cl lie iilmiiiirii’; 1rs ailleurs ne les eniploienl pas indifréroniinenL
l’un puur l’aulre : ils désignenl deux genres
diflÏTenls de travaux. Selon toute apparence, les Romains
entendaient par phrygium ojms la broderie h point
eroisé, originaire dePhrygie, correspondant au dessin en
pointillé, et par plumurium opus la broderie à point
plat, originaire peul-êire de Babylonie-, correspondant
au dessin au traita Les cesles p/u’! /(/ia(% phri/gianac’
on /i/mjf/ioniae’^ élaienlles étofTes et les vêtements ornc’s
à la mode phrygienne, en point croisé. Le sens du mot
/jluiiuii’iiis et de lous ceux qui s’y rattachent, plumarr’,
plumfitilo^, indiiinenln p/umen^, veslis plu ?)iana"’,
ars /i/umaria" ou ■itÀou[ji.àpi<i[ ;’-, a été très discuté. Il est
certain en tout cas que le jjlttinarius était un brodeur et
non un tisserand" ; on sait, par l’Édit de Dioclétien sur
le maximum, qu’il décorait les vêtements et les tapis déjà
tissés" ; si Vitruve appelle textrina les ateliers des
plumarii, qu’il recommande de placer, comme ceux des
peintres, face au nord’% c’est par simple analogie et faute
d’un terme plus exact spécialement réservé à ce corps
d’artisans. D’après Semper, la broderie plate dériverait
de l’emploi des barbes de plumes disposées sur un fond
de manière à y dessiner des figures, comme on le fait
encoreaujourd’hui chezlesTyroliens etcertains indigènes
de l’Amérique septentrionale ; de là viendrait son nom "’.
Rock" et Marquardt’* estiment, avec plus de raison,
que l’expression plumnrium opii.s fut inventée à cause
de la ressemblance que présentent des fils de couleurs
parallèles et symétriquement disposés avec les libres des
de plumes d’oiseaux ; une broderie dessinée sur le
diptyque du consul Basilius donne l’impression de
plumes superposées symétriquement comme des
écailles —".
Les p/u’i/’jioncs et les p/i/iiifir/i étaient lanl(H des esclaves travaillant pour leur maitre dans sa maison’-’, tantôt des ouvriers indépendants établis à leur compte--. Pour exécuter des broderies d’or, à l’aide de lils dorés apposés sur les fonds", on avait recours à Vars p/umaria-’ cl non à ï()j)i(s plwijgium. Les.BARBARiCARii avaient pour spécialité d’imiter les étoffes barbares en appliquant sur l(>s objets de fer ou de bronze des ornements d’or et d’argent ; l’Édit de Dioclétien les nomme aussitôt après [esphanarii^ et le commentaire de Donat sur VEnoidr, ainsi que les lexicographes de basse épo(iue, parait les tenir pour des fabricants de broderies d’or-". Les broderies servaient chez les Romains à orin’r din’(’rents objetsdu mobilierdomestique. Les textes lilléraires nous parlent d’oreillers et de coussins [pulvinaria] I Vîii-..ip..Non. p. h)J. i7 ; Vilruv. Vl, 7, 2 ; £’rfi( ; (. Uiccl. XX, l-i ; Scliol. Ais.li, I, ! i7, p. Il ; Cnrp.inscr.ini. VI, 7111, 11813-9814. — 2 PuLlius Synis (ap. l’clron. Sal..i5) (lit du plumage d’un paon:plumnlo amiclus aurco àabylonico.
— 3 G. Scmper, Der Slit, I, p. 11)3 sq. ; Blumncr, Technol. I, 2, p. 209 sq.; Marquardt, Vie privée des liom. Irad. franc. II, p. 175. — 4 Vcrg. Aen. III, 48:i ; (lvi.l. Met. VI, ica. — ■’■ fon. Dcnef. I, 3 ; Plin. VIII, 71, i. — 6 Plhi. /.. /. — 7 Lucaii. X, 125; Pctr. Sat. 5S. — 8 plaut. Ejud. Il, 2, W. — 9 Prudenl. IJamart. 295. — 10 TcsUimeiit publié par Wilmanns, Exempt, inscr. lat. n" 315.
— n Micron. lip. 29, G. — 12 Edict. Diocl. XIX, il 25. — 13 L’opinion contraire a Hb soutenue |iar Georges dans le l’Inlol. XXXII, 1873, p. 530 sq.
— 1* Edict. Diocl. XIX, ; 5, et XX, 1 n-1. — 13 Vilruv. VI, 7, 2. — 16 Semper, Op. cit. p. lOi’.. — 17 Textile Fabrics, p. c « yi. — I » Op. cit. II, p. 177. — m Cf. Syrusap. l’ctron. Sal. 55 (cité plus haut) et Prudent. Ilamart. 295. — iM Gori. ThcMur. « etcr. diptijchor. II. pi.. On sait que le mol pluma di’signait par niétapliore le » écailles des cuirasses (Just. XI, I, 2, 10) et mf me les lames des couverluris do toit » {Corp. inscr. lat. IV, p. I89|. —’il Tilin. ap. Non. p. 3, 20-21:Varr. lljid. p. 102, 23. — i » Plaut. Men. Il, 3, 72 ; Non. p. 3, 10 ; Edicl. Diocl. XX, 1-i. Il » formaient à Rome une corporation, Corp. inscr. lai. VI, 9813. — 2.1 Firm.Mat. III. 3, 0. — 21 Lucan. X, 125 ; procop. De aedif. III, I, p. W{M. de Bonn). ML
il3 ; i. — Manlo
l.rodc.
brodés-’, de housses [stragida) —’* et de lits (/crfi « av/bitorii ) •’■’recouverts de peintures, c’est-à-dire de dessins en couleur faits à l’aiguille; l’Édit de Dioclétien fait mention de couvertures de cheval ornées ab acu’". Mais, en Italie comme en Grèce, c’est surtout pour décorer les vêtements que l’on utilisait le travail des brodeurs. D’après la tradition, les étoffes brodées auraient été introduites dans le Latium parles Etrusques. Tarquin l’Ancien avait rticii d’eux, disait-on, un manteau brodé d’or et de pourpre ". Sur l’une des peintun^s murales qui décoraient les tombes étrusques de Vulci apparaît un personnage couvert d’un richi ! manteau (fig.."iO.’ÎO) ; les figures de son vêtement ne pouvaient être riue iirodées ^’^ A l’époque républicaine, la toga picfa et la tunica pahnula [roGA, tunicaJ, rehaussées de broderies et d’applications de pourpre et d’or, sont les vêtements officiels des triomphateurs ; sous l’Empire, elles devien nent le costume de cérémonie des em pereurs [iMPERATOR, p. 426— i27] et des
consuls à leur entrée en charge’^
[consul, diptvciionJ. Le patagium du
costume féminin était brodé’*..
partir du m’et du i’siècle de l’ère
chrétienne, le luxe du vêtement se
développa prodigieusement dans tout
l’Empire. Aurélien mit ofliciellement
à la mode l’usage des étoffes dorées et
des bijoux rares:il paraissait en pu blic avec la pompe d’un despote d’A sie; l’exemple qu’il donnait devait
être suivi par Dioclétien et tous ses
successeurs. Les particuliers imitaient
les princes : sous le règne de Carin, des étoffes magnitiqiies de Tyr et de Sidon, aux broderies délicates, étaient distribuées par Junius Messala aux comédiens de la capitale’*. L’Édit de Dioclétien contient un certain nombre de prescriptions relatives au salaire des plumariP et au prix de vente maximum des couvertures de cheval « , des vêtements » et des tapis"’décori’s de dessins à l’aiguille. Les monuments figurés du Has-Empire confirmentceque les écrivains nous disent de l’essor excessif du luxe. La toge [togaJ et la (•hlamyde-[ciii, A-MYS, p. 1110 et fig. 1420] du Bas-Empire étaient chargées de pièces d’application brodées d’or [segmenta]". Les sujets représentés sur les broderies étaient souvent assez compliqués. On aimait à reproduire le tracé des caractères de l’alphabet’"-. Le terme de sigillala ve.ifimenta désignait les vêtements ornés de broderies à
— i ; Eilict. liiiirl. XX, 5. « .— —’Il llonal. A<l.U ». XI, 7T7, Surlc5 Imrliaricarii. voir Waltzing, Etude sur les corpor. profess. chez 1rs Humains, II, p. 2*l-2i2, et MonimscnBlumner, Ver Maximattarif des Diocletian, p. 157. — 27 Varr. ap. Non. p. 3, 25 ; p. 102, 27 ; Proport. IV, 7, 50 ; Mart. XIV, UC. — 28 Tibull. I, 2. 77. _ 2’J Cic. 7"hsc. V, 21, 61. — 30 Edict. Diocl.W, 53. —31 Dion. Hal. III. 01 ; cf. Flor. I, 5 ; M.icrob. Sat. I, 6, 7. — 32 Braun, Monum. ined. delV Instit. VI. pi. XXXII ; N. des Vergers, L’Étritric et les Etrusques, III, pi. xxvii et p. 2.’,
— 33 Voir sur ces vôtements Marquardt, Op. cit. II, p. 180 sq. — 3i Tertull. /Je pall. 3 ; Non. p. 5t0, 4 ; Fesl. Ep. p. 221, 2. — 35 Epil. 35, S ; cf. l. Homo. Essai sur le rèf/ne d’Aurélien, p. 193. — 30 Vopisc. Carin. 20. — ^i" Edict. Diocl. XX, 1-4. — 38 JOid. VII, 53. — 33 /bid. XIX, 0. — W Ibid. XIX, 2…
— n Sur le sens do ce mol et de l’adjectif dérivé scgmcntatus aux diverses époques de l’Impire romain, voir:Ovid. Ars am. III, 169 ; Val. Max. V, 2, I ; Juv. Il, 124 ; VI, 89 ; Syram. Ep. III. 12 ; IV, 42; Isid. Orit/. XIX, 22, 18, et les iuscriplions des l’rércs Arvale » (Corp. inscr. lat. VI, p. 534 500, 508, 580).
— 12 Anson. Epigr. 94 (une épigramme d’Asclépiadc dans VAnlhol. gr. I, p. 117, n" M », fait allusion déjà à cette mode, qui se répandit surtout h l’époque romainr et sous le Bas-Empiro, depuis Apulée jusqu’il Boécc ; cf. Garru, Vclri ornali <li figure in oro, p. 41 « q.).