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MOITOYEN
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moisson, Qui, ~iré du pipeau, dans !es branchf's — 'englue Et faict en p1p1ant que mamt autre s y ~uc. Cl. Gauchet, le Plaisir des champs, le Printemps, Discours, p. 120.

Moissonier, v. Moissonnier.

Moissonné. Garni de grappes et de feuilles. — Un cep de vigne moissonné de raisins. Favin, Officiers de la cour de France, 3e race, p. 111 (G.).

Moissonneux. Qui porte la moisson. — L’air… changé sous la terre En un crystal ondeux par le froid qui le serre, N’agueres vers le ciel jallissant à bouillons, Seulement n’a noyé les moissonneux seillons. Du Bartas, 2e Semaine, 2e Jour, l’Arche, p. 166. — La moissonneuse plaine Bluette sous cest astre. id., ib., les Colomnes, p. 276.

Pendant lequel on moissonne. — Esté. Chaleureux, ardent… moissonneux. M. de la Porte, Epithetes, 167 ro.

Moissonnier (adj.). De moisson, de la moisson. — Javelle. Grosse, moissonniere, pesante. M. de la Porte, Epithetes, 218 vo. — Si cestui-là dans son propre grenier A reconsé tout le crin moissonier Qui se balaie és Libyennes aeres. Luc de la Porte, trad. d’Horace, Odes, I, 1. — (Fig.). Quel cloaque averneux, quel lieu plus escarté Sera propre à gemir la saison moissonniere De tes hragards honneurs ? P. Matthieu, Aman, IV, p. 89.

Qui fait la moisson. — Je ne suis pas digne d’cstre appelé ton filz, maiz fais moy comme a un de tes servans moissonniers. Bible, St Luc, 17 (G., Messonier).

Servant à la moisson. — Faucille ou Faux. Croche ou crochue, dentelee… moissonniere. M. de la Porte, Epithetes, 172 vo. — (Fig.). La Mort, des Parques la plus fière, De sa grande faux moissonnière Tranche la vie aux empereurs Aussi bien comme aux laboureurs. O. de Magny, Odes, I, 92.

De lait. — De surcroist feurent roustiz… trente et deux veaux, soixante et troys chevreaux moissonniers. Rabelais, I, 37. — Le chevreuil moissonnier qui vit hors des forests N’est pas bon en tout temps. Fr. Habert, trad. d’Horace, Satyres, II, 44, Paraphrase.

Moit. Moite, humide. — Le jour moit de rosée :c-dt u serain cristal. Trad. de Vers eleg. de A. Valet à. J. de Boyssières, Sec. Œuv. — (Subst.). Faisant seichcr d’heure en heure Le moit de sa chevelure. P. de Cornu, Œuv. poet., p. 109.

Moitange. Méteil. — Tous grains, soit bled, froment, seigles, moitanges, orgrs, avoines, chencvetz ou aultrcs. 1592. Enquereurs de Toul (G.).

Moitement. Humidement. — Leurs becz elles s’t:ntr'opposent, Leurs becz elles s’cntr'arrosent D<·f ours baisers moitern.ent.. O. de Magny, Gayetez, p. 20. — Oiez le comme il s’ennuye De la pluyc Qui l’a moitcment trempé. id., ib., p. 64. — Quand tu reçois moiterncnt Unr }af.cive (?carmouchP. Vauquelin de la Fresnaye, ldilli'.es, II, 38. — Lny, la voyant ainsi, dour.cment !a baisa, Et de lm•mps (pleurant) moit.emcnt. l’arroi— ; a. Bovss1ÈRES, Prem. Œuv., 114 vo. — Cil [vent] qu’on sent du ponant m0ittement arriYcr. Du Bartas, 1re Semaine, 2c Jour, p. 70. — ~a l\im,c. .. Soign<'u~:eJ e reçoit dû SPS doigts yvoirins, Souille av<'c cent haisfirs moitemcnt nec.tarins Tout Je ciel dans son amP. id., 2c: Semai1te, 4e Jour, les 1'rophees, p. 357 bis.

Moiteon. Sorte de mesure de capacité. — Vendre a moiteons ne a boisseaux. Pithou, Cout. de Troyes, p. 466 (G.).

Moiteux. Moite, humide, mouillé. — Et vei·s midy, qui est tout au contraire, Auster moyteux jetta pluye ordinaire. Marot, L. I de la Metamorph. (III, 159). — (Al’Aquilon). Ainsi ton front ne soit jamais moiteux. Ronsard, Amours de Cassandre (I, 100). — Jade la nuit moyteuse carriere Touchoit du ciel la moyenne barriere. Du Bellay, la ll1ort de Palinure, édit. Chamard, VI, 337. — Un triste amas de pluvieux souci Fait ondoier ma moiteuse poitrine. 1554. Le Caron, la Claire (Vaganay, Deux mille mots). — Vous augmentez encor les moiteus marécages De vos pleurs. Vauquelin de la Fresnaye, les Foresteries, I, 2. — Vos yeux estoient moiteux d’une humeur enflammee. Ronsard, Amours de Marie (I, 175). — Voyla le Somme tout moiteux, Tout engourdy, tout paresseux, Qui t’ouvre une porte secrete D’yvoire et de corne prophete. R. Belleau, Petites Inventions, les Cornes (I, 85). — Une sueur ne cesse de couler Du front moiteux. Ronsard, Franciade, I (III, 24). — Lors de mon front moiteux j’essuyay la sueur. BAÏF, Eglogues, 16 (II, 88). — Encor' ce chaud venteux Ne sauroit desecher mes yeux tousjours moiteux. R. Garnier, Cornelie, 962. — Le mari, spectateur d’un acte si piteux Eut le sein et les yeux de larmes tous moiteux. Ronsard, le Bocage royal, 1re part. (III, 216).

Annonçant la pluie. — La lune palle est moiteuse, Et la rougeastre est venteuse. Guy de Tours, Meslanges (II, 73).

Liquide. — Soit où Phebus sortant laisse son lict moiteux. R. Garnier, Porcie, 123. — Moy, roy des ma.noirs Iiloiteux, Sur toutes eaux je commande. Baïf, Poemes, L. III (II, 146). — Dans les replis de ce cristal moiteux. Du Mas, Œuv. meslees, p. 121.

Moitié. Mari. — En enfantant (helas 1) de malheur elle est morte : Toutesfois en mourant, pour gages d’amitié, Deux filles elle laisse à. sa chere moitié. E. Pasquier, Versions (II, 936).

Amant. — Ceste passionnee dame_. .. portee d’une joye nompareille, pour l’esperance de la prochaine delivra,nce de sa moytié, retourne au navire. Les Comptes du Monde adventureux, 42 (II, 63).

(Prononc.). — En ensuyvant la pa.rfa.icte a,mytié Que j’ay {in toy, non congneue à mytié. R. de Collerye, Epistres, 20. — Lors donera.s aus beus la mitié plus, auz ornes aussi, Pour le repas. Baïf, les Bezognes d’Eziode (V, 344).

Moitir. S’humecter. — Il faut arroser tout ceci avec du vinaigre, et les laisser moitir une nuit. Joub., Pharmacop, p. 195 (G.).

Moitoiant. Intermédiaire. — Des quatre parties du monde et de leurs vents domestiques, tant principaux que moitoiants, ou, si vous voulez, collateraux. Pu. de l’Orme, Archit., I, 6 (G.).

Moiton (?). — Se ton cla.cquet redonde en div~ rs tonR, les deux moitons clemens ce dont gloire Juy soit en commun attribuée en son son argu. Cretin, Allfolinet, p. 269.

Moitoyen. Mitoyen. — EJle pensa en soymesmes que s’il y avoit quelque trou en la murai11e moytoiennc, el1c rcgarderoit… par ce trou. Le Maçon, trad. de Boccace, Decameron, VII, 5. — Il fut advisé de faire un mur metoyen, pour separer Je temple en deux. J. Bodin, Republique, V, 4. — Au moyen dequoy est dit diaphragme,