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ment la représentation d’une statue arrolithe ifig. 07). On peut encore comparer d’autres ligures de divinités très-aneiennes réunies aux mots sculptura, xoanon, et que nous

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Fij. 67. St.-.tue ai-rnlilhe.

ne reproduisons pas iii : rien ne prouve avec certitude qu’aucune d’elles fiit acrolithe, c’est-à-dire eût des extrémités de pierre ou de marbre.

Il est facile de s’expliciuer comment cette pratique s’introduisit dans l’art. Quand, grâce aux progrès de la sculpture, on put songer i substituer aux idoles primitives de bois grossièrement taillées, des images plus conformes à la nature, on n’osa pas le plus souvent remplacer les antiques objets de la vénération populaire ; mais sous les draperies et les ornements dont ceux-ci étaient chargés, la tète, les mains, les pieds, quelquefois la face seulement paraissaient. Le vêtement était souvent renouvelé ; on ne crut pas davantage être sacrilège en adaptant au corps ancien ^ un visage, des pieds ou des mains en marbre et imitant mieux la nature. Comment se faisait cette adaptation, c’est ce que n’explique aucun écrivain ; mais on a reconnu parmi les ruines ihi temple d’Apollon à Bassie, en Arcadie ^ les restes en marbre de l’aros de la statue colossale du dieu : un pied coupé droit un peu au-dessus de la naissance des doigts et auquel était encore fixé le tenon qui l’attachait à la statue, et les mains traversées par une ouverture dans laquelle devait pénétrer un tenon semblable ’. Ces fragments si nettement séparés ont seuls été retrouvés, ce qui donne à supposer que le reste de la statue devait être en bois et a péri. Cet exemple ajjpartient à une période d’art avancé. En elfet, l’habitude de sculpter des statues entières en marbre ou de remplacer cette matière par l’ivoire pour figurer les nus [ebcb, scuLPTritA], ne fit pas abandonner les statues acrolilhes. Elles durent être souvent prélérées aux colosses d’or et d’ivoire i)ar un motif d’économie. Phidias avait proposé d’exécuter en marbre les nus de l’Athénè du l’arlhénon, ([u’il lit ensuite en ivoire ". Il sculpta pour les Platéens une statue de la même déesse dont le corps était de bois doré, la tète, les mains et les pieds de marbre pentélique ’. Le Messénien Damophon lit, environ

Paus.IH, Ifi, 1. — SStackclberj ;, /)pr Ayte/to^’iipci m Bassœ.p.W el pi. XXXI. 

— Il f. Paus. VllI,3o, S. —S Val. Mai. IV, 6. — » l’aus. IX. 4, 1.— <» Id.VU. S3, S. — M Tri-b. Poil. A".Y.V (yraiin. 3U. — " Serrailitalco, Antich. iMla Sidlia,U ; Uillorf, Archit. du la Sicile, IV» Ut. — " Cl.ar.ic , Mus. de Scnlpl., pi. iiil.

ans avant Jésus-Christ, pour la ville d’/Eginm en 

Achaïe, une statue acrolithe d’ilithye ’°. Nous avons déjà cité la statue de Mars à Halicarnasse, œuvre de Léocharès. qui vécut au temps d’Alexandre. Bien des siècles après on voit le mot acroHthus reparaître dans un écrivain latin ", parlant de la statue de Calpurnie, femme de Titus, un des trente tyrans.

A côté de ces statues acrolithes, dont les extrémités seules étaient de jiierre ou de marbre, il faut placer (bien que le nom ne s’applique qu’improprement en ce cas) des ouvrages de sculpture oti sont assemblés des pierres ou des marbres de dilférentes sortes. Ainsi les métopes d’un des temples de Sélinonte, en Sicile, sont taillées dans la pierre qui a servi à la construction du monument ; mais les têtes, les bras, les pieds des figures de femmes sont rapportés en marbre ’^. La ligure 68 est empruntée à un de ces bas-reliefs représentant Artémis et Actéon.

Beaucoup d’ouvrages appartenant à d’autres temps et à l’art le plus raffiné sont composés de matières diverses plus ou moins heureusement combinées, comme la statue d’adorante de l’ancienne collection Borghèse, actuellement au Louvre ’^ qui est ici dessinée (ûg. G9). Le corps est de por-U " ;-

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Y’vf. C8 et 69. — Slalues pseuilo-acroliili.->. phyre rouge et les extrémités rapportées sont en marbre blanc. On en trouve d’autres exemples dans beaucoup de musées. E. Saclio.

ACROPODIUM. — La formation de ce mot est grecque («xfo ; Toîç), mais il n’existe, comme désignation architecturale, dans aucun auteur grec, et on ne le trouve qu’une seule fois dans un auteur latin, Hyginus’,sous la forme que nous donnons ici. Nous citerons ce passage unique : Gladium de varjina ei extraxit Pe/opia, et rediens in templim sub acropodio Minervœ ubseondit.

La première explication qui se présente est que Yacropodium était un piédestal élevé, sur lequel la statue était posée. Bich ^ y voit la base même, la plinthe carrée de la statue. Le Thésaurus ’ rejette ces deux interprétations. Elles sont acceptables cependant, et nous les croyons vraies, si on suppose une plinthe ou un piédestal non pas massif, mais reposant sur des pieds, sur des griffes, de manière qu’on puisse cacher, dans l’espace resté vide au-dessous, un "laive, comme le dit notre texte. Il existe des exemples de ,j„ 6913. _ BiBLiocnipnm. Wincki’lmanii, Storin delV arte, 1. I, c. Il ; Qualremcre de Ouiiicy, Jupiti-r nhjtiiinfn. p. .m, Schubart, JHirinisch. Muséum, 1860, p. ni. ACnOPODIt.M. 1 ns^m. , Fui). %i. — ’^ ilictiunnaiTedesarxtiqmtés,%. t. — 3 Vuce