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rlos discours fi l’armée dans loiitos les circonslances graves. Les ofliciers el les drapeaux se réunissaient autour du chef qui profitait de celte espèce d’ordre du jour pour encourager les soldats, pour flatter leur ambition et leurs espérances, pour apaiser les révoltes, récompenser les traits de bravoure, ou dénoncer des coupables. On peut lire dans les auteurs latins des divers ftges, dans Tite-Live surtout, une foule d’allocutions militaires ; malheureusement elles sont toutes au moins retouchées, sinon entièrement composées par le trop élégant écrivain. Un savant épigraphiste français a retrouvé il y a peu d’années, mais seulement par lambeaux, le texte oflidcl d’une allocution militaire. Cette curieuse harangue est gravée sur les côtés du piédestal d’une colonne monumentale qui subsiste encore à Lambessa, en Algérie ". Elle s’adresse aux cavaliers de la sixième cohorte de Commagène, et renferme les expressions les plus élogieuses pour ce corps de troupes dont elle énumëre les services : exactitude dans les travaux du camp, construction de retranchements en pierres énormes, ardeur infatigable aux exercices militaires, perfectionnements dans la manœuvre et dans le maniement des armes. Malgré les lacunes regrettables qu’il présente, ce document est d’un grand intérêt pour l’histoire des armées romaines. 11 y règne une certaine solennité dans le langage et une sorte de recherche oratoire dont les harangues militaires des siècles instruits ont toujours eu beaucoup de peine à se dégager. D’après les monuments et les textes, il est impossible de ne pas admettre que les allocutions militaires fussent effectivement prononcées par le général en chef du haut de son tribunal, en présence des officiers supérieurs et de ses étendards ; mais la parole de Vimpeiritor ne pouvait être entendue que d’un très-petit nombre d’hommes. On peut supposer que l’allocution était transcrite en plusieurs expéditions distribuées au.x différents chefs de corps, et c’est sans doute d’après une copie de ce genre, que les cavaliers de la sixième cohorte de Commagène, voulant éterniser la mémoire de leurs exploits et la satisfaction de leur général, auront fait graver la colonne de Lambessa. Elle était placée dans le camp même des auxiliaires, et par suite incessamment exposée aux yeux des soldats. E. Roscu.icn. ADMETUS (’ASixr.To ;). — Admète, fils de Pherès, le fondateur et le roi de Pherœ, en Thessalie, et dePériclymène ou Clymène ’. Il est mentionné parmi les héros qui prirent part à la chasse du sanglier de (Xalydon [meleager], et on le voit figurer dans la représentation de cette chasse, désigné par une inscription, sur le célèbre vase peint d’ancien style, connu sous le nom de Vase François ^. 11 fut aussi un des Argonautes [argonautae]. Apollon, lorsqu’il fut réduit à servir un mortel, en expiation du meurtre des Cyclopes, ou de Python selon d’autres récits, garda les troupeaux d’Admète sur les pentes du Pélion ’, et la bienveillance que lui conserva le dieu fut pour lui une source Fig. 10,1. Le char d’Admète.

inépui^ahle de prospérités. Non-seulement ses bestiaux devinrent les plus beaux, ses chevaux les meilleurs * ; mais lorsqu’il voulut épouser Alceste, fille du roi PéUas, ce fut encore à la protection d’Apollon qu’il dut de remplir la condition impossible que ce roi avait mise h leur union : il avait fait serment, en effet, de ne donner sa fille qu’à celui qui pourrait atteler h son char un lion et un sanglier

Sur le trône d’Apollon à Amyclae, Admète était 

représenté enchaînant à son char cet étrange attelage ’. Une bague étrusque, en or, sur laquelle on voit gravé (fig. 109) un char traîné par un lion et un sanglier , offre, selon toute apparence, une image du même fait. 11 est V’^. 1 10. .dmète rameiKuit soa char à Pélia^. représenté avec plus d’élégance et de précision, dans un bas-relief en stuc qui faisait partie de la décoration d’un tombeau romain ", découvert il y a peu d’années (fig. IIO)- Pélias est assis sur son Irone, Alceste debout à côté de lui ; Admète lui montre le char, près duquel se tient Apollon, et derrière, s’avance Artémis, que l’artiste n’a pas introduite sans intention dans son tableau : cette lâ L. Ueiiier, /nscr. rom. de l’Ahjérie. 5. ADMEIX’S. < Apollud. I, 8, 2 ; 9, 14. — * Mon. del. Inst. arch. IV, tav. liv. — S Hunier. // 11, "6^ el s. ; Eurijj. Aie. 2 et Schoi. ad h. l. ; OMiiu. Ht/mn. in Apoll. déesse devait avoir, en eUet, une influence funeste sur la destinée d’Admète. Irritée de ce que son nom avait été omis dans les sacrifices des noces, elle fit entrer des serpents dans la chambre nuptiale ; Admète était sur le point de périr, quand Apollon apaisa sa sœur, obtint des Parques, par d’instantes sollicitations, la prolongation de l’existence du héros, à la condition toutefois que son père, ou sa mère, .’,fi._ 4 H’.ra I. L ; Schol. PinJ. l’ijlh. IV, 221.- 5 Apollod. 1, <l, H ; Ilyg. F(i(/. dO, 51 ; Fulg. Mijlh. 1, Î7 ; Eusl. Ad Iliad. II, TU. — « Paus. 111, 18, 16 — ’ Ahekcii. Millelitalien, taf. tu, C. — ’ Mon. del. Insl. VI, lav. lu ; Annal. 1801, p. 227.