Page:Dictionnaire des Antiquités grecques et romaines - Daremberg - V 2.djvu/112

Cette page n’a pas encore été corrigée

YEN

729

YEN

qui lui doit son nom ’ et où elle était honorée par des jeux publics en tant que déesse de la cité=,àMylasasous les deux aspects d’Euploia et de Pandèmos à lasos, où existait un mois ’Atp çoûKTtoJv ’, et, comme Ifélaira, à Éphèse". MyiThina avait adopté l’Aphrodite Cnidienne et Abydos Aphrodite Porni, analogue à celle d’Éphèse ’. La déesse possédait encore de nombreux sanctuaires en _ Troade ^ et

nous retrou- vons en Bi- t h y n i e u u mois d’Aphro- dite, "Acppto ;’. Au Sud, elle était établie dans les îles doriennes, à Rhodes ", à Mile, d’où provient la belle statue du Louvre (tig. 7397), en

Fis. 7395. — Aphrodite Pandènios sur un bouc. r> ^ , i

° Crète, sous le

nom d’Antheia ", à Cythère, dont le temple était, au dire de Pausanias, le plus ancien et le plus vénérable de toute la Grèce ’-. Dans l’île de Cos, le mois Panainos semble avoir été spécialement consacré à la déesse : les inscriptions men- tionnent, pour le 7, à Halasarna, le sacrifice d’une chèvre par le prêtre d’Apollon ; pour le 9, celui d’une chèvre et d’un cochon de lait’ et encore diverses olTrandes parles fermiers des jardins sacrés ’* ; à Isthmos, au début du même mois, Aphrodite Pandèmos recevait un chevreau ’". Les îles ioniennes étaient aussi un des lieux de séjour d’.phrodile’*. Le temple de Samos avait été fondé par les hétaïres qui suivaient l’armée de Périclès ’". A Naxos, le mythe d’Ariane se rattache évidemment à un culte local de la déesse ’*. Délos possédait un sanctuaire " où une antique image d’Aphrodite, oiïerle par Ariane à Thésée, avait été consacrée par le héros victorieux -".

1 SIcph.Byz.s. r. Nivor) ; Tac. Ann. III, 63. Ruines du temple -.yeiieT, Asie M. Ml, 1.53 sq..pl. tôO-l5i : Alk.Milt. XXII, 1897, p. 301. — SNilsson, Op. c. p. 830 ; cf. Bull. corr. fte//.lX,iS83,p.71,n»2 ;p. 73, n» 3. — 3i(u«.corr. AeH.V, 1881,108 ; XII, 1888, 30 et 32, n. 12. —» Corp. inscr. gr. 2r.73 sq. ; cl./lull. corr. Iiell. Vlll, 1884,4-34 ; Xni, 1889, 34. — 5 All.en. Xlll. 573 A ; Fragm. hist. gr. Miiller, IV, 406. — 6 Bull, corr. Iielt. Vil, 1S83, 8S sq. — ’* La k-^cndc d’une courageuse courtisane sauvant la cité était liée à ce culte (Atlien. XIII, 572 E ; Fragm. hist. gr. llûller, III, II).

— 8 Plut. Liicult. 22. La Nouvelle llion, dont le fondateur est Énée. porte sur ses monnaies l’image d’Aphrodite iMionnet, II, 064). Id. sur les monnaies de Skepsis iMionnet, V, 533). — ^ JtealEnc. p. 2731. — 10 Pind. 01. VU, 25,

— " Hesych. s. v. Aphrodite était aussi vénérée à Naucratis (Athen. XV. 675, F) et à Cyrène (Pind. Pi/lh. IX, 5). — 12 Paus. III, 23, 1. D’après Hérodote (I, 105). le temple avait été fondé parles Phéniciens ; cf. J(/i. ..l/l((/i. V, 1881. 230. — 13 Pa ton-Hicks, inscr. of Cos, n» 369. — 11- C’était vraisemblablement uneAphrodite jv ..i-o, ; (Nilsson, Op. c. p. 379). — 15 Paton-Hicks, Op. c. a’ 401. Panamos = Boèdromion. t^’élait dans l’AscIépieion de Cos que se trouvait d’abord VAnadyomène d’Apelle. — li^Hor. Carm. III, 28, 14. .phrodite est représentée avec des colombes sur les monnaies de Kythnos et de Siphnos (Mionncl, II, 327). Sur Aphrodite .UucAia àGyaros, v. B««. corr. Aeii. 1, 1877, p. 357. — n Atlien. XIII, 372 K ; Fragm. hist. gr. Millier, IV, 299. — •* Aphrodite prédit à Ariane la venuede I)iony50s(.’^col. ad Hom. Od. XI, 320), et lui donne lors de son mariage avec le dieu une couronne d’or (Era- tosth. Catast. 3). Les Na :iiens distinguaient une Ariane divine, épousedc Dionysosj qu’ils célébraient par une fête joyeuse, et une Ariane humaine, amante de Thésée, dont ils déploraient la mort ( Plut. Thés. 20). Celte double pratique semble révéler chez Ariane, comme chez Aphrodite, le caractère d’une divinité de la végétation (MIsson, Op. c. p. 38’i). — 19 Temple et Ihésauros {Butl. corr. hell. VI, 1882, 87, et n. 1 ; XIV, 1890, 392 : XV, 1891, I31i. — 20paus. IX, 40,3 sq. : Callim. Z/ei. 307 6q.

— 21 Nilsson, Op. c. p. 380-82. — 22 C’est à Mylilénc qu’est localisé le mythe d’Aphrodite et de Phaoa. — 23 Où Aphrodite était associée â Héphaistos (Scol. ad Apoil. RIi. I, 859). Les femmes de Lemnos célébraient en l’honneur d’Aphrodite

IX.

Thésée passait aussi pour avoir institué la fête du mois d’Hécatombaion, célébrée en l’honneur d’Aphrodite, et sansdoute d’abord en l’honneur d’Ariadnè, divinité locale de nature analogue -’, L’acte principal de cette fête était la danse de lar/éranos, exécutée le soir, aux flambeaux, par des chœurs déjeunes garçons et de jeunes filles [salta- Tio], Parmi les îles de l’Egée, Lesbos -’, Lemnos "et Samo- thrace-^ étaient encore des centres de culte importants.

Dans la Grèce du Nord, Aphrodite était vénérée à Ainos, ville de Macédoine dont Énée passait pour l’épo- nyme -% et nous la trouvons sous le vocable di ineias à Dodone-’^, à Ambracie^’, à Actium^* et à Zacynthe, où étaient célébrés en son honneur des agûnes qu’on disait établis par Énée -’. Un mois "Acfptoç est signalé à Larisa’" et dans la Perrhaibie ^ un mois ’Aaoo- otctbiv à Magnésie ’-. On voyait à Pharsale un temple d’Aphro- dite Peilhô^^ à Tricca un temple d’Aphrodite àvoui’a ou àvBposovoç, ainsi nommée, disait-on, à cause du meurtre de Laïs par les Thessaliennes jalouses ^*.

Signalons, dans la Grèce cen- trale, l’Aphrodite Épilumbin de Delphes’"' et l’Aphrodite Mr- Inina de Thespies’"'. A Thèbes, Harmonia avait consacré trois images de bois d’Aphrodite Ou- rania, Pandèmos et Apostro- Fig- 7 :100. - la vénus

pliia ". Pour Athènes ’*, les ’" ’"'"’"

principaux sanctuaires de la déesse étaient les suivants : temple d’Aphrodi te ////j/)o/(//ia, sur la pente sud de l’Acro- pole^’, temple de la Pandèmos', dans les mêmes parages, parfois considéré comme identique au précédent". Ura- nie, qui résidait aussi au Kolûnos agoraios *^ et dans le dème d’Athmonia, se retrouvait dans les Jardins, Iv K-/-7 :c.tç, auprès de l’Ilissos " ; un passage souterrain reliait ce téménos ù l’Acropole*». Au mois de Skiropho-

des fêtes expiatoires, avec des chœurs, des festins et des sacrifices (Scol. î’6.). — 24piin. Nat. hist, XXXVI, 25. Le culte d’Aphrodite s’étendait aussi sur les côtes pontiques, à Phanagorie {A. Apatourias), àpanlicapée (A. Ourania) et dans la Chersonnèsc {Heal-Enc. p. 274C). — 25 Tzolz. Lyc. 1232 sq. —20 Dionys. Halic. Ant. rom. 1,51 ; cf. Verg. Aen. III, 466. — 27 Dionys. Halic. Op. c. 1, 50. — 2« Dionys. Halic. Op. c. I, 49.

— 29 Dionys. Halic. Op. c. I, 50. — ia Bull. corr. hell. XIII, 1889, p. 386, n« 4, I. 9 ; Jahrb. f. Philolog. 1892, 479 sq. — ^1 Ussiiig, Jnsc. gr. ined. 8 ; cf. /(eai-£’nc.p. 2724.

— 3-^Ath.Mitt. 1882, p,-3 et 75 ; 1890, p. iS3. — 33{ûlû, Inscr. gr. antiquiss.3îT .

— aiPolem. ap. Athen. XIII, 589 A ; Scol. ad Arisloph. Plut. 179 ; Plut. Am. 21 ; Suid. s. v.xt’/.«,..T,. La’isfut lapidée ;i>'AivŒt ;/_ !"fcoiv(n ;; il faut entendre non des banquettes (Beal-Eiicp. 2729) mais des tortues de bois(Cruppe, Op .c. 134il, 3 ; Nilsson, Op, c. 378). Celte histoire, très obscure, dérive sans doute du surnom môme d’Aphrodite, qui fait peut -être allusion à un vieux sacrifice humain et à la présence de la tortue dans le culte. Le meurtre fut accompli pendant une fête mystérieuse d’oii les hommes étaient exclus (.Nilsson, Op. c. p. 378-79). — 33 Plut. Quaest. Bom. 23.-36 paus. IX. 27, 5 ; cf. VIII, 6, 5. — 37 Paus. IX, 16, 3. On ne saurait admettre avec certitude l’existence d’Aphrodisia thébaines, où les femmes déguisées se seraient livrées à de joyeux komoi (Xenoph. Hell. V, 4, 4 ; Polyaen. «(m/. Il, 4, 3). Tiimpel admet l’eilstencc de la fête (/(.■a/-j !l’n( ;.2731) ; v. la réfutation de Nilsson (Op. c. p. 375). — 38 V. Curtius, Stadlgeseh. v. Athen (Schriflq.). — 39 Eurip. ffipp. 29 et se. ; Diod. IV, 02 ; Scol. Hom. Od. 1 1, 321. — 40 Harpocr. t. v. ; Ath. XIII, 569, D ; Paus. I, 22, 3 ; Curtius, Op.c. p. 43. — 41 Ath. Mitl. 1877, p. 175 sq. ; Arch. Ztg, 1883, p. 38, n. 2 ; Hilzig- Biiimner. Paus. I, p. 241. V. par contre Foucart, Bull. corr. /le//. Xlll, 1889, p. 157 ; cf. Frazer, Paus. Il, p. 245. — ’^2 paus. I, 14, 7 ; Pausanias attribue la fondation de ce sanctuaire à Egée (cf. Beal-Enc. p. 2733) ; Curtius, Op.c. p. 32. — *3paus.I, 14, 7. On attribuait la fondation de ce sanctuaire à Porphyrion, c l’homme de la pourpre j-, ce qui semble attester une origine phénicienne (Curtius, Op. c. p. 33).

— 4v Pau». I, 19, 2 ; Lucian. ùial. mer. VII, I : Ath. Xlll, S72, U ; Plin. ^^al. hist. XXXV,16 ; cf. Curtius, Op. c. p. 23 et 177. — «paus. 1, 27, 3. Peut-être ce couloir souterrain aboutissait-il, sur l’Acropole, à l’autel de Dionè {Beal-Enc. p. 2732).

92