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aux rapports entre les sexes. On on viendra à la conce- voir conime une odrandc qui lui est agréable ’, et dont le sanctuaire peut même tirer un profit matériel -. En conséquence, on jugera bon de la répéter, et on tendra vers l’inslitution permanente ; les jeunes filles feront alors un séjour plus ou moins long auprès de la déesse ^ ; les femmes y vien- dront également, et bientôt les unes et les autres seront remplacées par des esclaves appartenant au temple, véri- tables professionnelles de l’amour ’. C’est ce que nous voyons en Sicile, sur le mont Éryx "’, et à Corintlie " ; dans ce dernier lieu, plus de mille jeunes femmes étaient consacrées à Aphrodite et enrichissaient le sanctuaire aux dé- pens des étrangers’. Aux grandes occa- sions, elles invoquaient la déesse au nom de la cité, et, lors de l’invasion per- sique, on les voit contribuer au salut commun par leurs prières ". Simonide composa une épigramme en leur hon- neur ’, et l’iudare ne dédaigna pas de "^’""’i""- les chanter, à propos d’une troupe

d’hiérodules olFerte par un Corinthien, victorieux à Olympie’". Kappelons enfin (|u’à Athènes un lien parti- culier unissait les hétaïres au culte d’Aphrodite Pan- dèmos " [mkretiîicf.s].

C’est ainsi qu’Aphrodite, parfois nommée ’l^Taiiï ’^ et Oopvïj’^ devint la patronne des courtisanes(lig. 7^88) ; celles-ci la glorifient par leurs charmes et les passions qu’elles allument ; elles sont ses prêtresses, usurpent même son nom et ses honneurs. A l’époque oi^i l’art, répudiant la gravité religieuse du passé, ne songe plus (ju’à représenter dans Aphrodite la perfection de la beauté féminine, Praxitèle et Apelle s’inspirent de célèbres hétaïres" ; Phryné jouait à l’Anadyomène, en se jetant toute nue dans la mer, aux yeux d’un peuple émerveillé ’"'.

Jll. Les sancliinircs, le eulle et les fêles dA phrodile. — iNous avons déjà mentionné incidemment quelques-uns des sanctuaires d’Aphrodite ; mais il est bon de réunir ici les principaux d’entre eux, en insistant sur les détails les plus intéressants du culte, et sur les fêtes qui s’y rattachent.

•Dans une guerre avec Rh^’^ium, les Loci-iens iriUIie font lapronio-so stiivanlc : si victures forent, ut die festo Veneris mrgines suas prostituèrent ; Just. XXI, 3.

— 2 Cf. p. 7-J7, iiolc în. — SSlrab. l.c. — * Nilsson, Op. c. p. 307. — 5 sIimIj. VI, ■2-i ; Diod. iV, 83 ; Paus. Vlll, 24, C ; Cic. in Q. Caec. din. (7 ; Tar. Ann. IV, M. L’insUtution durait encore à Tcl^poque roinaijie ; cf. Roscher, Lex. p. 302 ; PrcllcrRober(, Ûji. c. p. 370. — s Corinllie cl l’Kryx sonl deux poinis où l’inllucnce pliéniciennc fui Irôs forle (Rosciier, (. c). Sur la prostitution sacr/’C on Orient, V. Maury, Hel. de la Grèce ant. III, p. 210 ; Gruppc, Op. c. p. 1305, n. 5 ; NiUson, Op. e. p. 367. La profession d’Iiic^ro.lulo semble avoir 616 parfois liérédilaire (Nilsson, Op.c. p. 307, n. 4 ; cf. / ?«//. corc. helt. VII, 1883, p. 270, n» lu). — Strab. VIII. 378 ;cf. XII, 539. — « Allicn. XIII, 573, cd. — " IH. (. c. — 10 Atlun. XIII, 573, c f. C’était une coutume d’offrir des lliirodules ii la d(Scs5C (Atbcn. l. c ; Strab. Vlil, 3781. — Il Roscher, Acr. p. Ml ; cf. Allien. XIII, 509 d. — 12 VcSnéréc sons ce nom à Alhèncs et à Kphiiac {Allicn. XIII, 57 I c ; 572 a ; Phot. Ilcsycli. s, v. ; CIcm. Alex. l’rotr. Il, 30, p. 3 :i). - 13 A Abvdos (Atlien. XIII, 572 c).

— H Rosclier, ieï. p. 401 ; Prellor-lioborl, Op.c. p. 370. — lôAthen. VI, 253 b ; XIII, 594 f ; Diod. XVIII, 108 ; Paus. I. 33, 7 ; Plut, l’hoc. 22. — lOAthen. XIII, ■m f ; .591, a ; cf. Maury, Op. c. I. p. 33 et 491 ; Prcllcr-Uobcrt, Op. c. p. 379-80. Pliryitt oITril ii Delphes une slalue d’or d’Aphrodite (|ue Diogène appelait un monu- ment de l’inlcmpï-ranco des Urnes (lliog. I.aerl. VI, 403 ; Atben XIII, 591 b ; Paus X, 14, 5). — n Athcn. XIII, .Ï90 f ; cf. Preller-Roberl, Op c. p. 3S0 ; Nilssou, 0/1. c. p. 373. - 18 V. p. 723. — 19 l.yd. de mena. IV, 43 ; Porphyr. de nàsl. Il, 54 ; liuseb. Praep. ev. IV, 102. C’était, i> l’origine, un mois .le printemps ; à rc|ior|uc impériale, il correspondait à soptembic. — 2" Apbroilile poric souvcnl

A proximité de la Syrie, de la Pliénicie, et de la l’ales- tine, le centre le plus important du culte d’Aphrodite est l’ile de Chypre, où la légende, nous l’avons vu, faisait aborder la déesse’*, et où un nois ’Aippoîîcio ; lui était con- sacré’". Tous les ans, iiommes et femmes de Pile entière accouraient à la grande panégyris de Paplios ’" ; delà, ils se rendaient en procession jusqu’à Palaipaphos ou Golgoi, à soixante stades de distance^’. C’est vraisem- blablement à celte même fête que, dans les mystères institués par Cinyras, on distribuait un phallus et du sel à chaque myste^-. Si la prostitution sacrée n’était, à l’origine, circonscrite à aucun jour spécial, ni liée à aucune fête précise, parce qu’elle était d’abord indépen- dante du culte, rien n’empêche qu’elle n’ait figuré par la suite dans les cérémonies de Paplios, comme cela est attesté, par exemple, pour les fêtes de Byblos^’. Aphrodite était aussi vénérée à Salamine^’, sur l’Ida- lion-’, et à Amalhonte",oùl’on doit peut-être localiser-’ une offrande attestée pour Cliypre, à la date du 1" avril-’ : on présentait en holocauste à la déesse une brebis recou- verte encore de sa toison", ou bien, selon une interpré- tation moderne, cette brebis était ofl’erle par les fidèles revêtus eux-mêmes de la toison de l’animaP". En tout cas, c’est bien à Amathonle que se perpétuait une curieuse coutume auprès du tombeau d’.Xphrodite- Ariane" : dans des cérémonies célé- brécslo2dumoisGorpiaios,unjeune homme imitait une femme en proie aux douleurs de l’enfantement ; on voyait là un souvenir d’Ariane, morte en couches dans l’ile, et en l’honneur de laquelle Thésée avait institué des sacrifices. Mais il est évident que Thésée n’est intervenu qu’après l’assimilation faite entre l’Aphrodite de Chypre et la déesse Cretoise Ariadnè ’-. Ce rite, dans le culte d’une déesse de la fécondité, a été expliqué comme un procédé de magie sympathique, destiné à faciliter les accouchements" ; peut-être est-il aussi fondé en partie sur l’ancienne conception d’une divinité androgyne^’, con- ception qui s’affirme encore dans ryl^j/^/’orf/Zo, ? chypriote. En Asie-Mineure, nous voyons Aphrodite à Cnide sous le vocable d’/w/yv/o(rt ’", à Ilalicarnasse", à Aphrodisias

le surnom de na=i/ [neal-linc. p. 2757 ; (Iruppc, Op. c. p. 339, n. 19). A Paphos, la déesse avait un autel en plein air (T,nc. Hist. Il, 3 ; l’Un. A’al. Iiisl. Il, 210 ; Vano ap. Serv. ad Aen. I, 413). C’est peut-être à cause de cette disposition parliculière rju’on attribuait parfois la foudalion du sanctuaire do Paphos h Aérias et (pie la déesse portail le nom d’ 'At-Au. {[Ical-fine. p. 2757) ; d’autres traditions attri- buaient la fondation du sanctuaire il l’ynir.is (v. p. 727, n. 3). — 21 Strab. XIV, 683.

— 22 peul-ôtrc en souvenir de la naissance d’Aphrodite ; Clem. Alex. Protr. Il, 14, p. 13 ; Arnob. Ada. mit. V, 19 ; cf. Niisson, Op. c. p. 305. - 23 Luc. JJe SijriaDea,6. —24 Aphrodite protectrice de Salaminc, llom. Ilymn. X, 5 ; temple de Venus Prospiciens (Ov. tVet. XIV, 700 sq. ; llermesian. Leont. 11). — 2C Thcocr. XV.IOO. — 26 Sanctuaire fondé parl’éponyme Amallios, fils d’Aérias(Tar. ,l«n. III, 02). —27 Niisson, Op. c. p. 308. — 28 |,yd. de mens. IV, 05. C’était d’ailleurs un sacrilice préliminaire des Adonics. — 29 tlpiCa- :-.. ...Sm i».ir.a»n !«« (l.yd. ;. c).

— 31 C’esl l’avis de Robertson Smith (|ui corrige le texte. V. Niisson {Op. c. p. 308) ([ïii s’en tient à l’ancienne interprétation ; il pense que le sacrilice agraire oITcrt, il Aniathonte, par les nouveaux magistrats, s’adressait peut-élre à Aphrodile (Op. e. p. 30S-09I. — .11 Paion ap. Plut. Thés. 20. Tonte l’anuée, on y célébrait aussi des chœurs {Orpli. hijmn. LV, 24 S(|.). — 32 Niisson, Op. e. p. 309. — .13 Id. p. 373. V. exemples analogues, Frazcr, (lold. Bouijh 2, 1, 20. — 3v Niisson, Op. c. p. 36» et 11. 2. — .iSQui, précisément, semble avoir été vénéré à Amathonle mémo (llesycli. s. 1’. ’AajoSÎToi ; cf. Niisson, Op. c. p. 373). — 30 C’est là qu’était la célèbre sl^liie lie Praxitèle (Paus. I, 1, 3 ; Luc. /mng. 0 ; Am. 13 ; Plin. tat. hisl. VII, I-J7 ; XXXVI, 20 sq.). — 37 Son temple était établi prés de la source Salinakis. qui avait dos propriétés aphrodisiaques (ftra/./wic. p. 2753).