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appartenant à différents âges et à différentes civilisations. Nous citerons en Bilhynie l’acropole de Nicomcdie*, dont on peut encore admirer les belles murailles helléniques, celle de Prusa {adOlympum)^^, et celle de Cius "^ dont les murailles, de construction polygonale ou pélasgique, sont remarquables. La Mysie nous offre l’acropole de Cyzique" et celle d’Assos ^’, une des plus intéressantes par sa disposition, par la construction de ses murs, partie en appareil polygonal, partie à assises régulières, remarquable aussi par son état de conservation et par le curieux temple dorique dont les bas-reliefs ont été transportés au Musée du Louvre. L’acropole de Pergame , également en Mysie, mérite aussi d’ôtre signalée particulièrement. La capitale de l’antique Mœonie, Tantalis ’^", détruite très-anciennement par un tremblement de terre, nous offre encore sur le mont Sipyle une acropole très-intéressante. L’Ionie possède l’acropole de Smyrne ", sur le mont Pagus, et celle de Priène *^ La Lydie n’a conservé que les restes de l’acropole de Sardes ^^. Dans la Carie nous pouvons indiquer les acropoles de Cnide "’ et d’Halicarnasse "". La Lycie nous montre celles de Telmissus ^ etd’Antiphellus ", et la Pamphylie celle de Perga ^’. Si nous quittons le littoral pour l’intérieur de la grande presqu’île, nous signalerons en Phrygie l’acropole de Kotiaïon " ; en Galatie, celle de Pessinunte ™, et en Cappadoce celle de Ptériura , l’ancienne capitale de la Ptérie, détruite par Crcsus. On voit en effet, dans l’enceinte de cette dernière ville, plusieurs acropoles établies sur des rochers isolés : leurs murailles, comme celles qui forment l’enceinte, sont presque entièrement d’appareil polygonal ou pélasgique, et l’on y remarque plusieiu’s galeries souterraines, très-longues, tout à fait semblables à celles de Tirynthe et de Délos. Le royaume de Pont nous montre aussi, à Amasia",une acropole dont les restes, de construction hellénique, sont d’une admirable exécution.

Les îles de la mer Egée possèdent aussi plusieurs acropoles. Nous indiquerons celle de Mitylène dans l’île de Lesbos ; celles de Samothrace ", de Patmos ", de Samos", et enfin celle de Délos ", au sommet du mont Cynthus. Celle-ci contient une galerie couverte, disposée et construite comme les galeries de Tirynthe. Ses murs d’enceinte en granit, ù assises régulières, renferment encore des vestiges d’édifices en marbre.

Il nous reste à parler de ce merveilleux rocher qui fut le berceau de la vieille Athènes et de sa religion, et qui devint le digne piédestal des plus nobles et des plus parfaits monuments que les hommes aient construits. Escarpé de toutes paris, sauf à l’occident, il offre un plateau de forme allongée, assez irrégulière, de 300 mètres environ sur L’iO. Sa hauteur au-dessus de la plaine est de 50 mètres environ. Texier, Description de l’Asie Mineure, t. I, p. ii ; U. Unioers pittoresque, Asie Min. p. 61 ; Periol et Guillaiinie, Explorât, archiiol. de la Galatie et de la Dilhijnie, p. i. — 63 Texier, Unio. pitt. p. 113. — 56 /rf. p. 113 ; Pcirut et Guillaume, Explor. archéol. p. 12. — 67 Perrot et Guillaume, Explor. archrot. p. 7i et 73, pi. III. — 68 Texier, Drscrip. de l’Asie Min. t. Il, p. 107, pi. I0« ; Id. Univ. pitt. p. 20i et 203. — 59 Texier, Descrip. de l’Asie Mm. t. Il, p. 221, pi. lïî ; Id. Univ. pitt. p. 313. — 60 Texier, Descrip. de l’Asie Min. t. II, p. 2S4, 2ÔÔ, pi. 129. — 61 Texier, Descrip. de l’Asie Min. t. Il, p. Î96 ; Unio. pitt. p. 303 et 304. — «2 Texier, Unio. pitt. p. 341. — 63 Texier, ià. p. 235 ; Descri/jt. de l’.isie .l/»i.t. III, p. 18.— 6V TexiiT, 16. p. 174, pi. 159 ; Newton, Ualictirna’s. Cnide itnd the Dranchidcs, pi. 73. — 65 Texier, ih, t. III, p. 121 ; Ncwlgn, op. l.— 66 Texier, t. III, p. 18», pi. 166 et I6T. — 67 Texier, ih. t. II[, p. 2i n, pi. 211. — 68 Tejier,i6.p.211 ; i^ià’. )),//. p. 711.— «Texier, Unio. pitt. Asie Min. p. 391.— 70 Texier, Descrip. de l’Asie Min. t. I, p. 166, pi. 62 ; Perrot et Guillaume, Explor. arch. p. 212.— 71 Texier, rt. t. I, p. 212, 2U, pi. 73 et 7i ; Perrot el Guillauuij, Explor. arch. pi. 3i. — 72 Xeacr, Unio, :ntt. .Asie Mui. p. bus et G (jô ; C’est là qu’une colonie fut, dit-on, conduite par Cécrops, qui donna son nom à la ville naissante ™. Plus tard, Thésée réunit les bourgades qui s’étaient groupées autour de Cécropie (Kexpo-îa) et forme la cité", qui prend alors le nom de sa divinité prolectrice, Alhénè. Une colonie de Pélasges vient ensuite, environ un siècle après la guerre de Troie ; chassée de la Béotie, elle est accueillie dans l’Attique ’». Ces Pélasges qui fortifient l’acropole, jusqu’alors enclose seulement d’une palissade *’, l’entourent de murs formés do quartiers de roche et nivellent le plateau supérieur. Ils défendent le côté occidental, seul accessible, par une série de murailles percées de neuf portes (de là les noms de IIïXaaYDtôv et ’Evvôâ7tuXov donnés à cet ouvrage ’^). Expulsés peu après d’Athènes, leur souvenir s’y conserve, et Pausanias, douze siècles plus tard, nous parle d’un quartier qui porte encore leur nom sous le mur septentrional de la citadelle ; il cite même les noms d’Agrolas et d’Hyperbius qui avaient dirigé leurs travaux ". Nous décrirons plus loin les vestiges de ces imposantes murailles qui ont subsisté jusqu’à nos jours.

Au v° siècle avant Jésus-Christ, Xerxès s’empare d’Athènes ’*, dévaste l’acropole et biaile les temples, pour la plupart élevés ou déjà reconstruits par Pisistrate et ses fils. Ainsi s’achève la première période historique de l’acropole. Après sa victoire à Salamine, Thémistocle rebâtit en hâte le mur du nord, il y emploie les colonnes et l’entablement du vieux Parlhénon, détruit par les Perses "’* ; ainsi exposés à tous les yeux, ils doivent raviver sans cesse la haine des Athéniens contre les Barbares. Cimon, avec plus de soin et de temps, réédifie le mur du sud, dont nous pouvons encore apprécier le bel appareil et la parfaite exécution, en même temps que le bastion carré qui le fortifie à l’ouest et que les Athéniens appelaient 6 TrûpYoç ’^ Le temple de la Victoire-Aptère, placé au-dessus de ce bastion et qui domine encore aujourd’hui, sorti de ses ruines, l’entréo-de l’acropole, est du même temps ou un peu postérieur ". Périclès enfin, aidé d’Ictinus, de Callicrates et de Phidias, reconstruit un Parthénon plus pur, plus grand, plus beau que celui qu’avait renversé Xerxès ; avec Mnésiclôs il substitue à l’Ennéapyle ces magnifiques Propylées et, ce majestueux escalier, digne entrée d’un pareil sanctuaire, dont les débris seront toujours un objet d’étude et d’admiration. Il dut élever aussi des tours en pierre qui, semblables à celles de Mycènes, défendaient l’entrée principale, et dont M. Beulé, par ses heureuses fouilles, nous a rendu les restes ’^

Les siècles suivants continuent d’enrichir à l’envi l’acropole, devenue une citadelle intérieure depuis que des murailles ont entouré la ville nouvelle et l’ont reliée au port du Pirée par les longs murs (cxéXy), (AaxpàTEÎyri). C’est le temple d’Érechthée où l’ornementation et l’élégance de l’ordre Perrot et Guillaume, Explor. archéol. de la Galat. et de ta Bithijnie. pi. 70 et 71

— 73 Boutan, Topog.et hist. de l’île de Lesbos, Archio. des missions scient, l’c série, t. V. p. 273. — 7* G. Deville et E. Coquarl, Mission dans l’île de Samothrace, ArchÎB. des missions scient. ’i« série, t. IV, p. 254, p. 2fiS. — ^75 Guérîn, Description de l’île de PalmOS el de l’île de Samos, p. U. — 76 i,l. io. p. 192. — 77 Blouet, Expe’d. scient, de Morée, t. III, p. 4 et 5, pi. I, Il et XI. — ’8 Plin. Hist. Nat. VU. 56 ; Slrab. I.V, p. 397 ; Eustalh. înDiomjs. ; Pausan. I, 26, /oc. cit —79 Beulé, VAcropole d’.Atlièncs, l’c édit. t. I, p. 22. — ^0 Uaoul Uochelte, Hist. des colonie ? grecques, II, 6 ; V, 3.— 81 Herod. Vil, 1 12. — 82 Strab. IX ; Herod. VI, 137 ; Schol. Soph. JSd. Colon. 139 ; Suidas, s. v. ’A- :5a ; D.onjs. Ilalic. AnI. rom. I, 28 ; Welkcr, Abhandl. der Berlin. Alcnd. ls :ij, p. 309 ;Bursian, PhdoUnjus, IX, p. 631.-83 l’ansan. I, 23 ; Plin. Hist. Xat. Vil, 194. — «• Herod. Vlll, 52 et 53. — 85 Thuc. I, 90 et sq. — 86 piutarcli. Ci’m. 13 ;PauSHn. I, 28 ;iorn.Nep. Ciiii. 2 ; Beulé, i’.lerop. d’Athènes, I, p. 227 ; Bursian, Jthcin. .Vus. nouv. série, X, p. i.11 ; alicliaclis, .Arch. Zeilunçi, 1862, n» 162 . et B ; Bôlticher, Philolor/iis,XX[, p. il.— 87 plul.ircU. l^crii-t. 1-i ; lUipi.cr. T :f’.m<>.7.’.s xa.’,-it. — >i^ Leul ’, /. /., t. 1, c. 4, â 3.