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DICTIONNAIRE

DE LA LANGUE FRANÇAISE

SEIZIÈME SIÈCLE

S (suite)

Siller 2. Marquer d’un sillage. — (Fig.). L’homme sage mesprise D’ataindre les vieux ans de la saison plus grise, Et ne desire point de voir siller son front De mainte longue ride assise en demi-rond. RivaupEau, À C. d’’Aunis, p. 228. — Et Lethe injurieuse Qui, par tant de longs ans, a son los ennobli Pour des rides siller d’un sommeilleux oubli Tant d’hommes. 1., À Babinot, p. 233. — Si elle n’est pas fardée, elle n’a pas de grace, Et principalement le doit-elle estre alors Que la ride commence à luy siller le corps. Var. hist., III, 254.

Sillé. Silonné. — Flots. Ondés, courans, tem- | pestueux, sillés. LA PorTE, Epith., 178 ro. Sillogisateur. Faiseur de syllogismes. — Il ne faut point estre si profond admirateur des estrangers que nostre langue maternelle en soit. amoindrie ou desprisée, ainsi qu’elle a esté anciennement par je ne sçay quels braves sillogisateurs d’argumens cornus. TAHUREAU, Sec. Dial., p. 165.

Sillonner. Aller [par mer]. — Il fault... prendre la droicte voye au goulfe de Perse et à l’isle d’Ormuz, et de là sillonner à voile desployee au païs indien. THEver, Cosmogr., X, 1. Silogiser, v. Syllogiser.

Silve (siloa). Forêt. — Dont par despoir dedans la silve coye Luy conviendra finir sa maladie. Anc. Poésies, V, 177. — Ainsi changé [en cerf] et vague en silve mainte, Fuis de mes chiens le jap et en ay crainte. PxiLreuc, tr. Pétrarque, 1. I, chant 17. — Sylves et champs, rochers, fleuves et tertres. Zb., chant 24. Silvestre. Rustique, grossier. — Pour silvestre et mal apprins que soit un homme, il est impossible que si sa femme l’ayme, qu’il ne l’ayme. La Grise, tr. Guevara, II, 4. Silvestreté. Sauvagerie. — Il n’est beste tant soit terrible qu’elle [la tigresse] ne devore, mais sa domesticque nourriture l’avoit privet de celle silvestreté et condition furieuse. Fos-SETIER, Cron. Marg., 179 vo (G.). VIT

Silveux (silvosus). Boisé. — Les Romains. planterent leur camp en ung lieu apte de quant povoit estre en ung mont silveux. DEROZIERS, tr. Dion Cassius, 1. LVI, ch. 116 (236 ro). Silvin. Des bois. — Or ja estoit toute Ihombre silvine Boutee au dotz : et tous boys ja passez. M. d’Ampoise, Biblis, 67 vo.

Simaise, v. Cimaise.

Sime. Creux. —- Tant de la partie sime que de la gibbe du foye. Paré, Introd., ch. 6. Simeterre, v. Cimeterre.

Simette. Cime. — Christ a fait trembler l’enfer Du pis jusques à la simette, M. de Na-VARRE, Marg., Chansons (III, 133). Simier. Morceau de la croupe. — D’un porc gaste-raisin le simier et la teste. BELLEAU, Pierres precieuses (IT, 170). — L’un tire à l’es. paule [d’une vache rôtie], l’autre à la cuisse, un autre tient un bon morceau du simicr, un Ta Le la poitrine. Anow., tr. Folengo, I. VIII I, 229).

Similaire (II. D. T. Paré, Introd.). — 4555. Les os, les cartilages, la gresee, la mouclle, les membranes, les ligaments et la chair sont parties similaires, c’est à dire simples. BELON, Nat. des oyseaux, 36 (Vaganay, Franc. mod.). — 1571. Separer et disjoindre les parties similaires du simple. J. Besson, Art et moyen de tirer huyles, 15 r° (G., Compl.).

Similitude. Comparaison, métaphore, parabole. — $Sainct Paul appelle ceste grace loy improprement : voulant retenir la similitude qu’il avoit prinse, accomparant l’une avec l’autre. CALVIN, Instit., III, p. 171. — L’Apostre a usé de metaphores ou similitudes, en appelant les doctrines forgées au cerveau des hommes foin et boys et chaume. V, p. 352. — Nous povons aussi user d’autres similitudes pour pleinement designer les sacremens : comme en les appellant pillicrs de nostre foy. X, p. 567. — Il les accompare donc icy à des gouffres.... Apres, 1