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les outils Lesquels à travailler il connoissoit utils. JAMYN, tr. Jliade, XVIII, 131 ro. — Car plusieurs vont vendant, par desseins tous utils, Tous les plaisirs qu’ils font à grands et à petits. VAUQUELIN, Sat., 1. V, À Gaspar de Pellet. Utin. Vigne grimpante. — En ces pais-la les vignes sont assez larges : car elles sont beaucoup plus grandes, et en façon d’utins. CALVIN, Serm. sur le Deuter., 127 (X XVIII, 30). Utopien. Utopiste, chimérique. — L’autheur ne s’est point amusé à forger une idee de perfection utopienne. DE FRESNEs (dans La Noue, Epistre).

Utopiques (lettres). — Les lettres phantastiques. Les utopiques, quon peut dire voluntaires. Et finablement les lettres floryes. Tony, Champ fleury, V9 du titre. — Je vous ay aussi en oultre adjouxté les lettres utopiques, que japelle utopiques pource que Morus Langlois les a baïllees et figurees en son livre quil a faict et intitulé Insula Utopia. Lisle Utopique. Zb., Lettres adjouxtees, 73 vo.

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Vacabond. Vagabond, errant. — Tous vaccabons oysifs et non ayans adveu. 1502. Ord. de pol. de Bourges (G., Compl.). — Nostre cité de Romme fut commencee par Eneas troian et ses compaignons fugitifz et vacabons. Fasri, Rhetor., 1. I, p. 139. — Il alloit desguisé.... jouant comme vacabond par les rues. G. Micnez, tr. Suétône, VI, 202 ro. — Cupido.... avoit Prins sa vollée ainsi qu’un vacabond. Manor, Chants div., 2. — Tu voys que suis vaccabond et errant. M. d’AMBoIsE, PBabilon, 7 vo. — Mon esprit va errant et vacabond par les rues ANON., tr. Flammette (1537), ch. v (65 r°). — Où sont tant de. vaillans et vertueux : au lieu desquelz tu tiens tant de vicieux et vacabonds ? LA Grise, tr. Guevara, III, 14. — On debvoit reserrer les vacabondz, et les faire bezongner. LE BLon», tr. Morus, 1, I, 20 vo. — Où le bon heur volant Est sans repos branlant, Vacabond comme l’onde. BoyssiÈèREs, Sec. Œuv., 40 r9o. — Il s’en alla donc comme un vacabond. BRETIN, tr. Lucien, Peregrin, 16.

Vacabonde. Vagabond. — $Se aucun vacabonde amaine vin ou biere a aucuns taverniers de ladite ville. Août 1507. Eschevinage de Molliens le Vidame (G.). — Chasser hors de la dite ville tous belistres, vacabondes et ruffyens. 22 janv. 1520. Reg. des Consaux. Arch. Tournai (G.). — (Au fauconnier). Il n’est point de telz biens au monde Que ceulx qu’Amours donne et depart ; Pour tant ne deviens vacabonde, Mais pense d’en gaigner ta part. Anc. Poésies, XII, 300.

Vacant. Vide. — La grande chaleur, qui ne permet pas que les os et les cartilages croissent beaucoup, comme venans d’une matiere inutile ct vacante. G. BoucnerT, 299 Seree (IV, 249). Vacarme ({fém.). — Permettez seulement que je prenne les armes Pour les confondre tous sous mes fieres vacarmes. MATTHIEU, Aman, II, p. 46. — Mais ceus qui, desguisans leurs courages peureus D’un parler arrogant, VACATION

Uval, dérivé de uva, raisin. — Autres [hémorrhoïdes] sont semblables à un grain de raisin, qu’ils nomment uvales. Paré, XI, 25. Uvee. — [La quatrieme tunique de l’œil, c’est l’uvee. E. BINET, Œuvr. spirit., 488 (G.). Uvette. Luctte. — La maladie appellec uoa qui vient a [la partie de] la bouche appellee communeement la uvette. Jard. de santé, I, 325 (C.). Uvule. Luette. — (Couper une partie de l’uvule trop relachece. Paré, Introd., ch. 2. — De l’uvule ou luette, ou gargareon. IV, 14 (titre). — L’uvule est un petit corps pointu et spongieux, de figure presque semblable à une pomme de pin, suspendue perpendiculairement à la fin du palais, à fin de rompre l’impetuosité de l’air exterieur. VI, 7.

Uxorieux, dérivé d’uxorius, aimant beaucoup sa femme. — En ces ames molles d’hommes qui, trop uxorieux et attendris de ce sexe, trouvent estrange que des maris usent quelques fois de main mise. Var. hist, IV, 82. Uzager (s’), v. Usager 2.

presomptueus gendarmes, Tranchent du Rodomont, aus plus chaudes vacarmes De tous leurs compagnons sont les moins valeureus. Cnrassr-GNET, Mespris, sonn. 202.

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Vacat. Office, métier. — J’en ay veu tropes comme grus Qui se faisoyent fraper et bastre Pour suyvre un povre gentilastre.. C’est mal exersé son vacat, Sotties, III, 87. Vacation. Vacance, — De ce droit d’investiture vient celuy de regale, duquel nos rois jouyssent advenant vacation d’aucun evesché. FAUCHET, Libertez de l’Eglise gallicane. Interruption de travail, congé, vacances. — Qu’’au temps de vendange on donne vacation trois septmaines pour toute l’eschole. CALVIN, Ordonnances, X, 1, 81. — Ne faisons point donc nostre compte que, si nous avons esté afiligés pour un temps, que nous devons avoir repos, comme si Dieu nous donnoit vacation. In. Serm. sur Daniel, 44 (XLII, 134). — Es jours et heures qu’il avoit vacation de l’estude et congé de s’esbatre, il ne jouoit jamais. Amvyor, Thémistocle, 2. — Ayant par les ordonnances romaines vacation de deux mois, durant lesquelz il pouvoit estre absent du camp pour ses propres affaires, il monta sur mer pour aller le trouver [Athenodorus]. In., Caton d’Utique, 10. — Au temps que l’on donne les vacations au Parlement, il s’en estoit allé voir sa maison. TABOUROT, Escraignes, 30.

Vacation à. Action de vaquer à. — La plus grande part de la philosophie de l’un [Pythagore ] et du gouvernement de l’autre [Numal] consistoit en telles cerimonies et vacations aux choses divines. AmyoT, Numa, 8.

Vacation. Occupation, travail. — Je laisse les autres innumerables vacations à quoy les hommes sont tirez chascun par son opinion, choysissans aucuns la mer et la navigation, autres l’agriculture. SaintT-GELaIs, Jugemens d’astrologie (III, 248). — Le Seigneur Dieu nous a appellés à ceste bienheureuse vacation