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mutilés par eux, pour faire du feu. Nous nous étonnons que, deux années s’étant écoulées depuis cette dévastation, on n’ait point encore replanté ces arbres, qui feraient, par la suite, l’ornement du cimetière, et jetteraient de l’ombrage sur les tombeaux, exposés, sur cette colline aride, à toute l’ardeur d’un soleil brulant.

En 1815, alors que, pour la seconde fois, l’Europe coalisée contre un seul homme venait entourer de ses nombreux bataillons la capitale de la France, les petites barrières de Paris ayant été fermées, du 24 juin au 8 juillet, par ordre du gouvernement provisoire, et l’administration des pompes funèbres craignant d’exposer ses employés à être surpris ou blessés par les troupes ennemies, arrêta qu’on cesserait de porter les corps au cimetière du père La Chaise. Elle fit rouvrir l’ancien cimetière de la paroisse Sainte-Marguerite, et c’est dans ce lieu que furent inhumés ceux qui moururent pendant les quinze jours qui précédèrent l’entrée du roi dans Paris.


3o. Cimetière de Vaugirard.

Il est situé au-delà des boulevards de l’ouest, à l’entrée et dans le village même de Vaugirard. La seconde porte cochère que l’on trouve à droite, dans la grande rue, est celle de ce cimetière. C’est le second, après Montmartre, qui ait été consacré à recevoir les personnes décédées de la capitale. Il a aussi une seconde entrée par la rue de Sèvres, et représente une superficie entièrement plane, et entourée de murs. Son étendue est médiocre. Aussi, quoiqu’il ne serve pas depuis très-longtemps, il est déjà encombré, et bientôt il ne pourra plus contenir de corps morts.

Dès l’année 1810, l’encombrement de ce cimetière avait fait songer, au conseil de la ville de Paris, à le remplacer par un autre. Les commissaires, nommés à cet effet, avaient choisi un terrain qui se trouve hors de Paris, près la barrière du Maine, et tout contre les boulevards extérieurs. Déjà même, l’acquisition en était faite, et les travaux préparatoires terminés ; au lieu de l’enclore de murs, on l’avait, nous ignorons pour quel motif, entouré d’une vaste circonvallation ou fossé, large au moins de quinze pieds. Sans doute, cette immense tranchée suffisait pour mettre ce cimetière à l’abri des insultes des animaux errans ; mais il nous semble qu’il était au moins indécent de laisser ainsi découvert et exposé à la vue journalière des vivans ce futur dépôt de la mort. C’eût-été un triste voisinage pour les faubourgs Saint-Jacques et Saint-Germain. Le peuple de ces faubourgs, qui, l’été, se rend en foule de ce côté, pour s’y livrer aux genres d’amusement qui lui sont propres, n’aurait supporté qu’avec répugnance cet aspect continuel de la des-