Page:Dictionnaire des Antiquités grecques et romaines - Daremberg - I 1.djvu/53

Cette page n’a pas encore été corrigée

ACR

ACR

pareils piédestaux ou bases, surtout parmi les bronzes antiques. Ceux qu’on voit (lig. 70 et 71), sont des copies de Vi". 71. Sople ou bronze.

Fig. 70. Support en bronze.

doux bronzes du Musée de Naples. Le troisième exemple (fig. 7-2) est un piédestal en marbre appartenant au même Musée.

Le Thésaurus, qui repousse l’idée de base ou de piédestal, Veut qu’on traduise

sub acropodin par ces

mots : sous l’extré-

milé du pied. Il re-

, produit la phrase ci-

tée plus haut, et pour

la faire entendre, il

en rapproche deux

exemples grecs où

le mot en question doit se rendre par : le bout du pied. Ces deux exemples sont em-

pruntés à des traités d’as-

tronomie , science fami-

lière à Hyginus, qui a pu

avoir ici l’idée de latiniser

le mot. Il faudrait, dans

ce cas, admettre d’abord

que la statue de Minerve

était colossale, et lui sup-

poser ensuite un pied avan-

çant hors de la plinthe, ou

bien encore reposant sur

le bout des doigts, comme

le pied droit de la Diane chasseresse, de façon que, dans l’un comme dans l’autre cas, il y eût, sous la partie du pied qui n’appuyait pas sur la base, une place suflisante pour y cacher une épée. Ed. Gunx.tuME.

ACROPOLIS (’AxpÔTio). !?). — A l’origine des civilisations, les villes furent généralement fondées sur des hauteurs plus ou moins escarpées ; elles étaient ainsi plus faciles ; défendre. Quand la sécurité devint plus grande et que la population, en s’agglomérantet se multipliant, se fut étendue hors de l’enceinte qui couronnait originairement la hauteur, le nom de tiôXiç, affecté d’abord i la ville primitive

  • , fit place à celui de àxpoTroXtç, haute ville, c’est-à-dire

la partie la plus élevée de la ville, par opposition à celle qui se trouvait dans la plaine, au bord de la mer ou sur les flancs de la hauteur (uxo’tioXk ;). L’acropole, berceau de la ville, resta la citadelle, l’endroit fortifié, le refuge où l’on ACROPOLIS. ’ Pausan. I, 26 ; Tliuc. U, If. — * D’où rexpression ij-r’ïf’l' !"’ ! îM ô.xfo-ôî.Ei, laquelle servait à désigner, à .Athènes, les débiteurs de l’Etat ; leurs noms étaient en ellet ins-rits sur des tal<leaux conservés à l’aci^opole avec le trésor. Voy. HœcUh. Stiiaislmiis/i. dfy Athen., 111, 13. — ^ ’H ô/pôrol^i ; ou rt n-iXn ; dans les écrivains attiques. Thnc. II, 13 ; .Vristoph. A’i/*.69. — ’ Pans. II, 11. ; II, 25 ; — S Paus. Vlll, 38. — 6 Dodwell, .4 classical lour throïKjh Gnei, :, t. Il, p. 394. — ’ V. (iell, . Piédestal (

devait se maintenir malgré les invasions, où se retiraient les prêtres et les magistrats au moment du danger ; ce fut aussi l’enceinte qui devait protéger les temples des divinités tutélaires, le trésor ’ et tout ce qu’une ville avait de plus précieux et de plus sacré.

On voit, par cette définition, que le nombre des acropoles devait ôtre très-grand, presque égal à celui des villes d’origine ancienne ; on désigne pourtant plus particulièrement par ce nom l’acropole d’Athènes, la plus belle, la plus riche en monuments de toute sorte, celle à laquelle se rattachent le plus de souvenirs et de traditions, en un mot l’acropole par excellence’. Elle est aussi, heureusement, restée la plus complète.

Fortifiées naturellement, les acropoles n’avaient le plus souvent qu’un besoin partiel du secours de l’art ; une muraille suivait le- bord de l’éminence dans ses contours plus ou moins irréguliers, et la partie accessible, l’entrée, seule, était parfois protégée par des tours.

Dans un grand nombre d’acropoles, on constate encore aujourd’hui qu’une partie ou même l’ensemble des murs appartient aux constructions dites pélasgiques ; plusieurs offrent aussi des galeries d’une structure analogue. Les Viciens attribuaient ces constructions aux Cyclopes *, ce qui montre de quelle époque reculée dataient déjà pour eux ces premiers centres de civilisation. Les acropoles de Mycènes et de Tirynthe,dont nous voyons encore les restes, étaient déjà détruites au v" siècle avant Jésus- Christ. A côté des ruines des temples, des autels et des ouvrages de fortification, on trouve, dans certaines acropoles, des abris, tels que les galeries dont il vient d’être parlé ; des citernes et des silos, comme à Rhamnus, à Sunium, à Argos, à Fercntino, etc. ; des sépultures comme à Troie ; des inscriptions, des monuments honorifiques, des objets d’art, des offrandes, peintures, statues ou bas-reliefs, comme à Athènes. Avant de décrire l’acropole d’Athènes, qui présente le type le plus parfait, le plus complet et le mieux conservé, nous allons énumérer brièvement les principales acropoles de la Grèce, de la Sicile, de l’Asie Mineure et de la partie centrale de l’Italie, dont il reste encore des vestiges plus ou moins importants, en renvoyant aux ouvrages qui les font connaître en détail.

Les acropoles de la Grèce dont on a pu retrouver des vestiges sont nombreuses. Nous citerons d’abord Lycosure, en Arcadie ; suivant Pausanias’, elle passait pour la plus ancienne cité que le soleil eût vu construire et celle à l’exemple de laquelle les hommes ont appris à bâtir des villes. De son temps, les murs de Lycosure ne renfermaient déjà plus qu’un petit nombre d’habitants. Découverte par Dodwell sur le mont Lycée *, dessinée par W. Gell ’, cette acropole a été mesurée par Blouet *. En Arcadie se trouvent aussi les acropoles de Mantinée ’, de Gnrtys ’", de Phigahe ", d’Aléa ’^ de Stymphalus " et d’Orchomône’ ^ Au sujet de cette dernière, qui existait dijà du temps d’Homère, Pausanias écrivait au 11° siècle après Jésus-Christ : « L’ancienne Orchomène était sur le sommet de la montagne où il reste encore des ruines des murs et de la place publique. La ville actuelle est au-dessous de raiicieiinc enceinte. »

ArgoliSyp. 41, pi. H ; et nhan ;’abé,.I/(’m. i !f l’Académie des Iiiscriplioiis (He-neil des savants étrangersl, is :i-, pi. Vil, S. — « BUiuet, Expétiilion de Afi’rée, t. Il, p. 40. pi. 35. — 9 Blouet, t. Il, p. S5, pi. 53 et 44 ; Pouqueville, Voj/coe du la Grfce, t. V, p. 287. —10 Pans. Vlll. c. iS ; Blouet, t. Il, p. 34, pi. 31 ; Rliangabé, /. c. pi. VI, J. _ U Pans. Vlll. 39 ; Blou.’l, t. II, p. 3, pi. 1. — ’* nhangabc, l. c. pi. II.— " Id. pi. lî. — 14 Paus. VIU, U.