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devaient prendre l’aspecl des faucliards ou hallebardes ; la rlinmpliaea paraît avoir été apparentée à cette forme de veratum et on en trouve des variétés, <à la fin de l’àf^c du bronze ou au début de 1 ïige du fer, on Scandinavie, en Hongrie, en Italie, en Gaule et en Kspagne ’.

±'> L’autre type doit être formé d’une longue broche ou tige de fer ; cette tige va en s’amincissant vers la pointe qui est à crocs ou à barbes. Ce type est mieux connu et c’est par lui que le verulum- sounion s’apparente au gaesuin et au piltaii, à la falarica et à la sir/ijna. toutes armes de jet auxquelles on trouve appliquées de même les deux épitlièles caractéristiques « tout en fer ■’ et « à pointe barbelée » -. Des armes qui répondent complètement à cette définition ont été recueillies dans des tombes de la région ibérique, qu’on peut dater du V au ir s. av. J.-C. L’exemplaire le plus parfait est celui qu’on a trouvé replié autour d’une urne au cimetière d’AvezacPral : c’est une tige de fer longue de 1 m. 8-2 ; au milieu un rentlement forme la poi- gnée par laquelle on brandissait l’arme, la lige est hexagonale antérieurement, quadrangulair( ; postérieurement ; elle se termine par une pointe Fi<-.740 !).— longue de m. 09 surO m. 02, à la base barbelée ; javcioi à m. 02.’i au-dessous de cette base, se déta- chent deux autres barbelures (fig. 7408). Des javelots semblables, longs de 1 m. !)-2 et de 2 m. 03, oui été trouvés à Almedinilla ^ ; d’autres javelots, dont la tige et la pointe, un peu plus fortes, sont à section ovale ou quadrangulaire, ont été trouvés à 0 :;una ; mais, comme le plus long (0 m. 08) est brisé, on ne peut savoir s’il était tout en fer ’. Si l’on admet que le ccrutum n’était pas nécessairement tout en fer, mais qu’il l’était seulement en majeure partie, on pourrait songer à appliquer ce nom à un fer de 1 m. 20 comme celui de Vulci (fig. 7 409) ^ le plus grand exem- plaire d’une série de fers de javelot, qui mesurent de m. 80 à m. iO et comportent une pointe allongée sur une tige mince à douille ; mais ces javelots, qu’on ren- contre en grand nombre dans les nécropoles étrusques, gauloises, illyriennes et ibériques de l’âge du fer, ne

1 En dehors des référcncos données aiii articles copis, Htiict :, iihouphaea, sica, voir pour l’Élrurie une grande lame courbe de fer, du lype des sicae d’,lmedinilla, ati Musée étrus4|ucdc Florence, salle V, viu*. 11 (l’opulouia), ainsi que deux pièces de Paieries et de Corchiano au .Musée de la Villa Julia et une lame en S moulée sur douille au Mitseo Kircheriano de Home, salle .XVI. n" 5GT02 ; pour la Uaule, des lames de bronze qui se recourbent en S ou en Z (Dcsor, Ln Ttnn, p. 97 ; Musée île Cliinv, Catalogue, n»’ 77iii-3i, 7927-8, 7932-3 ; ilunich, Catal. priJhUlur. pi. vi) ; de même en Hon^^rie (Wosinsky. Tolna. 11, pi. cxxvnj cl en Scandinavie (Montelius, Congrès de Stockh’ilm, p. 90i ; Matériaai, I8S1, p. 3 ; Temps préhistorif/ues en S.tede, p. 96). — 2 Voir aux art. fai.arica, gaesuv, i-m.cm, sir.vN*. Le gaesnm cyl dit ÔA’.ffiîr.so". par y Eiijm. Magn. et par llésychius ; la sigyne est qualifiée de m^me par les mâmes auteurs et par Suidas et Eustatlie ; le pilum est dit &- ;/-7-oim- 1- ;- par Polybc ; la sigyne à^xjVoSwv dans Ànth. Pal. VI, t ?(j. — 3 J"ai rapproclié cette pièce de la soliferrea, liev. arch. 1907, 11, p. 13i ; Décliclctte a ri-pris ce rapprocbcmenl, Itev. d. et. anc. I9H, p. 153. .Noire fig. 7tOS reproduit celle qu’il donne, a-a’ étant le javelot d’Avezac (llaiiles-ryrénées] avec sa pointe (long. 0,il), 6 la poignée d’un javelot semblable du plateau de Oer iBasses- Pyrénées ^long. 0,14). Décliclelte a reproduit le j.tvelot d’Avezac dans sa posi- tion originelle. Manuel, 11. p. 068. fig. iô. — t I’. Taris, /(eu. arch. I90C, 11. p. 87. Dans l’ex. de I m. 92 la pointe est barbelée, dans celui de i m. 03 la tige est rcH’^orcée en son milieu. D’autres javelots tout eu Ter, provenant des fouilles du marquis de Gerralbo, ont été signalées au Congrès de Genève, 1912, 1, p. 624. Voiraussi .*^andars, Tlie ireapon^ of the Jberians, 1913, et mes remarques d ins un ariicle de f /ethnographie, 1914. l»cs javelots tout eu fer se rencontrent fréqucm- nient clii-z les peuplades africaines et polynésiennes. — ^ A. Kngel et I*. Paris, Osuna [Archives des Missions, 1906), pi. xixi. Ces armes, provenant peut. être du siège d’Ureao par les Césarîcns, peurcnl «Ire des pila. — 6 Museo Gregor. 1, pi. txuv, i ; A. Reinach, /tev. arch. 1907, 11, p. 129. — ~ Voir

présentent jamais celte pointe e iures qui aurait caractérisé le vei

III. — La question du veriUum est ^ renée par celle du ceslvum kl est vericu. mentionne comme l’instrument par exceL peinture à l’encaustique Si l’on se bornait à le cestruin une petite truelle en forme de feuille lan- céolée — celle de la bétoine, appelée zisrpov en grec",

— comme on l’a indiqué à l’art, oesfrl’.m, il serait incompréhensible que ce nom de « petite broche " ou de « petit poinçon » ail été appliqué par les Homains à cet instrument ; de plus, comme il servait également à enluminer l’ivoire’, il faut qu’il ait pu inciser une matière aussi résistante. On est donc amené à supposer que, si une des extrémités de l’instrument avait l’aspect d’une truelle allongée el dentelée — d’où le nom de cestruin ’", — l’autre avail.l’apparcnce d’une broche allongée et un peu arrondie au bout, d’où le nom de vericuluin " [fig. hGôo de pici’L'ha]. D’ailleurs, les observations faites sur les portraits du Fayoum parais- sent indiquer que l’extrémité pointue servait aussi bien quel’extrémité spatuliforme ’-dans la peinture à l’encau- stique, l’une pouvant malaxer, étendre el égaliser les couleurs, l’autre indiquer les traits isolés elles touches fixes [piCTi’RA, p. Wi]. A. IIeixach.

VESICA (KûiTiç). — Vessie. Avec la. vessie de dilTé- rents animaux, surtout avec celle du porc, les anciens fabriquaient les objets suivants, désignés, pour cette raison, par le mol vesica :

1° Bourse en forme de petit sac ’ [marsupium].

2o Lanterne-. I^a vessie tendue sur les châssis avait, comme la corne, l’avantage d’être transparente et de proléger la lumière [la.nteknaJ.

3° 15onnel qui servait à contenir la chevelure des femmes’. 11 devait ressembler beaucoup au kékiiypualos etau RKricuLi’M, avec celle différence que c’était un véri- table sac formé d’une vessie ; on peut en conclure que c’était moins un ornement qu’une protection, comme le bonnet de caoutchouc ou de latrelas gommé dont les femmes se couvrent au bain pour éviter de mouiller leurs cheveux ’. Quoiqu’il n’en soit pas question avant l’Empire, il est possible que, longtemps avant, le o-zxxoç

a. Reinach, op. cit. p. 131 ; riéchcIcUc, op. cil p. lis. Selon Uécliclette, les javelots de ce type ne seraient jamais barbelés. On a pourtant trouvé un exem- plaire barbelé du m’ siècle k Télamon (Monlciius, La Civil, prim. en Italie. pi. 204 B, 4) et un javelot â double crochet, ou cran d’arrôt à sa base, parmi tles armes gauloises d’un trophée, i Zurich (Cf. mamca, lig. 4814 ; S. Reinach, /tèp. Reliefs, m, p â2.j ; javelot semblable, à un seul croc recourbé, sur la situle de Matrei, llocrncs, Vrgesch. der .Uenschheit, Cig. î 0). - 8 Plin. iVat. hisl. XXXV, 1 W. Lcsins.donient viriculo, veruciilo ou vericulo. A l’endroit correspondant, Ja table des matières de Pline ne mentionne c|ue le cestrum. — ’J Scrratuta en Italie, ceHoni’.aen Gaule, Plul. Nat. hist. XXV, 84 ; Uioscor. IV, 173 ; Ualen. XIII, p. 189 K.

— 10 Pline, Nat. hist. XI, 45, parle de défenses d’urus employées pour le cestrolne picturae gen’xs ; Vitruve qualifie des portes incruslécs d’ivoire de ces/fo(a« (IV, 6). Voir les colTrets incisés et peints reproduits dans Gros et Henry, L’En- caustique, fig. 17, et Pétrie, Hawara, pi. xvii. — " Nous n’avons pas de preuves de l’emploi de xItt^ov en grec dans ce sens ; l’instrument de la pein- ture à l’encaustique osl dit en grec faSSio. (Plut. De sur. num. vind. iî : Plat. Leg. Vi, 769, avec la glose du Lex. Timaei, p. 276). — 12 D’ailleurs vericuluin a fini par désigner la pointe spatuliforme puisque Pline, .at. Iiist. XXXIII. 35, emploie ce mot pour t|ualifier 1 iiisirumeni qui sert à écumer Pargent en fusion.

VESICA. — 1 Aristoph. ap. Poil. X, 151 ; Varr. II. r. 111, 17, 2. — -’ Mari. XIV, 62. Prendre les vessies pour des lanternes, c’est s’imaginer naïvement que toute vessie est propre à éclairer, sans s’être assuré qu’elle contient une chandelle, donc prendre l’apparence pour la réalité, be dicton populaire rappelle un usage qui remonte à l’antiquité. — 3 Mart. Vlll. 3.1. — 4 Les ouvriers qui broyaient le minium dans les laboraloires s’cnvcloppaiiut le visage d’une vessie qui les empêchait d’en respirer la poussière pernicieuse, sans les empêcher de voir. Plin. A’«(. hist. XXXIll, 122.