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MENESTRERIE
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de France Louis XIIe ne luy flst payer la menestre de sa revolte. Brantôme, Cap. estr., Fabricio et Prospero Columne (1, 139). — Il l’eust retenu très bien prisonnier, et lui eust bien f aict payer la menestre de sa folie ou sottise. id., Cap. franç., M. de Lesparre (III, 57). — La fraude ne se descouvrit jamais que par après ; mais il n’estoit plus temps; et le président Gentil en paya la menestre peu après, car il fut pendu à Montfaucon. id., ib., le Grand roy François (III, 92). — Ilz en payarent bien la ménestre et penderie, car il n’y eut maison de tous ces messieurs qui ne fnst exposée au foeu. id., l’Admiral de Chastillon (IV, 322).

Menestrerie. Art de menestrier. — N’abaissez point la poësie à la menestrerie, violerie et flageolerie. B. Aneau, Quintil Horatian, p. 204.

Acte de bateleur. — Quand nous nous trouverons parmy telles menestreries, saults et gambades de baladins. Amyot, Propos de table, VII, 5.

Droit de menestrerie. — Au sieur declarant appartient le droit de menestrerie en tout et par toute la terre et seigneurie dudit Estrabonne, qui est a entendre que tous ceux et celles que se veuillent marier sont tenus prier et semoldre ledit sieur ou admodiateur de ladite menestrerie au festin des nopces. 1584. Denombr. de J. d’Aumont. Arch. Doubs (G.).

Menestreur. Ménétrier, musicien. — Un facteur est il a chastier Comme chantres ou menestreurs ? Sotties, III, 167. — Je n’croys que gens de renom, Comme patisiers, rotiseurs, Chantres, menestreurs et farceurs. Ib., III, 337.

Menestreux. Ménétrier, musicien. — Se ce n’est pas laide chose aux roys de donner leurs robes, aussy n’esse pas laide chose aux menestreux de les user. P. Fabri, l’Art de Rhetorique, L. I, p. 100.

Menestrier. — (Proverbe). Nous… resemblons aux menestriers, qui ne font jamais bonne chère qu’aux despens d’autruy. Larivey, la Vefve, II, 6. — Leurs Majestés, faisant comme les menestriers, qui ne treuvent point de pire maison que la leur, passerent tous pleins de jours en visittes de belles maisons. P. Hurault, Mém., an 1601 (G.).

Menestriere. Musicienne. — [La fortune] feit voir un homme qui peu avant avoit esté seigneur de toute la Sicile presque… enseigner des menestrieres en plein carrefour. Amyot, Timoléon, 14. — Meton, ayant une menestriere jouant de la fluste, s’en alla en tel equippage. id., Pyrrhus, 13. — Pythagoras… commanda à la menestriere de changer de ton : et par une musique poisante, severe et spondaïque, enchanta tout doucement leur ardeur et l’endormit. Montaigne, III, 46 (I, 380). — Ils recitent aussi d’un dragon amoureux d’une fille ; et d’une oye esprise de l’amour d’un enfant… et d’un belier serviteur de la menestriere Glaucia. id., II, 12 (II, 196). — Marc Antoine fut le premier qui se fit trainer à Rome, et une garse menestriere quand et luy, par des lyons attelez à un coche. id., III, 6 (III, 396-397). — Quelle apparence de raison y avoit-il que Philippe fut amy et familier d’Æchines, fils de la menestriere Glaucothea ? Du Vair, Demosth. pour Ctesiph., p. 508.

(Jeu de mots sur menestrier, au sens habituel, et menestrier dérivé de menestre, soupe). — Quelle est vostre deliberation ? — D’aller de long à ma case : et là faire un pocotin de collation. — … N’y aura il point aussi un peu de menestre ? — Je ne suis point menestrier le soir : c’est à dire menestrophage. H. Estienne, Dial. du lang. franç. ital., I, 373.

Menestrieur. Ménétrier, musicien. — Vouere, menestrieurs et chantres. Sotties, III, 162. — Menestrieurs, tost aprochés. Ib., III, 164. — Monèstrieurs, chantres de plaisance… Seroient ils point aveques vous ? Ib., III, 335.

Menestrieux. Ménétrier, musicien. Exorde… qui rien ne sert a la matiere, mais est apliqué comme ung preludium aux menestricux pour choir a la cadence de quelque chanson que ilz veullent jouer. P. Fabri, l’Art de Rhetorique, L. I, p. 56. — Je congnoy des menestrieux Qui sont plus paillnrs que marmos. Sotties, III, 165. — l\1enestrieux, Musiciens, joueurs de farces, YI ay1nent les petites garces Plus qu’i ne font leur createur. lb.

Menette, dimin. de main. — Mes genoulx Ont froitz; aussi ont mes menottes. Anc. Théâtre franç., I, 217.

Menger, v. Manger.

Mengeur. Démangeaison. — Aloen deffaict avec eaue rose et vin blanc vault a la mengeur des yeulx. Le Grant Herbier, 2º vo (G.).

Mengeure. Nourriture. — Il fault avoir Trencheur, garde napes, salieres, Et la mengeure des chevau]x. Sotties, III, 29ft.

Menide (μαινίς, -ίδος, mandole, petit poisson de mer). — Ceres servoit de pain, Bacchus de vin, Hercule de chair… Neptun de menides. F. Bretin, trad. de Lucien, lcaromenip, 27.

Menie, v. Mesniee.

Menigance. Manigance. — Ils s’amusoient à faire leurs affaires et gaigner une dignité ecclésiastique ou un chappeau rouge, et, soubs ceste menigance, complaire si fort au pape… que les affaires du roy se laissoient en crouppe. Brantôme, Cap. franç, le Grand roy Françoi.s (II, 97). — Les belles menees et menigances que traictoit M. de Biron contre luy. id., ib., le Mareschal de Biron (V, 136).

Mets imaginaire. — De la menigance. Rabelais, V, 33 ms.

Menimes (par). Sorte de juron. — M’aymésvous pas bien, mon connin? — Aymer, par menimes, nenny. Ane. Théâtre franç., I, 52.

Menine. Jeune fille attachée à la maison d’une princesse. — Com1ne les princesses d’Espagne font quand on leur donne des filles pour menines. St François de Sales, Lettres, 351 (XIII, 189).

Meniques (sur, sus). Sorte de juron. — Et, sur 1neniques, je m’engaige Que vous voulez bien que je die Cela pour une raverdie. Anc. Théâtre franç., I, 51. — M’a l’on point escript aux croniques? Je gaige que, sus rneniques, Que je y suis avecq Bouderel Ou avecq .Taquet Hurel, Car je suis hom1ne de renom. Ib., II, 374.

Mennant, v. Mener.

Mennenda, v. Enda.

Mannequin, v. Manequin 1.

Menologue. Monologue. — Es cantiques i1 ne doit avoir que une personne. Et est ce que nous appelons sermons ou 1nenologues. Therence en franç., A 3 ro (G., Compl.).

Menon 1. — Ces boucs chastrés (en aucuns endroits appellés menons) entretient-on au troupeau quatre ou cinq ans. O. de Serres, Théâtre d’agric., IV, 14. — Les peaux de chevre seront