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d’autres figures un Scythe armé de l’acinaces (fig. 60).

Le poignard des Mèdes (medus acinaces) est mentionné par Horace 10 [1] dans une ode où il raille des convives trop

belliqueux ; on serait par conséquent autorisé à conclure de ses paroles que cette arme barbare fut quelquefois portée par des Romains. E. Saglio.

Bibliographie. Monpez, Mémoires de l’Institut (Littérat. et Beaux-Arts), t. IV, p. 60 : Stephani, Comptes rendus de la Commission imp. archéologique de Saint Pétersbourg) pour 1863.

ACISCULUS ou Asciculus. — Petit pic ou marteau dont la forme paraît exactement déterminée par des monnaies de la famille Valeria. On lit le mot acisculus, à côté de cet instrument qui y est figuré, emblème et arme parlante de L. Talerius Acisculus, que l’on croit avoir été le contemporain de César et de Pompée 1. Une de ces
Fig. 61. Acisculus.
monnaies est ici gravée (fig. 61) d’après un exemplaire du Cabinet des médailles de Paris 2. Borghesi 3 a remarqué que sur un sesterce qui porte cet emblème, l’outil est pointu des deux côtés, tandis que sur d’autres monnaies une des extrémités, plus grosse, est aplatie en forme de marteau ; et il est possible en effet que la forme de l’acisculus n’ait pas été plus invariable que celle de l’ascia dont son nom est le diminutif.

M. Ch. Lenormant, dans une dissertation sur les deniers de Valerius Acisculus 4, rattachant ce symbole au culte de Vulcain, par des considérations savantes et ingénieuses qu’il n’est pas nécessaire de développer ici, a fait remarquer que dans les monuments figurés on voit fréquemment un marteau semblable dans la main de ce dieu ; ce serait donc un outil de métallurgie. On peut comparer l’outil de forme analogue que tient un fabricant d’instruments tranchants au mot culter. D’un autre côté, cette forme n’est pas fort éloignée de celle des marteaux dont se

ACISCULUS ou ASCICULUS. 1 Cavedoni, Annal. del. lnst. di corr. archeol. 1839, p. 320.

2 Voy. aussi Morelli. Thes. fam. t. II, p. 424 ; Cohen. Méd. consulaires, pl. XL, 12 et 13.

3 Duodeci sesterzi illustrati, XII, I. 1er des Œuvres complètes.

5 Nouv. Annal. de l’Instit. de corr. archéol. II, p. 151.


servent les maçons pour tailler les pierres et les mettre en place 5. E. Saglio.

ACLIS (du grec άγκυλίζ). — Javelot mince et cylindrique lancé au moyen d’une courroie :

Teretes sunt aclides illis
Tela, sed haec lento mos est aptare flagello 1.

Chaque soldat en avait plusieurs, deux au moins 2. Servius, aux vers cites de l’Enéide, dit que l’aclis est une arme de jet fort ancienne, si ancienne qu’elle ne figure dans aucune relation historique. On a donc beau jeu pour se figurer l’effet et l’usage du flagellum attaché à la hampe. Suivant quelques auteurs, dit Servius, la hampe avait une coudée et demie (0m, 66) et avait un crochet de chaque côté. Au moyen d’une courroie, ou d’une corde (loro vei lino), on la ramenait à soi après avoir frappé l’ennemi. On voit que cette description est tout simplement celle de l’angon germanique. Servius croit que la courroie facilitait l’usage de l’arme, et en effet, en s’enroulant autour de la hampe d’un trait, une corde imprime à celui-ci une rotation qui en augmente la justesse. Peut-être l’aclis que nomme Virgile et dont son commentateur parle comme d’une arme oubliée, n’est-il pas celui dont un historien fait de nouveau mention au troisième siècle de l’Empire 3. Au dernier s’appliquerait ce que dit Servius : c’est l’angon introduit dans l’usage de l’armée romaine. Quant au premier aclis, si ce nom n’est pas dans Virgile et les autres poètes 4 celui du javelot en général, il faut renoncer à en donner une définition précise [jaculum]. C. de la Berge.

ACNA ou mieux acnua. — C’est une mesure particulière aux rustici de la province de Bétique 1. C’est la même mesure que les Romains appelaient actus quadratus, c’est-à-dire une mesure de superficie égale à 1/2 jugerum ou 4 climata, ou 14, 400 pieds carrés romains, valant 12 ares 64 centiares [actus]. G. Humbert.

ACRATOPHORUM (Άκρατοφόροζ, Άκρατοφόρον). — Vase contenant le vin pur (άκρατοζ), avant qu’on le mélangeât d’eau dans les cratères [crater].
Fig 62. Acratophorum.
Ce nom, tiré de l’emploi du vase, ne désignait sans doute pas une forme déterminée, pas plus que celui d’οίνοφόροζ appliqué à tout vaisseau servant à porter du vin 1. C’est ce que prouve un passage de J. Pollux 2 où le grammairien assimile l’acratophorum au psycter et au dinos. En effet, comme on le verra à ces mots, tous ces vases se rapprochent par leur emploi, et cependant on ne peut se les figurer sous une forme constante, invariable. Ceux que les monuments nous montrent servant à recueillir le jus des raisins foulés dans le pressoir ou à l’emporter dans le cellier, peuvent être certainement appelés des acratophora, d’après l’usage qui en

E Glossar. vetus : Acisculus, Αάτομοζ ;  ; cf. Eckhel. Doctr. Num. p. 331.

ACLIS. 1 Virg. AEn. VII, 130 ; Serv. ad h. l.

2 Val. Flac. Arg. VI, 99. Cf. Treb. Pollio, Claud. 14.

3 Treb. Pollio, l. c.

4 Sil. Hal. III, 362 ; VIII, 549 ; Val. Flacc. l. c.

ACNA. 1 Volum. V, 1,.T ; Varro, De re rust. I, 10 ; Colum. II, 2, 27 ; cf. Hultsch, Metrolog. scriptorum reliquior. t. 11, p. 125, Tabula Balla.

ACRATOPHORUM. 1 Poll. X, 70.

2 VI, 99.

  1. 10 Od. 1, 27, 6.