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On retrouve dans l’Argolide les acropoles deTirynthe’S d’Aigns ", de Mycénes ’", et celle de Coi’intlie ", ou Acrocorinlhc, dont le nom antifjue, ’AxpoxopivOo ; (haute Corinthe), confirme le sens que nous avons donné, en commençant cet article, au mot acropolis. Tirynthc et Myccnes, dont parle Homère, nous offrent encore aujourd’hui à peu près les mômes ruines que Pausanias a décrites. Ces acropoles appartiennent, comme celle d’Argos, : l’état de civilisation primitif des Grecs. A Argos, la citadelle s’appelait Larissa, nom qui appartient ; beaucoup de villes d’origine ancienne, et qui paraît avoir été le nom commun des acropoles pélasgiques ". Pausanias vit sur son sommet le temple de Jupiter Larisséen et un temple de Minerve. On n’y voit plus aujourd’hui que quatre belles citernes antiques, taillées dans le roc et revêtues de ciment. En montant ; l’Acrocorinthe on rencontrait, d’après la description de Pausanias, plusieurs enceintes dédiées ; Isis et à Sérapis, des autels au Soleil, à la Force et à la Nécessité, un temple des Parques, un autre de Junon ; enfin on trouvait au sommet le temple de Vénus, derrière lequel était une fonUiine. De tout cela il ne reste aujourd’hui ([ue queUpies blocs pélasgiques, quelques colonnes et la fontaine antique. En Messénie existent encore les acropoles d’Ira *>, de Cyparissia ", de Pylos--, de Messène ". Celle-ci était sur le mont Ithome, au pied duquel s’étaient développées la ville et son immense enceinte, que Pausanias admire, en la comparant aux enceintes de Babylone et de Suze et en la déclarant plus forte que les murailles d’Ambryssa en Phocide, de Byzance et de Rhodes qui passaient pour les villes les mieux fortifiées.

La Laconie conserve quelques restes de l’acropole de Sparte". Pausanias nous dit que « la citadelle de Lacédémone n’était pas une colline remarquable par sa hauteur, comme la Cadmée des Thébains et la Larisse des Argiens. Mais il y a dans la ville, ajoute-t-il, plusieurs collines, et la plus élevée porte le nom A’acropolis. On y voit, dit-il, le temple de Minerve, un autre temple de Minerve Ergané, un portique, le temple de Jupiter Cosmètus, un temple dédié aux Muses, etc. » 11 est difficile aujourd’hui de trouver les traces de tous ces édifices et même de reconnaître positivement la place qu’occupait l’acropole.

En Triphylie, nous pouvons citer l’acropole de Samicum ", dont les fortifications offrent une grande analogie avec celles de Tirynthe, et l’acropole de Lépreum *^ Si nous sortons du Péloponèse, nous trouvons dans l’Attique les acropoles de Sunium ", que couronne encore le temple de Minerve Suniade ; de Rhamnus ’- dont les murailles de marbre renferment plusieurs puits taillés dans le roc et de nombreuses ruines d’édifices, et celle d’Éleu-Paus. II, 25 ; BloucI, l. II, p. 1S5, pi. 7Î et 73. — I« Paus. II. Î4 ; Blouet, t. Il, p. 91, pi. LVI et LVII. — n Paus. II. 16 ; Blouet, t. 11. p. H8, pi. 63. — 18 Paus. 11, 4 ; Blouet, t. 111, p. 3f>, fl. 16 ; Veulé, Histoire de l’art grec avant Pmclês,f.iT. — i’ Strab. IX, p. 440 ; XII !. p. 621 ; Dioiiys. Halic. Ant. Jtom. I, p. 17 ; >leph. Byz. s. . Aifwra. — " Paus. IV, 18, 19, ÎO cl SI ; Blouet, t. H, p. 39. pi. 35. — SI Paus. IV, 36 ; Blouet, t. I, p. 48 et 49, pi. 49. — « Paus. lY, 36 ; Blouet, t. I, p. 4 el 5, pi. 5 et 6. — 23 paus. IV, 31 ; Blouet, t. 1, p. 24, 25, pi. XXII. —2’ Paus. III, 17 cl 13 ; Blouet, t. Il, p. 61, pi. 46 ; Mézières, Fragments d’un voyage dans le Péloponèse, daus les Archivesdes missions scient., l’« série, t. III. p. 3S9. — « Paus. V, 36 ; Blouet. l. I, p. 53, pl. 63 ; Boulan, Mémoire sur la Tiijilii/lie, Arch. des miss, scient. î’ série, t. I, p. ïil .— -6 Paus.V, 5 ;Blouel,l. I, p.5l,5î, pi. 50, 51,52 ; Boulan, Afém. cité, p. 202. — n Terrier, Mémoire sur les ruittes de Sunium, Archives des missions scient., 2* série, t. III, p. 79 et suiv. — 28 Uned. antiq. of .tlica, Irad. fr. de Hillorf, p. i5. — 29 Ph, Le Bas, Voyage archéolog. en Grèce et en Aie .1/meure ; Itinéraire, pi. 9 cl 10. — "> l’aus. IX, 8. — " Paus. IX, 39 ; Uodweil. .4 ctassic. Tour, t. I. p. 210. — M Id. itiid. , p. 229 ; Leake, A’orM. Greece, II, p. 141 ; L’irichs, / ?f(.«en in Grieehenland, l, p. 58 ; Brandis, Mittheit. ùber Griechenl. I. 241 ; Forchanuiier, Hcllenika, p. 173 ; Magas. pitlothères ", sur les confins de la Béotie. L’acropole d’.Mhènes comme nous avons dit, mérite une description toute spé- ■ ciale. La Béotie possède l’acropole de Thèbes '">, appelée la Cailmée, du nom de Cadmus son fondateur, celle de Lébadée ", celle d’Orchomène des Myniens ’*, ruinée au iv" siècle avant Jésus-Christ et celle de Chéronée ". Au temps de ■ Pausanias, le nom de Thèbes était déjà restreint ;i la citadelle seule et à un petit nombre d’habitants. La Phocide nous montre aussi deux acropoles, celle d’Élatée ’• et celle d’Ambryssa ’^ Enfin, si nous remontons jusqu’à l’extrémité occidentale de la Grèce propre, nous pourrons citer encore les acropoles de Limn ;ea ’^ et de Palreros ". La première offre un exemple curieux et bien conservé de lonr/s tnms (uxeVi) reliant une acropole au rivage de la mer et à une ville maritime.

Parmi les acropoles remontant aux âges antéhisloriques nous indiquerons celles de la partie centrale de l’Italie, où dut séjourner un peuple d’origine pélasgicjue, auquel ont succédé les Èques, les Herniques, les Volsques, etc. Ce sont les acropoles de Norba ’^ deCora’^ d’Atina*", d’Arpinum", de Signia ’^ de Ferentinum ", d’Alatri ", de Tusculum " et de Praeneste ’^ La plupart de ces villes ont conservé leurs murailles pélasgiques presque entières. Dans les unes l’acropole est seulement reliée à ces murailles, qu’elle domine ; dans les autres, elle forme une seconde enceinte, une citadelle intérieure. Nous citerons encore, en Italie, quelques acropoles étrusques, celle de Veies " qui tint en échec pendant dix ans Camille et les Romains ; il n’en reste plus guère aujourd’hui que l’emplacement sur la colline de l’Isola Farnèse ; et celle de Fiesole ", aux portes de Florence, qui a conservé ses anciens murs ; les restes de l’acropole subsistent sous un couvent de Franciscains. La Sicile, où pénétrèrent également les Pélasges et où se fixèrent plus tard de nombreuses colonies grecques, avait aussi un sol montucux propre à la construction des acropoles. Nous y trouvons les acropoles d’Agrigente *’, de Sélinonte ^"j où subsistent les restes de trois temples, de Tauromenium " et de Cephala>dis ", qui montre encore des restes importants de constructions pélasgiques. Nous indiquerons en Afrique une seule acropole, celle de Carthagc . Elle forma la ville primitive fondée par les Phéniciens, on l’appelait Byrsa ; autour d’elle l’immense ville se développa, les quartiers s’élevèrent et les ports furent creusés. Depuis longtemps les ruines mêmes de la rivale de Rome avaient disparu, les études et les fouilles de M.Beulé, faites en lSo9 et 1800, nous les ont fait connaître et nous en ont montré la topographie, appuyée sur les textes des auteurs anciens ^

L’Asie Mineure contient un grand nombre d’acropoles resq. 1834, p. 232. — 33 Paus. IX, 40 el 41 ; Dodwell, A dassical tour, t. I, p. 2 !0.

— 3V Paus. X, 34. — 35 Paus. X, 36. — 36 L. Heuzey, le Mont Olympe et l’Acarnanie, p. 320. pi. V.— 37 lliid. p. 390, pi. X. —38 Pelit-Kadel, Iteclierches sur les monum. ’ cyclopéens ou péla-giq. p. 188 ; Monumenti inedili del, /nst. arch. t. 1. pi. 1 el ? ; Caniua, Architeitiira romana, pi. IV. — s9 Petit-Hadel. Jiecherch. p. ISfî ; Nibliy, Dintorni di lioma, p. 505. — *<> Annali delV Institut, archcol. t. 111, p. V12. — *’ Ili. p. 157 ; Diouigi, Viaggi in alcune eittà del Lazio, p. 47 à 53, pi. l(i il 54. — *■- Petil-liadel, p. 174 à 185 ; Annali del. Inst. a-c/l. 1S34, p. 143, 353, 3f I , Mon. ined. pi. 1 el 11. — *3 Petit-Radel, p. 172 ; Dionigi, p. i à 14, pi. 1 à ,6. — ’V Pelil-Uadel, p. 161 ; Dionigi, p. 25 à 42, pi. 26 ii <2. — « ranina. a.vcrtzione deW anlico Tusculo^ p. 73, pi. 6 el 7. — *6 Nibby, Dintorni di lioma, l 11, p.49i,5ll. — *7 C^iimn, L’antica EtruriamaTittima,i. , ^. 103, pi. 5i ; Nibby, Dintorni di Homa, t. III, p. 380, p. 423 ; VV. Ce I, Topography of Hume ,nd its vicinity, l. Il, p. 30 1. — ’8 Annali delV last. arch. 1835, p. 1 1. — «• Serr.iilifalco. Le antichilà délia Sicilia, l. 111, p. 21, pi. il. — ’•<> Ib. l. 11, p. 12, pi. II.

— 51 Ih. t. V, p. 36, pi. XIX. — Si Annali delV Institut, arch. t. III, p. 2711 ; .l/tnumcnti inedili del. Inst., pi. 28 cl 29. — S3 Ueuié, Fouilles à Cirthagc. p. 3, ( !, IS, 2f..