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sans que la correction laissât même une trace ; de là diverses précautions imaginées pour les mettre à Fahri de toute falsification [falsim]. Nous savions déjà par les auteurs que le codex, en pareil cas, était fermé à l’aide d’une ficelle, qui en faisait trois fois le tour, ?r/;j/r’,r /ùiMW , et qu’on nouait par derrière ; sur le nœud on appliquait un cachet à la cire, marqué d’un sceau [sic.nuji] ; s’il s’agissait d’une lettre privée, l’expéditeur se contentait de son sceau personnel [epistolae secretae] ; mais pour les actes auxquels on attachait plus d’importance, il fallait l’assistance de plusieurs témoins, dont chacun apposait son sceau par-dessus la ficelle’; c’est, par exemple, le mode de fermeture usité pour les testaments fTESTAMENTUM, siGNUM, p. 1329, fig. ()i4i] et pour les diplômes militaires [dtploma, fig. 2452]. Le triptyque de la figure 6714 contient une des quittances délivrées à Jucundus. Tous ses codices étaient, dans le cofTi’e, rangés debout les uns cont.-e les autres ; le titre tracé à l’&ncre sur la tranche de la seconde tablette, à même le bois, permettait de distinguer d’un coup d’œil la pièce qu’on cherchait. Des six pages du triptyque les pages 1 et ti, exposées à tous les chocs et destinées à servir de couver- ture, comme il était d’usage, n’ont reçu ni enduit de cire, ni écriture. Sur les pages 2 et 3 est tracé le reçu, de la main du banquier ou de son secrétaire. La page 4 est divisée en deux parties égales par une gorge parallèle aux petits côtés ; là venait se nouer la ficelle de fermeture, maintenue en place, en haut et en bas, par des entailles pratiquées sur les tranches des deux premières tablettes. Par-dessus cette ficelle, enduite de cire, neuf témoins avaient apposé leurs sceaux ; les cachets ont disparu, mais on en voit encore la trace ; dans la partie de droite on a écrit à l’enpre, sur le bois, les noms de chaque témoin, en regard de son cachet. Les deux premières ta- blettes étant ainsi réunies l’une à l’autre, de manière à assurer une protection inviolable à l’exemplaire de la quittance contenu à l’intérieur, la troisième tablette res- tait indépendante, elle Jouait librement et pouvait être ouverte par le premier venu. Sur le recto, formant la page 5, est tracé le duplicata, l’exemplaire extérieur de la quittance-.

semble que tant de garanties, exigées et sanction- 

nées par les lois, auraient dû décourager les faussaires ; mais il n’en fut rien ; les testaments surtout étaient fort exposés à leurs entreprises. Pour les déjouer, un sénatus- consulte fut rendu sous Néron, en l’an 61, exigeant une garantie nouvelle: les tabellae ne pouvaient désormais avoir une valeur légale que si le cordon de fermeture, au lieu d’eu faire le tour, était passé trois fois, avant le scellement, dans des trous pratiqués de part en part au milieu du bois^ Deux des triptyques de Pompéi, datant de l’an 62, doivent être rangés parmi ces tahellue per- tusae on perforatne’ . Mais nous en avons ailleurs un plus grand nombre d’exemples. On a trouvé^ dans les mines d’or de Veres- patak, en Transylvanie (ancienne Dacie), 23 tablettes romaines, dont la cire porte des écritures tracées de l’an 131 à l’an 167 ap. J.-C. On suppose que ces docu- « Plaul. Bacck. 714, 748; Pteud. I, 1, 40; Cic. Catil. III, 5, 10 ; Verr. IV, iG, 58 ; faul. Sent. V, Î5, 6; Suel. Ner. 17 ; Gaius, H, 181; Ulp. DUj. XXXVll, 11. 1,9,10-11: Inst. Il, 16, 6,3. — 2 0vcrbeck-Mau. Pompei. Irad. Kcisej- if809), p. k’JO- 491 ; lig. i6i-i63 (resLaurées). Autres reprO’Juclioos des tabIcUes de Pompéi : Niccolini.Ze cate ed i monum. diPompei. Il, pi. r.x ; Th(:-cJenal , /"ompA’, I, p. 133. fig. 95. — 3 Suel. .Ver. 17; Paul. Senl. V, n.li; Gaius, II, isl: llp /liij. XXXVll. ""flo ments ont été enfouis au commencement de la guerre des Marcomans, qui a Jeté le trouble dans la région ^ Ce sont des triptyques de sapin’, parfois incomplets, mais du reste en meilleur étal queles tablet- tes de Pom- péi ; on y a déchiffré sur- tout des actes de vente et des comptes. Les deux pre- mières tablet- tes de chaque codex sont des tabellae pertUane; Flg.OTl:.. - TahlelUsaveccad.el.. chacune est donc percée de quatre trous : deux le long du dos pour les charnières, et deux autres, se faisant l’ace, au milieu de la pièce, pour le cordon de fermeture [cf. diploma]. La figure 6715 reproduit une page où l’on voit les cachets des témoins encore intacts, maintenant le cordon à sa place. Quant à la répar- tition du texte, elle est identique à celle des tablettes pompéiennes.

va de soi qu’on ne prenait pas tant 

de précautions pour fermer les tablettes, surtout les diptyques de petit format, qui servaient uniquement de carnets de notes ; souvent même ils ne devaient pas avoir de fermeture du tout, comme par exemple le petit diptyque en ivoire, ayant appartenu au clarissime Gal- lienus Concessus, qui a été découvert à Rome sur l’Ksquilin [diptyciion, fig. 2434]*. Cependant l’intérieur des tablettes avait toujours besoin, quand il était enduit de cire, qu’on le préservât des contacts violents; on employait alors comme fermeture deux cordons ou deux rubans, fixés au milieu du bord extérieur, tels qu’on en voit déjà dans les peintures de vases grecs (fig. 5047) ; ils sont croisés ou enroulés plusieurs fois autour des tablettes et peuvent former sur un des côtés un anneau de suspen- sion (fig. 6716) ^ Il semble aussi que les registres très gros et très lourds, comme ceux qui servaient pour les comptes du fisc, étaient fermés par des sangles, que l’on serrait d’un bord à l’autre [forum, fig. 3261]. Ils pou- vaient encore être munis d’une anse, qui permettait de les transporter plus commodément [codices ansati}*". II. Tablettes inaijiqiies. — On a souvent trouvé dans les fouilles des tablettes de mêlai couvertes d’inscrip- tions. Quelques-unes sont des formules orphiques, des- tinées à faciliter le voyage de l’âme initiée dans l’autre monde [orphici, fig. 3437 et 3438]; elles se rattachent à un culte mystérieux, mais honoré. D’autres, mêlées , l§ lO-ll Inst., 10, § 3.— * Figures 6712, 6713; Zangcmcislcr, n"t52et 155. — 5 Depuis 1786jnsqu’à 1835. En majeure parlic au iVlusée de Pcslh. — "Corp. inscr. lat. 111, l. Il (1873). — l/4irf.p.938, n"Vl. ~ * Bull. d. commua, arch. munie, di /{onm, 1874, p. 101.115. — -’Ue même sur le miroir ij-ravé d’où esl tirée la figure 6716 ; Gerhard, Jîfr. .Spiegel, -in : Id.Auserle». VasOT*. p. 36, 28 ; 4nl. Bildwerke, CXW . _ 1" Cmii. limer, lai. X, Ts5i. C.r, les lig. delà .Xulil. dif/nil. Or. 15, Occid. 17. Fig. 6716. — Tablettes fermées et liées.