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SUCCESSOIRE
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toute Pisle et pays à foy et hommaige. Rabelais, IV, 42.

Successoire (successorius). Concernant les successions. — Par la disposition de l’edict successoire. Du Var, Arrests..... en robe rouge, 7, p. 1102.

Successoirement. Par succession. — De ce que m’avez fait cognoistre l’estat qui m’estoit acquis successoirement en l’admirauté de la mer. Cholières, 92 Ap.-disnée, p. 384.

Succez, v. Succes.

Succide (succidus). Laine succide (succida lana). Laine grasse. — Y tremper de la laine succide, c’est a dire non lavee ne repurgce de la saleté qu’elle a apportee du corps de la brebis. Tagault, Inst. chir., p. 139 (G.). — Ce qui a consistence d’huile, comme… styrax liquide. moëlle, laine succide, et autres. PARÉ, XXV, 25.

Succinct. Entouré ? — D’amour garnye et toute environnee Et de vertuz la dressiere succincte. Lemaire, Temple d’Honneur (IV, 220). ( ?). — Espouse à luy sacree, en triomphes succeintz. PAPON, Constance (Suppl., p. 20).

Succinctement. Promptement. — Regardez donc loyallement, Car quant à moy, sans menterie, Voys au jardin succinctement. Anc. Poésies, V, 188.

Succomber (trans.). Faire succomber, abattre, | vaincre. — Il succumba ses mortelz ennemys. GRiNGoRE, Folles Entreprises (I, 28). — Vengeance sort, laquelle essaye ou tente De succumber ses ennemys mortelz. (I, 34). — O cœur cruel, s’il en est un sur terre, Que ce meschef ne succombe ou atterre, Trop maudit es. Lemaire, Regreiz de la dame infortunee (III, 192). — La premiere maniere de narration s’appelle principalle, et est quant on dit le cas sans riens muer, et la chose comme elle a esté faicte, et les raisons pour quoy, en attirant a nostre utilité pour succumber nostre adversaire. FABRI, Rhetor., 1. I. Jay succumbé lasciveté. CoLLERYE, Epütheions et dictons, 14. — S’il me separe de ce pais, la mer et la mort m’en separeront aussi, estant bien deliberée de succumber mes malheurs par l’impetuosité des vagues. Amadis, IIT, 14.

Estre succombé de. Être frustré de, lésé dans. — Il a… trouvé les cautelles.. par lesquelles j’ai esté succumbé de mon droict. FaBri, Rhetor., LI, p.238.

Estre succombé de sa cause. Perdre sa cause. — Le pere se tourmente et afflige d’avoir perdu son enfant, l’advocat d’estre succombé de sa cause. PASQUIER, Lettres, IT, k.

Estre succombé. Fléchir, plier. — Violenté de ma longue misere, Suis succumbé aux repentins efforts Qu’Amour au sort de mes malheurs insere. Scève, Delie, 398. — Si toutes ces dames eussent esté esprises de tel amour dont nous | parlons, jamais elles ne fussent succombées. Pasquier, Monophile, 1. I (II, 743). — A toy | seul estoit loisible, si je fusse succombé à mon | mal, d’estre reputé pour tyrannicide. BRETIN, | tr. Lucien, Ep. de Phalaris, 2.

Succombé. Alité. — Finablement demeura a Nole succumbé : et feist revocquer Tibere de son chemin, le detint long temps a parler daucunes choses secretes. G. Micuez, tr. Suétone, II, 94 rº.

Affaissé, tombant. — Quand il se veit desja | difformé, ses joues amaisgries et pendantes, il p. 65. — Par ma vertu et sapience, commanda quon luy aydast si quil ne semblast point que elles feussent ainsi succumbées. 76. II, 94 vº.

Vaincu. — De la vertu de Caesar en reparant son ost quand il estoit succumbé. 7h. I, 28 vº. — J’etendray mes souliers d’une longue enjambec Sur Edom succombee. DESPORTES, Psaumes, 59.

Succot. Contenant du suc ? — Fleur. Printaniere, odorante... succotte. LA Porte, Epütkh., 477 vº.

Succroissance. Excroissance. — Les succroissances et superfluitez qui viennent a la langue empeschent souvent le bestiail de menger. Corereau, tr. Columelle, VI, 8.

Succroist. Surcroît, surplus. — Donc de tes chefz à ceste heure le compte Du ciel percé les fenestres surmonte, Par le succroist infini de tes vies. DES AUTELS, Amoureux Repos, sonn. 37. — Vous aviez tout ce qu’il faut pour estre la bien venue, mais vostre hardiesse et le peril y apporterent quelque chose de succroist. AUBIGNÉ, Lettres dis., 30 (I, 523).

Succrousté. — Tout cecy mesleras ensemble et feras cuyre en quelque test oing ou succrousté, c’est a dire auquel ta croute soit delyee de paste tant seulement a beau petit feu dessoubz et dessus. Tr. Platine, 84 vº (G.). — Tout meslé ensemble feras cuyre en la poille bien oincte et subcrostee. 85 v° (G.).

Succulent. Plein de suc, de sève. — La plus part de la cause s’attribuoit à l’acrimonie du bois [du figuier], par ce que l’arbre est plus suc. culent que nul autre, tellement quela figue mesme et le bois et la feuille sont tous pleins de jus. Auyot, Propos. de table, VI, 10.

Plein de suc, plein de santé. — Pour ce les appellent les poetes naïades ou napees, comme _ deesses des fleuves et fontaines, pour l’humidité succulente qui est en elles. LEMAIRE, Jilustr., I, 27. — Plusieurs sans boire, par se laver seulement, ont appaisé une excessivement vehemente soif qu’ils avoient, par ce que l’humidité penetrant du dehors au dedans les rendoit plus succulents et plus aptes à recevoir nourriture. Amyot, Propos de table, VI, 3. — Il se trouve des filles si succulentes, abondantes grandement en sang, qu’iceluy regorge aux mammelles et se convertit en laict. PARÉ, XVIII, 64.

Succumber, v. Succomber.

Succuse. Variété de scabieuse. — Morsus dyaboli, c’est une herbe appellee le mors au diable… L’en lappelle autrement succuse. Grant Herbier, n° 320 (G.).

Suceder, v. Succeder.

Suceter, diminutif de sucer. — Sus, Olimpe, : entrebaisons nous, Sucetant le nectar plus doux Qui parmi nos baisers se treuve. GREVIN, Olimpe, 1. II, p. 260.

Sucher. Sucer. — [Fig.). En oultre avons relaté comme il avoit tasché, par exactions non ouyes, infinies confiscations… sucher le sang et mouelle des inhabitans. Marnix, Écrits polit., p. 183. — Finalement de leur trompe ou bec, qu’elles ont long et pointu, leur suchent le sang, dont elles sont extremement friandes. Jp. Differens, Rusche des mousches à miel, ch. 3.

Sucheron. Bout du sein. — Si bien le ciel a plus d’estre visible, la Sainte Vierge a plus de vertus et perfections invisibles, et une goutte de lait qui flue virginalement de ses sacrés su