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ALLEMAGNE 92 La théologie en Allemagne depuis 1900. — I.

THÉOLOGIE

CATHOLIQUE. — (Les nuteurs dont le nom est accompagné d’un astérisque ont une notice aux Tables ; — les noms de villes entre parenthèses indiquent la faculté ou le séminaire où les nuteurs cités ont professé.) 1° Apologétique.- Au début du siècle, toute une tendance s’affirme, le steformdkatholizismus, qui prétend réconcilier le dogme et le progrès moderne, particulièrement en matière de critique historique et exégétique. lille se réclame d’Hermann Schell (D. T. C.. x1v, 1275) particulièrement de sa brochure Der Katholizismus als Prinzip des Fortschrists — de plusieurs publications de F.-X..Kraus (entre autres de son étude sur Cavent, 1901) et du volume programmatique d’Albert. Ebrhard, Der Katholizismus und das xiwanzigste Jahrhund. (1901). La mise à l’Index des ouvrages de Schell (15 déc. 1898) ne refroidit pas le zèle des novateurs, mais suscita contre eux de sérieux adversaires, notamment Heiner, Konlessionneller Geisteskamp{ und Reformikatholizismus, Fribourg-en-Br., 1906.

Les amis de Schell ayant voulu lui ériger un monument funéraire, E..Commer, professeur à Vienne, critiqua la théologie du défunt professeur de Wurtzbourg : Hermann Schell und der jortschriltliche Katholizismus. 1907 ; Die jüngslte Phase des Schellstrestes, 1509, Fr.-X,.Kicfi répliqua dans Die Sfellung der Kirche zur Théologie non Herman Schell, 1908. Malgré ses tendances, Schell n’éluit pas moderniste, « u sens où l’encycl. Pascendi u défini ce mot : il était canvaincu que les dogmes, loin d’être de purs symboles, ouvrent des vues sur les réalités surnaturelles. Son uncien collègue, Aibert.“Ihrhard, publia une appréciation de l’encycl. Pascendi, dans l’Internationaie Wochenschrift, 18 sauv. 1908. Il y reconnaît que « la partie dogmatique de l’encyclique ne présente aucune difficulté », l’agnosticisme et le symbolisme prônés par les modernistes étant évidemment incompatibles avec la foi catholique ; mais il] regrette lo « ton brutal du document pontifical et appréhende que les mesures préconisées pur le pape ne rendent impossible tout travail scientifique dans le domaine de la théologie. Parmi les théologiens de marque, seul Joseph Schnitzer, professeur à Munich, prit nettement position contre l’encyclique (Zntern. Wochenschr., 1 févr. 1908). Suspendu a divinis (6 févr. 1908), Schnitzer, sans rompre avec l’Église, donna son appui au mouvement moderniste, quitta la faculté de théologie pour celle de philosophie, et publia d’intéressantes études sur Savonarole : Quellen und Forschungen 2ur Gesch. Savonarolas, G vol., 1902- 1914 ; Savonarola, 2 vol., 1924 ; Der l’œil Alexanders VI. 1929. Le modernisme fut combattu par le futur cardinal Schulte, alors professeur au grand séminaire de Paderborn (Der Modernismus, 1908), par “Atzberger, continuateur de la dogmatique de Scheeben lWas ist Modernismus ?), par les Jésuites des Sitimmen der Zeit et d’autres encore.

Si l’encyclique elle-même suscita en Allemagne moins d’émol qu’en d’autres pays, le motu proprio prescrivant le serment antimoderniste fut dénoncé par toute la presse protestante et libérale comme un attentat à la liberté de recherche scientifique ; le chancelier Bethmann-Hollweg déclara au parlement qu’un prêtre, ayant prêté ce serment, ne serait plus agréé dorénavant pour enseigner, dans un établissement public, l’histoire et la littérature allemande. Cette menace du chancelier ne fut d’ailleurs suivie d’aucun effet et la guerre de 1914- 1918 fit tomber ces polémiques dans l’oubli. Entre temps, le S.-Siège avait dispensé les professeurs de théologie des facultés ullemandes de l’obligation de prêter le serment. Rares furent les évêques allemands qui établirent les conseils de vigilance prescrits par l’encyclique. Les théologiens les plus marquants s’appliquèrent à montrer que, interprété comme il doit l’être, le serment antimoderniste ne constituait aucun obstacle à l’essor des sciences naturelles et historiques. Ainsi..Mausbach, Der Eïid wider den Modernismus und dit théolog. Wissenschaft : Fr.-X. Klefl, Gutachten über den Eid gegen den Modernismus, 1912. Ces publications s’appliquent à montrer le bien-fondé de l’attitude de l’Église envers le libéralisme et l’individualisme de la Culture moderne.

Après l’avènement du national-socialisme, l’apologétique allemande eut à défendre les droits de la personnalité humaine contre l’emprise de l’État totalitaire : Rüfner, Gemeinschafl, Staat und Recht, 1937 ; Behn, Das Ethos der Gegenwart : Kampe, Die Nation in der Heilsordnung, eine natürliche und übernatürliche Théol. vom Voik : Schmidt, Stellung der Religion in Rasse und Voik (important), 1932 ; Pinsk, Die Kirche Christi, dit Kirche des Volkes, 1935

☞ Przywara, S. J., Nation, Staat, Kirche, dans Stimmen der Zeil, cxxitr, 370 sq. ; et le valume, publié par Kleineidam, avec plusieurs collaborateurs, Die Kirche in der Zeilwende. Outre ces publications d’allure plutôt polémique, le premier tiers du XxX°s. vit la réédition ou la publication d’œuvres apologétiques plus sereines et de plus grande envergure. La grande Apologie des Christentums du P.. Weiss, O. P., arriva à sa de éd. on 1%)4-1905 ; celle de Hettinger ses. D. T. C., vi, 2324) à sa 10° en 1914 et années suivantes ; celle de P. Schanz à sa 4° en 1910.-— Religion und Offenbarung, de Schell, fut réédité en 1907 : Yaveh und Christus, du même auteur, en 1908. L’apologétique publiée sous la direction de Mausbach, Religion, Christentum und Kirche, 3 vol., parvent en douze ans à sa 5° éd. (1925). La monumentale publication du P. ’Schmitt, V. D., Der Ursprung der Gottesidee. 5 vol., 1912-1924, la pénétrante étude de Mausbach, Dasein und Wesenheit Goties, 1929, inachevée, appartiennent plutôt au domaine philosophique. 2% Philosophie. — L’introduction à la philosophie d’°Endres parut en 2° éd. en 1923 ; celle d’Arthur Schneider (Cologne), en 2 val., parut en 1927-28. Hans Meyer, élève de Hertling et de Clément Bäumker (Wurtzbourg), donna la sienne en 19214. Le jésuite Lindworsky, sous le titre Dus Secteuseben des Menschen, Bonn, 1933, donne en réalité une introduction à la psychologie. L’histoire de la philosophie a été très étudiée. Théodor Stelnbüchel (Giessen, puis Munich) est à la tête d’une grande publication, à la fois historique et systématique, encore inachevée, en 20 monographies : Die Phülos., ihre Gesch. une ihre Systematik. Hans Eibl (Vienne), dans Die Grundlegung der abendländ. Philos., griech. und christi.-griech. Philos., Bonn, 1936, fait un exposé bref, clair et précis de l’histoire de la philosophie grecque à l’époque antique et à l’âge patristique. Hans Meyer (Wurtzbourg}), dans Das Wesen der Philos. und dit philosoph. Probleme, zugleich eine Etnführung in dit Philos. der Gegenwart, lonn, 1936, traite de l’essence de la philosophie ainsi que des problèmes philosophiques, tout en donnant une introduction à la philosophie contemporaine. Les Beiträge zur Gesch. der Philos. des Miltelalters (< Contributions à l’histoire de la philosophie au Moyen Age »), fondés en 1891 par “Hertling et Clément.Bäumker, continuent à fournir maintes monographies concernant la pensée médiévale. Notons encore la monumentale étude de Hans Meyer, Thomas von Aquin, 1938, ce la Geschichte der Philos. von der Romantik bis zur Gegenwart, de Max Ettlinger (Münster-en-W.), L’« Annuaire philosophique de la Société Gôrres » {Philosoph. Jahrbuch der Gürresgesellschaft) publie des études tant historiques que doctrinales concernant la philosophie : il en est de même de ! ’. : Annuaire de philosophie et de théologie spéculative » lJahrbuch für Philos. und spekulative Théol.), fondé par Ë. Commer en 1886, qui, depuis 1914, a pris le nom de Divus Thomas (de Fribourg). La revue Scholastik, dirigée par les jésuites de Valkenberg, donne des articles tant philosophiques que théologiques. C’est le cas d’autres revues qu’on énumérera plus loin. Manuels et traités philosophiques abondent : Dom.Gredt, ÆElementa philosophiæ aristotelicæ-scholasticæ, 6° éd., 1932 ; version allemande, 1935 ; Sébastien Roinstadler, Elementa philosophiæ scholasticæ, 15° éd., 1934. La Logique el critérioloyie, de.Hagemann (t 1903), parvenail à sa 12° éd. en 1924 ; sa Métaphysique, publiée par Endres, à sa 8° éd., en 1932. De J. “Geyser, citons Psychologie, 8° 6d., 1920 ; Die Grundlegung der Logik und Erkenntnisthéorie (: Les bases de la logique et théorie de la connaissunce »}, 1919. Dans Die Entschliessung des Seins (. La prise de connaissance de l’être »), Bonn, 1935, Engert (Ratisbonne) a su tenir compte de la phénoménologie et de l’existentialisme. Switalski (Braunsberg, puls Cologne) publia : l’on Denken und Erkennen (« Pensée et connaissance »), 1914 ; puis, Probleme der Erkenninis, 1923. Dans le même ordre d’idées, le jésuite Brunner, au cours de la dernière guerre, publia sa copieuse Erkenntnisthéorie. Sous le titre Der Umbruch des Denkens (. Le