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Fig. St. Monnaie d’Orchomène en Arcadie.

grec vit en efTet celle figure, et il ajoute que les Orchoméniens offraient chaque année au héros des sacrifices funèbres. C’est la même tradition que rappelle une monnaie d’Orchomène (fig. 84), qui montre d’un côté Actéon assis enchaîné sur un rocher, de l’autre Diane armée de l’arc et s’agenouillant pour lancer ses traits 10.

Polygnote, dans les peintures qui décoraient la lesché de Delphes 11, avait représenté Actéon assis sur la peau d’un cerf et tenant un faon ; un chien de chasse était près de lui et, à peu de distance, une figure de femme Maera (Μαίρα), c’est-à-dire l’étoile du Chien ; et c’est en effet à l’influence funeste des feux caniculaires qu’il faut, selon toute apparence, demander l’explication de la fable d’Actéon 12.

Les peintures des vases grecs reproduisent fréquemment le mythe d’Actéon, mais non point sous l’aspect érotique et probablement populaire (celui d’une femme surprise au bain) que les artistes des temps postérieurs ont choisi le plus souvent comme un motif aussi pittoresque qu’attrayant. Ce que les peintres de vases paraissent avoir représenté de préférence, c’est le châtiment d’Actéon 13, c’est le chasseur intrépide dévoré par ses propres chiens. Diane, vêtue et armée de l’arc, préside presque toujours à cette exécution barbare, et, dans quelques peintures, elle semble animer les chiens. Tantôt elle est seule, comme dans la figure 85,

Fig. 85. Diane et Actéon.

empruntée à un vase de la collection Campana, actuellement au Musée du Louvre ; tantôt elle a près d’elle le dieu Pan, parfois Vénus et l’Amour, et même une des Furies. L’auteur de cet article a publié le premier une peinture de vase qui représente Actéon offrant à Diane les prémices de sa chasse, en présence de Pan, de Mercure et d’un satyre 14. Il a publié également le premier une coupe de Bomarzo sur laquelle on voit Actéon ensanglanté par la morsure de sept de ses chiens 15. Une métope d’un des temples de Séli-

Seiliuij LpU. numism. nouv. série, t. IV, pi. I, u" 27 ; Prokesoh, BevL AkatJ. 1815, pi. III, no 49 ; Gui< ; niaut, Xouv. Gai. mythol. pi. clxxi, h » 629 d. — ** Pans. X, 30, 3. —’2 PrcUer, Griech. Myth. I, 359 ; cf. H. D. Jlullor, Myth. der griech. Stâmme, U, p. 108 et s. — *3 Lenormant et de Witte, Élite des monuments céram. t. n, pi. xcix, c, CI, eu, cm, cm b. —’* Revue archrolog. t. V, 1S48, pi. 100, p. 460 et s. — 15 Ih. p. 475. —’^ Serradifalco, Antichità dirSicilia, t. II, ta », m. Voy. la fignre de Diane seule au mot acrolithus. — i’^ Campana, Antiche Opère in jilastica, t. il, lav. 57. — 18 A>ic. Marhles u( Brilish.l/u.s. t. Il, pi. ilv ; Clarac, X’u^. de sadjil. t. IV, p. S9, pi. 579, n » iiiti’9 Clarac, Musée de sculpture, t. Il,


nonte 16, sculpture des plus archaïques, représente Actéor, en présence de Diane, assailli par deux chiens. Même sujet sur une belle terre cuite 17 du musée Campana. Une statuette du Musée britannique offre de même l’image du chasseur se défendant contre ses chiens 18. Le célèbre sarcophage du Louvre 19 (jadis à la villa Borghèse), connu sous le nom de Sarcophage d’Actéon et vanté par Winckelmann, nous offre d’une tout autre façon la légende du chasseur grec. Ici, on voit Diane surprise au bain, puis Autonoé pleurant sur le corps de son fils et d’autres détails encore qui indiquent un esprit et un art nouveaux.

Dans la peinture de Pompéi qui est ici reproduite (fig. 80)

Fig. 86. Diane et Actéon.

et dans une autre récemment découverte, on voit réunis les épisodes successifs de la fable : Actéon apercevant Diane au bain, puis livré par elle en proie à ses chiens 21. On trouve encore le même sujet sur une pierre gravée 22. Il est à remarquer que la métamorphose d’Actéon n’est jamais représentée comme accomplie dans les œuvres de l’art antique ; elle n’y est qu’indiquée le plus souvent par les cornes de cerf qui se dressent sur le front du chasseur, rarement par la tète complète d’un cerf 23, et la forme humaine y conserve toute sa pureté. E. Vinet.

Auguste, après sa victoire sur Antoine, agrandit le sanctuaire d’Apollon, fonda sur le promontoire une ville qui fut nommée Nicopolis, et institua de nouveaux jeux 3, pi. 113, 114. — M Mazois, Buin— de Pompéi, II. 3’J ; Zahn, Die schônst. Ornam. 111, 50 ; VVieseler, Denkm. der ait. Kunst. U, n* » iiZa. ; li. Zeitschr. (ûr AUerth., 1^5’, p. 3ii3 ; llelbig, Wandgemàlde Campaniens, u. 2*9 et s., p’. vu, vili. — 21 wiesc-Icr, Denkm. der ail. Kunst, n » 183 — ^ Inghiranii, Mon. Etrusch. I, pi. nv, lu ; K. Rochette. Mém. de l’Acad. des Inscr. Xlll, 2 » part., p. 554, el pi. ix, 2.

ACTIA (Άκτια). — Fête célébrée en l’honneur d’Apollon Actius sur le promontoire d’Actium en Acarnanie, auprès du temple qui était le centre religieux de tous les Acarnaniens 1. Des concours 2 gymniques et hippiques y avaient lieu tous les deux ans ; les vainqueurs remportaient pour prix une couronne. Quelques auteurs en racontent un usage singulier : au commencement de la fête un bœuf sacrifié était abandonné aux mouches.

ACTIA 1 Buckh, Corp. Inscr. 1793 ; Comp. les inscr. d’.A.clium dans le recueil.le Lebas. — SStrab. VII, p. 5Ul ; Harpocr. et Steph. Byi. s. v.’Ai-ia ; Clcin..lel. l’iotrcpt. p. 19 d, éd. Lugd ; Aciian. Bist. on. XI, S. — 5 Strab. /. c. ; Suet. Aug. 18; Dio l’.ass. LI I.