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SYRINGUER

qu’il avoit autres fois espargnee à la suite de Denys. BeroaLnr, Parvenir, Parafrase (I, 10). Seringue médicale. — Puis luy faisois injection de choses detersives, avec unc petite syringue. PARÉ, VIII, 21. — Cest onguent... pour mieux couler au profond des playes, se pourra jetter avec une syringue. IX, 5. — On jettoit avec la syringue dedans ses ulceres de l’egyptiac dissoult en vin. IX, 14.

Syringuer. Injecter avec une seringue. — On diroit que de vostre vie ne fistes autre chose que doser, medeciner et syringuer des clisteres dans les grotesques ventriculieres. CHOLIÈRES, 8e Ap.-disnée, p. 326.

Injecter, faire pénétrer. — Le ciel, bruslant d’amour, verse mainte rousee Dans l’amarry fecond de sa chere espousee : Qu’elle rend puis apres, syringuant ses humeurs Par les pores secrets des arbres et des fleurs. Du BarrTas, 4re Sem., 2° J., p. 50. — (Fig.). Nature Syringue un appetit à chasque creature, Soit raisonnable ou non, de se venger d’un tort Par le meilleur moien ou lon se sente fort. F. HABERT, tr. Horace, Sat., II, 4, Paraphr. — Et le monde jamais n’eust changé de visage, Si du grand Dieu sans pair le tout puissant langage N’eust comme syringué dedans ces membres morts Je ne sçay quel esprit qui meut tout ce grand corps. Du BarTaAs, 17e Sem., 17 J., p. 17. — Je ne suis pas gueres deliberé à leur siringuer ces considerations dans le cerveau. Cornu, Advert. — Puis nous craingnons la mort, puis dans l’ame couarde Son masque nous syringue une crainte bastarde, CHASSIGNET, Mespris, p. 360. Faire couler. — Mon esprit, te voila chetif et languissant.. Doncques pour tesmoigner ton tourment et ta rage, Siringue par mes yeux de l’eau sur mon visage, Afin que ton tourment se juge par les pleurs. Cornu, p. 7. Frapper d’un jet. — Voila de la peur du coup sa cornemuse qui siringue, engraisse et perfume le fouet, la manche et la main du fouetteur. Fanfares des Roule Bontemps, p. 94. Syringuer ggn. Lui donner un clystère. — Il le clysterise et le sereingue. Du PINET, tr. Ta, avec élision de l’a devant une voyelle. — Ja pour cela t’amour ne periroit. Maror, Elegies, 1. — Amy, t’amour sera recompensée. In., Chansons, 5. — Qui te fera maudire la journee De ce qu’à moy n’auras t’amour donnée. In., Elegies, 15. — À fin qu’on ne mette à mespris Mes chants pour t’amour entrepris. RonsarD, Pièces retr., Odes (VI, 105). — Et pour t’amour j’ay receu Plus de feu Que ne fit Troye incredule. In., Am. de Cassandre, Chanson (I, 117). — Mais tout va bien, puis que fus t’amour gente. Puicieur, tr. Pétrarque, 1. IV, Triomphe de Mort, ch. 2. — Le soleil tous les soirs dedans l’eau se repose, Mais Margot pour t’amour ne sçauroit reposer. RonsarD, Éclogues, 1 (III, 366). — Car tu sçais bien que pour t’amour extréme Je me suis fait ennemy de moy-mesme. La Taie, Elegies, 4 (II, 91).

Ta devant une voyelle, sans élision de Pa.

— Ta insensee amour. SCcÈvE, Flamete, ch. 21.

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Pline, XX, £2 (G., Compl.). — Apres fut syringué avec du vin et un peu d’eau de vie. PARÉ, IX, 14.

Se syringuer. Se donner un clystère. — L’ibis... nous à monstré l’usage des clysteres, lequel se sentant aggravé d’humeurs, estant au rivage de la mer, remplit son bec et col d’eau marine, puis se syringue à la partie par où les excremens se vuident. PARÉ, Pref., var. (I, 20, n.). Syrop vignolat, v. Vignolat.

Syrvente. Sirvente, ancienne poésie satirique.

— Jes syrventes c’estoient satyres.... contre les empereurs, roys, princes, et par fois contre les ecclesiastics. PAsquiIER, Rech., VII, 4. Syssarcose (ovootpxwotc). — L’omoplate est aussi attachée par les muscles venans des vertebres et de la teste. Ceste attache et conjonction est nommée syssarcose. PARÉ, IV, 19. Systemates. Combinaisons, compositions. — De declarer icy que c’est que musique... de ses concens, de ses tons, modulations... systemates et commutations. Ronsarp, Pref. d’un Mellange de chansons (VI, 464).

Systeme (H. D. T. 1664). — 1552. Je suis prest de vous monstrer la composition de ce système. TyarD, Disc. philos., Solitaire sec., 54 b (Vaganay, Franç. mod.).

Systole (H. D. T. Aubigné, Faeneste). — Systole, c’est a dire depression ou contraction. 4541. CANAPPE, Mouvem. des muscles, Pp. 16 (G., Compl.). — Ainsi se fait diastolé et systolé, qui sont les mouvemens du cœur. PARÉ, II, 9. Systolicque. De systole. — [Le cœur] par ses mouvemens diastolicque et systolicque. RaABeLais, III, 4.

Sytorpee (à rapprocher de oxvfporéc, sombre, triste). — Les femelles... ne chantent motets plaisans et charisteres.. mais catarates et sytorpees, comme on faisoit au daemon arimanian. RABELAIS, V, 4.

Syvade, v. Civade.

Tabachin, titre de certains officiers de Quinte Essence. — Ses abstracteurs.. pregustes, tabachins.. et autres siens officiers. RABELAIS, V, 19. — Ces propos achevez, dressa sa parolle vers ses officiers, et seulement leur dit, Tabachins. Ib. — Je vous retiens presentement en estat et office de mes abstracteurs. Par Geber, mon premier tabachin, y serez descris au partement de ce lieu. V, 21.

Tabagie. Banquet. — Si je n’avoy couché ci dessus la forme de la tabagie ou banquet des sauvages, j’en ferois ici plus ample description. LescARBOT, Nouv. Fr., LIT, 720 (G., Compl.). Tabart. Sorte de manteau. — Ne mettez plus a faire vos tabars Les quinze aulnes de veloux. RoBERTET, Debat du boucanier et du gorrier (G.). — Deux tabars pour le diacre et le subdiacre en caresme. 1546. Jnvent. de l’abbaye de Marchiennes (Gay, Gloss. archéol.). — L’un