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les Romains connurent le beurre, mais ils n’en firent pas un de leurs mets et ne s’en servirent pas ordinairement pour la cuisine. Hérodote et avant lui Hécatée de Milet 1, ont raconté comment les habitants du Nord, Scythes, Thraces, tiraient du lait le beurre, qu’Hécatée appelle une huile 2. Un poëte comique du ive siècle appelle les Thraces « des mangeurs de beurre » (βουτυροφάγαζ) 3. D’autres peuples, dans les pays qui entouraient les Grecs et les Romains, paraissent avoir fait usage d’un beurre liquide, non consistant, de la même manière que ceux-ci employaient l’huile 4. Le beurre resta toujours à Rome et dans la Grèce un produit étranger, exceptionnellement utilisé, parliculièrement en médecine 5. E. Saglio.

BUXUM (Πύξοζ). Buis, bois de buis, et par extension, toutes sortes d’objets fabriqués de cette matière.

I. Tablettes pour écrire (πυξιζ, πυξίδιον), recouvertes d’une couche de cire (tabulae ceratae) 1. De là l’expression grecque πυξογραφείον 2 — [tabula].

II. Palette des peintres sur laquelle ils étalaient ou délayaient leurs couleurs 3.

III. Sabot, jouet des jeunes Romains 4 [turbo.

IV. Divers instruments à vent, entre autres la flûte 5 : [tibia].

V. Peigne 6 [pecten].

VI. Le mot grec πυξίζ désigne aussi une cassette ou petite boîte faite en buis 7. Ch. Morel.

BYSSUS (Βύτσοζ). — Une assez grande obscurité règne sur le véritable sens de ce mot, et il est vraisemblable que les auteurs anciens l’ont appliqué à des étoffes différentes. Ce que les naturalistes actuels appellent byssus est une sécrétion filamenteuse du mollusque appelé pinne marine ; les anciens la connaissaient, ils surent même en faire des tissus 1. Mais cette substance n’a pas de rapport avec le byssus dont parlent les écrivains des temps antérieurs, qui était certainement un tissu végétal. Le mot byssus semble venir de l’hébreu

BUTYRUM. 1 Herod. IV, 2 ; Hecat. ap. Athcn. X, p. 447 ; Toy. aussi Hippocr. De morb. IV, 20 (édit. Ermerins, U, p. 461). — 2 Cf. Arislul. Hist. anim. Ul, 20. — 3 Anasandrides ap. Alhcn. IV, p. 131. — » Plin. Ilist. mit. XXVUI, 133 ; XVUI, 103 ; Strah. Ul, 7, 7 ; XVII, S, 2 ; Polyaen. Strat. IV, 3, 32 ; Erolian. s. v. «  « ifioy. — 5 Galen. VI, p. 683, et XII, p. 274 Kuhn ; Slarcell. Emp. IX, p. 81. — BidliocnAPitiK. Bcckinann, Bistory of inventions, Lond. 1846, I, p. 504 ; V. Hehn, Kulturjyflanzcn und IJuust/iiere, Berlin, 1874, p. 137.

BUXUM. 1 Schol. Hor. Sei-m. I, 6, 74 ; Hesych. s. v. ir-çiSii Jirtuyi ; Prop. , 22, 8.-2 Artemidor. Oneir. I, 53. — îBekker, Anecd. p. 113 » Virg. vieil. VII, 3Sl ; Pors. 111, 51. — 3 Oïid.^xPonfo.I, l, f6 ; ct. Fasl. VI, 697 ; Virg..4en. IX, 619 ; Stat. Theb. II, 78. — 6 Ot. Fast. VI, 230 ; Juv. XIV, 194. — 7 Luc. Asin. 14.

buth dont le sens n’est pas mieux défini. Le passage le plus remarquable est celui où Hérodote dit qu’on enveloppait les momies dans des bandages de byssus — : or on a cru longtemps que la matière de ces bandages était du coton, mais les dernières recherches et les études microscopiques tendent à prouver que c’est du lin. D’ailleurs, dans un autre passage, Hérodote dit que les Perses avaient des baudriers en byssus ^ ce (jui ne permet guère de supposer que ce fût du coton, et en décrivant le coton qui croît dans les Indes, il ne nomme pas le byssus’. 11 ne paraît pas avoir bien distingué le coton du lin : car il dit que les prêtres égyptiens portaient une robe de lin et il ressort de plusieurs passages d’autres auteurs", notamment de Pline l’Ancien et de Philostrate’, que les prêtres de l’Egypte portaient des vêtements en coton, qu’on faisait venir de la Haute-Egypte ou de l’Inde. Que le byssus ait été tiré d’un ou de plusieurs végétaux, ce qui est certain, c’est qu’il était ordinairement blanc ; on le teignait souvent en pourpre ° ; mais l’Élide, le seul endroit de la Grèce où on cultivât cette plante, produisait du byssus jaune, çavOo’ç’". Ce byssus était travaillé ; Patras par des ouvrières spéciales, elles en faisaient des voiles et des coiffures (xsxpijiaXoi) fort recherchés ". Pline nous apprend que ces étoffes, qu’il appelle linuyn byssinutn, servaient surtout à des femmes et se vendaient au poids de l’or’-. Peut-être étaient-ce des tissus extrêmement légers, analogues aux étoffes de Cos ; Pausanias " croit nécessaire d’avertir que les étoffes de soie que fabriquaient les Sères étaient quelque chose de distinct du byssus. Le premier auteur grec qui nomme le byssus est Eschyle, qui paraît entendre.par là le lin ; Hérodote en parle comme d’un produit étranger ; on ne peut préciser à quelle époque il fut introduit chez les peuples helléniques. II ne se trouve mentionné que très-rarement parles auteurs latins  ; il était sans doute peu en usage chez les Romains, ou bien ils lui donnaient un autre nom. G. Paius. BYSSL’S. 1 Terlull. De pallio, 3 ; Saumaise, Ad h. l. p. 219 ; Procop. De aetlif. III 1 ; S. l asil. Ilexaem. 7 ; Man. Philos. De animal, propriété 88. — 2 Horod. Il, 86. — 3 Herod. VU, 181:« ivSivo ; fjooivr ;  ! Ttlaiiûï !  ;. — * Herod. III, 106. — 6 Herod. II, 37, el Larcher, ad h. t. Paris, 1802, p. 357 ; de même Pollui, VII, 75. — 6 Cf. Tibull. I, 3, (30 ; Mart. XII, 29 ; Oï. Metnm. I, 747 ; Apul. Api/I. 518. — 7 Plin. Bist. nat. XL, 1, 2.-8 Philostr. Vil. Apoll. II, 20. — 9 Hesych. s. v. — 10 Paus. VI, 26, 4 ; V, 6, 2. — ! • Paus. VII, 21, 7. —’* Plin. Bisl. nat. XIX, 1,’., 12; Bdttigpr, Sabina, II, p. 15. — " Paus. VI. 21. —’* Aesch. Sept. c. Theb. 1041 ; Pers.iï6 ; c !.YAi.es, Textr.ant., p. 267.—’5 isid. Orij. XIX, 22 el 27 ;.Mari. Cap. 11. 4 ; Paul. Nol. Ad Cyther. atJax. bibl.patr. t. VI, p. 264.— BrjLioGRAPBiii. Forstcr, De bysso untiquorum, Lond. 1776 ; Yates, Textrimim antiquorum, Load. 1843. p. 267. 1 r. 9 ^99