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LEZARDE
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Ces formes pourraient aussi bien appartenir à lezarde. Voir ci-dessous.

On dit souvent lizard (subst.). — Le chameleon, qui est une espece de lizart. Rabelais, IV, 2. — Lievres marins. Lizars chalcidiques. id., IV, 64. — Petis lisars courans à travers le pampre. id., V, 37. — Les lizards du Bresil et maint barbare monstre. Rivaudeau, Hymne de Marie Tiraqueau. — L’œuf produict… les nageans, qui sont les poissons, en nombre infiny : les terrestres, comme les lisards. Amyot, Propos de table, II, 3. — Toutes choses odieuses… sortent au dehors au vin, ne plus ne moins que les serpenteaux, lisards et reptiles au soleil. id., ib., VII, 10. — Le lizard sur le buisson N’a point un plus nayf lustre. Pierre Sanxay, dans les Œuv. de Palissy, p. 125.

On a dit aussi luisert. — Le pied gauche d’une tortue, l’urine d’un luisert. Montaigne, II, 12, texte de 1580-82-87 (II, 215 et V, 211).

Lezarde. Lézard. — La serpente et verte lesarde, Escorpions et gros crapaulx De ceste montaigne ont la garde. Marg. de Nav., Dern. Poés., Chansons spirituelles, 25. — Je veux (dist Phebus) qu’elle garde Des morsures de la lezarde Et du venin du scorpion. R. Belleau, les Amours des Pierres precieuses, l’Agathe (II, 227). — Les cerfz craintifz, les ours et lezardes sauvages Trancheront leur repos pour ouïr mes chansons. Aubigné, le Primtems, II, 1. — Elle a quatre pieds, tout ainsi que ces petites lezardes grisastres qui courent le long de noz murailles pardeça. Thevet, Cosmogr., V, 10. — Les uns [des muscles] sont semblables à rats et lezardes ausquelles on a coupé les jambes. Ambr. Paré, I, 8. — Comme en un chaud midy les lezardes astrees Grimpent contre les murs des maisons mal plastrees. Du Bartas, 2e Semaine, 3e Jour, la Loy, p. 329. — Contre les murailles il poursuit les petites lesardes. Trad. de Folengo, L. III (I, 57). — (Fig.). O felonneuse et cruelle lezarde. Michel d’Amboise, Invective contre Fortune. — Baille ta langue babillarde, Pour couper la faulse lezarde. Baïf, le Brave, II, 2.

Lezardeau, dimin. de lezard. — [Les buissonnets] nestoient peuplez fors de menus lezardeaux et autres bestioles nommees cigales. Lemaire de Belges, la Concorde des deux langages, 2e part., Prologue.

Lezardin. De lézard. — Or qu’il ait la peau serpentine, L’ongle et la queue lezardine, Si n’at-il rien de venimeux. R. Belleau, Petites Inventions, la Tortue (I, 68).

Leze, v. Laise.

Lezeigne (?). — S’il advenoit qu’a un panniau de blanc verre neuf il y eut une lezeigne cassee ou rompue, lesdits verriers ne doivent point mettre a la dite rompure plomb ni soudure, mais il y doibt estre remis par les dits Yorricrs une nouvelle lozeigne. 1508. Stat. des peintres, Abbeville (G.).

Lhabille, v. Labile.

Liace. Lien. — En tombant, il s’enlaça fortuitement et ennoua les jainbes aux courroyos et liaces de l’attellement. R. Garnier, Hippolyte, Sujet de la tragédie.

Liage. Lien. — Martia donc la pucelle tressage Donne au pourtrait. termes d’orfaverfo, Et aux fleurons fait un double souage Qui regne en cercle et sert de bon liage A dix pilliers portans l’imagerie. Lemaire de Belges, la Couronne Margaritique (IV, 159). — Le pis q’y voy ne se peult dosmettre De ce lien, ne quicter le liage. Anc. Poés. franç., III, 135. — Je ne vous puis en ce donner secours, Soit ens ou hors l’estat de mariage, Hors cost estat lier de tel liage Ne me voudrois. J. Bouchet, Epistres famili.crcs du Traverseur, 7. — Que vous veuillez en ce facheux liage A tout le moins choisir ung hon1me sage. id., ib., 13. — Et en gardant los loix do mariage, Lesquelles sont de merveilleux liage. id., ib., 54. — Demouré suis au merveilleux liage Et au labeur de loyal mariage. In., Epistres morales du Traverseur, I, 5. — Gardez vous bien de secret mariage F'aict a plaisir, maulvaiz est tel liage. id., ib., 1, 10.

Liaison. Action de lier, ce qui lie, bande, bandage. — Les liaisons et emmaillottemens des enfans ne sont non plus necessaires. Montaigne, II, 12 (II, 173). — L’oisiveté, avec la chaleur des liaisons et des n1edicamens, avoit bien peu attirer· quelque humeur podagrique au gouteux de Afartial. id., II, 25 (Ill, 97).

Liaisonner. Lier. — [Les hirondelles] se grimpent et liaisonnent si bien les aisles, pieds et jambes les uns contre les autres, que Ion les voit cheoir du hault en bas aussi drues que gresles. Thevet, Cosmogr., XX, 2.

Lians, mot d’argot. Bras. Var. hist. et litt., VIII, 182.

Liarre, v. Lierre.

Libamant (libamentum). Libation. — É sakrifi’ aus Dieus inmortêls, éinsi ke pouras… Praupise-lês kékefoês par dês libamans ou de l’ansans. Baïf, les Bezognes é Jou.rs d’Esiode (V, 337).

Liban (λίβανος, arbre à encens). — (Fig.). Au jardin de ceste vie j’ayme mieulx estre pommier verdet porter fruict que d’estre liban sec espandu parmy la terre. B. de la Grise, trad. de Guevara, l’Orloge des Princes, I, 40. — Au jardin de la vie, il vaut beaucoup mieus estre Un fertile pommier, qui porte fleur et fruit, Qu’un sterile liban, qui seulement produit Le feuillage sans fruict, inutile à son maistre. Chassignet, le Mespris de la vie, sonn. 296.

Libane. — Le pelican, autrement nommé libane. Belon, Nat. des oys., 3, Au Roy (G.). — Pelecanes et onocrotalus en grec, platea et platalea en latin, livane en françoys, agrotti en italien. id., ib., III, 11 (G.).

Libanomantie. Divination par l’encens. — Par libanomantie. Il ne fault qu’un peu d’encent. Rabelais, III, 25. — Ores on presageoit quelque bien ou malheur, Comme l’encens donnoit bonne ou fascheuse odeur. J. du Chesne, le Grand ltliroir du monde, L. III, p. 90. En marge : Libanomance.

Libanotis (λιβανωτίς, romarin). — En plusieurs endroits de la Provence et du Languedoc, le rosmarin (appellé aussi libanotis, pour la senteur d’encens qu’il represente) vient naturellement par les deserts. O. de Serres, Théâtre d’agric., VI, 10.

Libe. Bloc. — Vous voyez Jeans la sepnlture de Halyattes pore de Cresus, le fons de laquele est de libos de pierres grandes à merveille. Saliat, trad. d’Hérodote, I, 93. — Faire la maçonnerie de libes de pierres. Ph. de l’Orme, Arcltit., II, 12 (O.). — Charrier des pierres de libes pour le fondement de la vis. xvie s. Compt. de dép. du chât. de Gaillon, p. 121 (G.). — Tant pierre d’appareil que pierre de libe. id., p. 122 (G.).