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MECHANISER
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Gasp. DE TAvAanNEs, Mém., p. 199 (G.). — Ils la voyoient à demy couverte d’un morceau de drap de bure qu’on avoit arraché de la table du jeu de son billard. Quelle mœquaniqueté, voire animosité et indignité, de ne luy en avoir voulu acheter ung noir un peu plus digne d’elle ! BranTÔME, des Dames, part. 1, Disc. 3, la Reyne d’Escosse (VII, 438).

Mechaniser (intrans.). Exercer un métier manuel. — Si aucun des nobles ou annoblis usent d’art mechanique et contreviennent à l’estat de noblesse par pouvreté, ilz seront privez de la franchise de leur noblesse pour le temps qu’ils auront mechanisé; mais en quittant le dit estat mechanique, ils pourront rentrer en leur pristine. 1571. Cout. de Clermont (G.).

Mechanizé. Déprécié, — Ausquels pays les verres sont mechanisez en telle sorte qu’ils sont venduz et criez par les villages par ceux mesmes qui crient les vieux drapeaux et la vieille ferraille, tellement que ceux qui les font et ceux qui les vendent travaillent beaucoup à vivre. Pazissy, Discours admirables, De l’art de terre, p. 307.

Mechantement, Mechef, Mecheoir, v. Meschantement, Meschef, Mescheoir.

Mecheron, dimin. de mèche. — Dieu sçait quelle lumiere apres elles rendoient avecques leurs mecherons. RABELAIS, V, 32. — Ainsi d’un grand brasier qu’on pensoit amorti, Un simple mecheron, de la cendre sorti, Dans la paille s’accroist, si que telle scintille En peu d’heures pourra devorer une ville. R. Garnier, la Troade, 784.

Mécheton, dimin. de mèche. — Force falots, lanternes, méches, méchetons. id., DE Manrnix, Dijffer. de la Relig., Additions.

Mechon. Mèche, — (Fig.). Puis il n’èt point, por le vos declarer, Des biens mondeins mal partis dezireus : Ë le mèchon d’un haut cœur genereus Ne peut beaucop sans tel huile eclerer. TAILLEMONT, la Tricarite, p. 71.

Mecongnoistre, v. Mescognoistre.

Mécreable. Difficile à croire, — Tout estant exactement fourny ailleurs de filet et d’éguille, pour maintenir son estre, il est mécreable [1587 : mescroiable] que nous soyons seuls produits en estat deffectueux et indigent. MonTaïGxe, [, 35 (1, 285). — Je dirai tel engendrement de vers-àsoie n’estre mescroiable, puisque toute corruption est commencement de generation. O. DE SERRES, Théâtre d’agric., V, 15.

Mecredi. Mercredi, — Que le mecredi… ils oyent le sermon au matin, CALviIN, Ordonnances (X, 1, 25). — Au mecredy… belles testes de mouton. Rabelais, V, 26, — Au mardy, s’entre’ esgratignans. Au mecredy, s’entremouchans. id., ib. — Le comte… se resolut de partir… le mecredy. Monzuc, Commentaires, L. 1 (1, 200). — Le comte arriva le mecredy matin à Barges. id., ib. (1, 202), — Et arriva… un mecredy. id., ib., L. VII (III, 374). — Le peuple hors le temps du jeusne mange chair le samedy : mais il s’en abstient le mecredy. THEVET, Cosmogr., XIX, 12. — Un mecredi, treziesme de mai, AUBIGNÉ, Hist. univ., XI, 22, — Avant remis l’éxécution au lendemain, qui estoit un mecredi. id., ib., XI, 28.

Mectz, v. Mait.

Mecubaliste, v. Mecabaliste.

Medaille (fig.). — Cet ornement Qui de medalles d’or pare le firmament., Du BarrTas, 1re Semaine, 1er Jour, p. 31. — L’art industrieux Qui peut hardi conter les medalles des cieux. id., 2e Semaine, 2° Jour, les Colomnes, p. 264.

Médaillon. — 1508. À Guillaume de Bourges, pour quatre medailles de bois. Compt. du chât. Gaillon, 308 (Gay, Gloss. archéol.). — Trois medalles de bronze grandes comme le naturel. Compte de 1529 (La Curne). — Court enrichie de medalles Et de figures magnifiques. Anc. Poés franç., VI, 231-232.

Figure, visage, images. — Dindenault voyant Panurge.. dist de luy à ses compaignons. Voyez là une belle medaille de coqu. RaBeLais, IV, 5. Ces belles medalles de Roland, lesquelles à tout propos mangent charrettes ferrees. GC. D. K. P,, trad. de GeLzi, Discours fantastiques de Justin Tonnelier, Disc. IV, p. 129. — Sorcière allant à sabath, Medaille d’une sybille. TABOUROT DES Acconps, les Bigarrures, 1, 22. — Vieille medaille de la nuict, Vieille idole dont l’or reluit. id., ib.

On écrit souvent medalle ou medale. — Ces ville estoit pleine d’or et d’argent, de medalles, statues, tableaux et peintures. Amyor, Lucullus, 26. — Ses statues, images et medalles. id., Antoine, 86. — De ces traits burinez s’eslevent les medales Sur le riche metal de ces portes royales. P. ne Bracu, Hierusalem, XVNI, 2 vo. — Voir d’autres exemples dans les alinéas précédents.

Medaillier (adj.). Relatif aux médailles. — Graveure. Bossee, imagere… medailliere. M. pe LA Porte, Epithetes, 196 ro.

Medard (ris de sainct). Rire forcé, de com mande. — Glorieux de me voir si hautement loué, Je devins aussi fier qu’un chat amadoué, Et sentant au palais mon discours se confondre, D’un ris de sainct Medard il me fallut repondre. RE GNIER, Sat. 8.

Mede. Sorte de pierre précieuse, — Elle [la cou: leur verte] est comparee a l’esmeraude, au jaspe, a la mede… qui sont pierres precieuses. Sicile, Blason des couleurs, 26 vo (G.).

Medean. De Médée. — Charme. Sorcier, meschant, superstitieux, medaean. M. nE LA Porre, Epithetes, 76 vo. — Fureur. Enragee, cruelle… medeanne. id., ib., 186 ro.

Medecin. Doigt medecin. Annulaire. — L’un [partie d’un nerf] s’en va… bailler deux petits rameaux au petit doigt, deux au doigt nommé medecin, et un au moyen. Ambr. Paré, IV, 24. — Celles [portions] du nerf qui passent par dessus l’anneau vont deux au petit doigt, deux au doigt medecin ou annulaire, et un au moyen. id., ib. — Sera bon de saigner le malade de la veine de la rate appellee salvatelle, qui est en la main gauche, entre les doigts dits medecin et auriculaire. O. de Serres, Théâtre d’agric., VIII, 5. — L’on en portera avec efficace au doigt de la main gauche appellé medecin. id., ib.

On voit aussi ce nom donné au medius. — Le troizieme [doigt] qui ensuit est nommé moyen ou mytantier, pource qu’il est au mylieu entre les cinq : et autrement lappelle on medicin, à cause que de luy usent les medicins es lieux maladifs et secretz. Ant. du Moulin, trad. de J. d’Indagine, Chiromance, p. 12.

Medecine. Femme médecin, femme qui soigne, qui guérit. — O ! souveraine et seure medecine, Tu me donnas du bon remede signe. Cretin, Oraison à saincte Geneviefve, p. 37. — Une horde vieille de la compaignie, laquelle avoit reputation d’estre grande medicine. Rabelais, I, 6. — Nous lisons… plusieurs autres princesses avoir esté cuysinieres, medecines et cirurgiennes a leurs maris.