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OFFICIER 2
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tiques : et si osterent et feirent cesser de leurs offices tous les magistratz, comme sil ne falloit plus de mestiers ne dofficiers en icelle cité desolee et destruicte. Seyssel, tr. Appien, Guerres civ., V, 3. — Dans l’hostel de Sylla… on emprisonnoit les uns, on condamnoit les autres… tout y alloit non comme ches un officier de ville, mais comme ches un tiran de peuple. La Boetie, Servitude, p. 27. — Demarate… se retira vers les Medes à cause d’une honte qui luy fut faicte en un jeu gymnique, où il assistoit comme officier de ville apres avoir esté roy. Saliat, tr. Hérodote, VI, 67. — Il estoit à table avec les officiers de la ville. Amyot, Lycurgue, 3. — [Vindex] fut le premier serf affranchy qui fut faict citoyen romain, avec permission de donner sa voix aux elections des officiers. id., Publicola, 7. — Caton… souppa en compagnie de tous ses amis, et mesme des oflficiers de la ville. id., Caton d’Utique, 67. — Ne plus ne moins que par le sort on eslit à Athenes les officiers qui s’appellent thesmothetes et archontes. id., Fortune d’Alexandre, II, 8.

Exécuteur des arrêts et sentences, garde accompagnant les magistrats. — (Les licteurs). Ce sont les mesmes que les Grecs appellent liturgos, c’est à dire officiers publiques. Amyot, Romulus, 26. — Les tribuns… l’envoyerent sommer par leurs sergens qu’il eust à comparoir devant le peuple… Martius rechassa fierement les officiers qui luy feirent ceste sommation. id., Coriolan, 17.

Officiant. — Par ce que je fus l’officier en leur mariage, il m’est advis que sa viduité m’est plus à cœur. Fr. de Sales, Lettres, 920 (XVI, 80).

Serviteur. — Tous les officiers de sa court estoyent tant occupés au service du festin que l’on ne se soucyoit du pauvre Pantagruel. Rabelais, II, 4. — Basché prie Chiquanous assister aux fiansailles d’un sien officier. IV, 14. — Les officiers de gueule dresserent les tables et buftetz. IV, 64. — Les officiers du roy Alexandre prirent le logis mesme du roy Darius, et luy appresterent les mesmes baings, et le mesme soupper dont Darius devoit soupper. Amyot, tr. Diodore, XVII, 8. — Antonius..… commanda à ses serviteurs et officiers domestiques qui le servoyent à table qu’ilz luy versassent largement à boire. id., Antoine, 75. — Tous les valets de chambre, cuisiniers, boulangers et autres menus officiers. Fauchet, Origines des dignitez, 1, 8. — Il n’en doibt pas aller comme des officiers des roys de Sparte, trompettes, menestriers, cuisiniers. Montaigne, III, 5 (III, 325). — Par excellence ce mot de Labourage a esté donné à la culture des bleds, encores qu’il soit communiqué à tout autre travail : et le laboureur estimé le principal officier de la maison, comme administrant le pain. Serres, II, 7. — Pour le moins le maistre et la maistresse doivent celer leur ignorance et insuffisance aux affaires de la maison, et encores plus leur nonchalance… car si les officiers et valets croyent que lon ne s’en soucie, ils en feront de belles. Charron, Sagesse, III, 13.

(Fig.). Quelle joye penser vous estre entre ces officiers [la langue, les dents, l’estomac, etc.], quand ilz ont veu ce ruisseau d’or [le sang], qui est leur seul restaurant ? Rabelais, III, 4. — Sus, instrumens de luxe, ministres des friandises, officiers des voluptez, consultez quels nouveaux moyens on peut trouver pour chatouiller mes sens. Du Vair, Medit. sur Job., ch. 4. — Les advertissemens libres, qui sont les meilleurs officiers de la vraye amitié, sont perilleux alendroit des souverains. Charron, Sagesse, III, 3.

(Fém.). Officiere. — Ceste officiere du temple… nous feit un conte de chose estrange et incroiable. Bretin, tr. Lucien, Amours, 15. — Des regles qui regardent la manifeste bienseance d’une maison devote ou les officieres en particulier. Fr. de Sales, Entretiens spirituels, 1 (VI, 10). — (Fig.). Si son but [de la tristesse] est de soulager nostre douleur… pourquoy nous servons-nous si longtemps d’une si mauvaise et temeraire officiere, qui faict tout le contraire de ce qu’elle veut ? Du Vair, Constance, l. I, p. 330.

On trouve offecier. — Comme plusieurs des royaulx offeciers. Anc. Poésies, VI, 33.

(Prononc. : ier formant deux syllabes). — Vous les gouverneurs des provinces… Officiers de la couronne. Baïf, Mimes, l. IV (V, 204).

Officier 2. Rendre hommage à. — Il deffendit quil ny eust personne du senat qui vinst au devant de luy pour lofficier et honnorer selon son estat de triompher. G. Micnec, tr. Suétone, IV, 158 ro.

Agir. — Vostre Majesté est de bien en mieulx heureusement ofliciante en la vie contemplative, cheminant en tous ses actes selon l’esprit et fruict d’iceluy. Du Bourzay, Combat de la chair et de l’esprit, Epistre (G.).

Officieux (H. D. T. Pas d’histor.). — 1584. Monstrez vous oflicieux vers vos amys. J, DE Barraup, tr. Guevara, Ep. dorées, 151 a (Vaganay, Franç. mod.). — 1586. Plustost me suis-je montré officieux et bien faisant à la femme qu’à l’homme, au pauvre qu’au riche. 1. LamBerr, Disc. evangel., 296 b (1 b.).

Offrable. Qui peut ou doit être offert. — Et de toutes ces choses offrables prendoient les rebstres portionnettes. Fosserienr, Cron. Marg., Là 133 ro (G.). — Et force beaux presens De muis de bled rentez offrables touts les ans. F. HABERT, tr. Horace, Sat., II, 3, Paraphrase.

Offrance. Offrande. — Les autres sont remis soubs esperance, Avecques foy et charitable offrance, Juzyor, 1re part., 12 (5e Elegie).

Offrandeus. Accompagné d’une offrande. — Le contour chapellé [du chœur] Que de veus offrandeus on voit tout chandellé. Bracn, Hymne de Bourdeaux.

Offraye. Orfraie. — Par quoy sommes en esmoy de sçavoir qui a apprins à diverses contrees françoyses d’exprimer ce nom d’offraye. Belon, Nat. des ois., II, 7 (G., Gompl.).

Offre 1 (masc.). — Lequel offre ne voulurent les Lacedemoniens accepter. Seyssez, tr. Thucydide, V, 7 (168 vo). — Lesquelz Alcibiades mercia de leurs bons offres. VIII, 11 (273 r0). — Auquel Crassus feil response le merciant de ses bons offres. id., tr. Appien, Guerre Parth., ch. 1. — En refusant un offre presenté. Manor, Elegies, 26. — Lequel offre Gargantua ne refusa ny accepta du tout. RABELAIS, [, 47. — Ces marchandz pheniciens se repentirent bien qu’ilz n’avoient accepté le premier offre. Amyor, Hist. Æthiop., 1 V, 59 ro. — Si Calliope autrefois de son gré M’a fait ouvrir son cabinet sacré Pour y choisir un present d’excellence… C’est maintenant que je doy de mon coffre Le retirer pour en faire un bel offre A mon Odet. Ronsarp, Hymne de la Philosophie (IV, 261). — Si tu revoques ce mien offre en doute. SaLraT, tr. Hérodote, III, 122. — Auquel offre. s’accorderent les dits chrestiens. THEVET, Cosmogr., V, 10. — L’ofre courtois de ma sainte amitié. Connu, p. 44. — Me promettant donner une sienne fille en mariage (qui estoit un bel