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mais après avoir traversé les Propylées il se détourne du côté des Longs Rochers (Mo(xpaî), vers le nord, et descend par un escalier jusqu’à la fontaine Clepsydre (G’) ’" auprès de laquelle il rencontre une grotte consacrée à Apollon ’** et k Pan ’"'(H), également représentée sur les bronzes d’Athènes, dont on voit ici le dessin (fig. 76 et 77). On y remarque même le dieu Pan, assis dans la grotte et jouant de la flûte. Puis il quitte l’acropole et se dirige vers la colline de l’Aréopage. Entré par le sud, à l’extrémité occidentale de l’acropole, Pausanias sort donc sur la face nord de cette même extrémité, par l’escalier de Pan.

ne nous reste plus maintenant qu’à décrire ce qui subsiste 

aujourd’hui de tant d’admirables édifices ; c’est ce que nous allons faire en reprenant le chemin que nous avons suivi avec Pausanias. Nous verrons ainsi divers points négligés par le périégète et que le temps et les hommes ont épargnés, nous en verrons d’autres que les fouilles nous ont rendus et qu’il a lui-même ignorés.

En effet, en pénétrant dans l’enceinte (fig. 73) nous retrouvons au pied de la terrasse qui porte le temple de la Victoire Aptère, sur le roc mis à nu, le sentier qui pendant des siècles conduisit les populations primitives jusqu’à l’antique Cécropie ; les pas des animaux ont creusé leur trace dans le dur rocher, comme dans les chemins de montagne. Tout cela, au temps de Périclès, était recouvert de marbre, comme le palier, -encore existant en partie, qui divisait en deux le grand escalier montant aux Propylées. En descendant de ce point vers la partie inférieure, voici, dans l’axe même, les restes d’un mur pélasgique, dérasé suivant la pente de l’escalier et qui sans doute a fait partie de l’Ennéapyle. Au bas de la pente se retrouve, sur le rocher, la trace des marches de ce grand escalier qui occupait toute la largeur des Propylées ; des degrés en marbre sont encore en place. Deux tours, de belle construction grecque, contemporaines très-probablement de Périclès, sont là, parfaitement rattachées à l’axe et au parallélisme des Propylées ; l’entrée qu’elles protégeaient fut détruite par les soldats de Sylla ; nous la voyons telle qu’elle fut rétablie, avec des fragments d’autres édifices, sous la menace des invasions barbares, à l’époque de Valérien. Toute cette partie si intéressante de l’acropole est due aux heureuses fouilles exécutées sous la direction de M. Beulé en 1853. Si nous revenons au large palier qui divisait le grand escalier, nous retrouvonsà notre gauche la fontaine Clepsydre, aujourd’hui souterraine, et les traces de l’escalier qui conduisait à la grotte de Pan. Le gigantesque piédestal qui portait la statue d’A grippa (G) est là aussi, légèrement soulevé et dévié de sa verticale par l’explosion de la mine et par le choc des boulets. Devant nous, dans le milieu de la parlie supérieure de l’escalier, se trouvent les restes en marbre du chemin en pente douce, strié, qui permettait aux animaux destinés aux sacrifices de gravir jusqu’au plateau de l’acropole. Sur la gauche serpente le sentier pélasgique, taillé dans le rocher et qui va se perdre à droite sous la terrasse où se dresse le petit temple de la Victoire Aptère relevé de ses ruines.

A l’ouest de cette terrasse se trouve un mur de construction pélasgique, dirigé obliquement, et dont les blocs, d’assez grand appareil, furent tirés du rocher même de l’a-IS’ Schûl. Arisloph. L ;/s. 91 1, 913 ; Av. ICÇ4 ; Hesych. s. v. KV-eiiîpa ; Id. s. v. lUÎÙ ; Id. s. v. KXii’.iim^ CSuf.— ISH Eurip. /on, 10 et sq., «S» et sq., I43i i-l sq. ; l’hihlngus, VIII, p. 17C ; XXn, p. 1.9 ; Bi-ulé, Mum. tfAtluhies, p. 394. — ’-' Hi-rodol. VI, lOn ; Luciaiii. i ?û ; accus. 9 ; Aristoph. Ly$. 720 ; Eurip. Ton. -192 ; Michaëlis, . :in. eropole. A ce nuir se rattachent des con>trucli(ins postérieures, sans doute contemi)oralncs des Pisistratcs et (pic Mnésiclès a laissées subsister, en tant qu’elles ne gènaieni point l’établissement de ses Propylées.

Si nous entrons sous le vestibule, nous voyons les colonnes ioniques intérieures en grande parlie ruinées, il ne reste en place que la base et une partie des fûts ; plusieurs colonnes doriques sur les façades sont encore entières et couronnées de leurs chapiteaux. Ce vaste portique, aujourd’hui transformé en musée découvert, se relie à celui de l’aile gauche, de proportion moindre, et qui sert de vestibule à une salle éclairée par deux petites fenêtres et qu’on a appelée la Pinacothèque. Les chapiteaux d’ante de ces fenêtres ont conservé presque intacts leurs ornements peints. L’aile droite, non tout à fait symétrique de la précédente, a été englobée en grande partie, au moyen âge, dans la construction de la tour féodale. Cette haute tour, construite tout entière en blocs de marbre provenant des édifices, doit receler dans ses murailles de nombreux fragments d’architecture, de sculpture, et probablement aussi des inscriptions. Au fond du vestibule des Propylées s’ouvrent cinq portes, encore intactes et de grandeurs différentes. Sous la grande porte principale passe le chemin que suivaient les victimes destinées aux sacrifices ; parles autres portes, après avoir franchi cinq degrés, on arrive sous le portique intérieur : on est dans l’acropole. Les colonnes sont debout, mais les colossales architraves gisent sur le sol.

Entre le mur nord du grand vestibule et le mur ouest de la Pinacothèque (H’) une grande salle exista, ou au moins fut pi’ojetée, car les Propylées ne furent pas complètement terminés. En effet, on retrouve sur ces deux murs, mais à une plus grande hauteur, un bandeau dont le profil est semblable à celui qui, dans la Pinacothèque, a dû soutenir le plafond ; de plus, sur le mur Nord la pente du toit de cette salle est indiquée "°. C’est sur cet emplacement que fut démolie, il y a peu d’années, la chapelle byzantine des ducs d’Athènes. Dans cette salle dont nous parlons étaient peut-être les peintures de Polygnote décrites par Pausanias, et placées suivant lui dans une salle située à gauche des Propylées. Il semble que ces peintures auraient été très-mal éclairées dans celle qu’on appelle aujourd’hui la Pinacothèque ; celle-ci IF) conviendrait mieux pour y placer la Chalcothèque, dont une inscription récemment retrouvée a fait connaître l’existence, et qui paraît avoir servi de dépôt pour les objets divers employés aux pompes des Panathénées ’". Les Propylées étant franchis, voici sur la droite les piédestaux de plusieurs des statues citées par Pausanias, les traces des stèles nombreuses, jadis incrustées ou scellées, au rocher ; voici le mur de soutènement (I) du péribole (K) de Diane Brauronia. Ce péribole est littéralement couvert de blocs et de débris de marbre dont la plupart appartiennent aux Propylées. Vient ensuite une autre enceinte (L) que l’on attribue à Minerve Ergané et qui confine par des degrés taillés dans le roc à celle du Parthénon ’". Sur la route qui nous conduit à ce dernier sanctuaire (M) devaient s’élever des pyramides sur lesquelles étaient gravés les noms des peuples tributaires d’Athènes, et dont on a retrouvé de très-nombreux fragments.

Du temple de Minerve, coupé en deux par l’explosion, les (lel, Iiisl. urch. 4S63, p. 309« — "0 Sluarl el nevill. ..ntiq. of .Miens, H, ch. 5. pi. V. — 131 l’hihlogns, 1860, p. 402. — l^s lliichs, Abkamtl. der .Vùncli. Akad. Phjlol. Kidsse, !ll, 3. p. 627 ; Raoul Ruchelle, Journ. des smaiils. 1851 ; Bi’uli’, tWcropote d’Athéiie.^, I, 12.