig. Wandgemaelde, 777 ; .Mus. Rorh. VI, pi. i.i 1= notre lig. 7416) ; Gerliard, Antike Dildnisse, 62. 3 ; 0. Jahn, Archaeol. Zeilumi, 1834, p. 192. Cf. ’Wis- sowa, Op. l. p. 142 : fêles célébrées par les curies. Un âne ainsi orné figure sur une lampe d’argile donnée en étrennes et portant l’inscription : apno Novo faust(o) FELIX Tim, avec la marque du potier : Eiicarpe (notre lig. 7413). Pour la présence de l’âne à la fête des Vestalia, cf. Ovid. Fast. VI, 311-34S ; Prop. IV (V). 1, 21. Cf. Plut. Isis et Osir. c. 30, 50 ; Laclant. I, 21, 26 : asellum ... apud Romanos... Vcstalibus sacris in honorent pudicitiae, panibus coronari. Sur la lampe reproduite dans la fig. 7413 v. BocUiger, Kteine Sehriften, 111, 307, pi. 10 ; Bellori et Bartoli, pi. in, fig. 5 ; Passeri, Lucernae fictiles. I, tab. 6 ; sur la question en général : Mau, Pompei in Leben und A’unst, 1908, p. 828. — i^ Religion und Kultus, p. 142 ; Cf. foiisacac.ia, t. Il, 2, p. 1254.