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MAISTRE
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nier poudreux, sec, broyé, maisonnier. id., ib., 326 ro. — Solive. Maisonniere, carree, ferme. id., ib., 380 vo.

Qui fourmt des bois de construction. — Liban. Odorant… maisonnier, porte-cedre. id., ib., 239 vo.

Dont on se sert à la maison. — Quenoille… Aime-laine, aime-fil, aime-estain, maisonnfore. Ronsard, Amours de Marie, la Quenoille (I, 19G). Quenouille. Gresle ou gr~slette… maisonniore. M. de la Porte, Epithetes, 345 vo.

Qu’on voit dans les maisons. — Les triangles guerriers, les masonniers quadrangues. Du Bartas, 2e Semaine, 2e Jour, les Colomnes, p. 270.

Qui garde la maison. — Qui souloient estre receuz tant par le boursier maisonnier que par la prieuse. 1505. Arch. hospit. de Paris, 1, 86 (G.).

Maistral. De maître. — Le conseil de Platon ne me plaist pas, de parler tousjours d’un langage maistral à ses serviteurs, sans jeu, sans familiarité. Montaigne, III, 3 (III, 286).

Principal. — La veine maistrale. L’Escuirie du S. Grison, 1'1alad. qui peuv. survenir à un cheval (G.).

Grande voile d’un navire. — Le pilot… feist mettre voiles bas, mejane, contremjane, trion, maistralle. Rabelais, IV, 18.

Mistral. — En moins de rien s’esleverent deux vents contraires, mestral et sirroc. Amadis, V, 18. — Cela ne peust garentir que la phis part de leurs vesseaulx ne feust mis à fond, à l’occasion d’un vent mestral qui en un instant enfla la mer. id., V, 25. — Le maistral… [commença] siffier à travers nos antemnes. Rabelais, IV, 18. — Il se leva soudain un estourbillon de vent maistral qui renversa et demolit une grande partie de la chaussee. Amyot, trad. de Diodore, XVII, 10. — Entrant plus avant en la n1er Mediterranee avec bon vent maistral. Belon, Singularitez, II, 5 (G.). — Garbin, lebech, mestral, siroc, n1editerrane. Maurice Scève, Microcosme, L. III, p. 90. — Gabriel… est preposé au vent maistral et septentrional. Le Loyer, Hist. des Spectres, III, 8. — Il Y a aussi Oest, qui n’a point son pareil en douceur, lequel ne sçauroit esmouvoir la nier la grosseur d’un petit poil. Ceux de Gennes l’appellent Maestral. Trad. de Folengo, L. XII (J, 337). — Il destache ce vent, lequel plusieurs appellent Oest, et plusieurs autres le nomrnent Maëstral… Ce Maëstral… par une douce parole appaise ses freres. id., L. XIII (I, 350).

Nord-ouest. — Entre le ponent et le mestral. Voy. d’Ant. Pigaphetta, édit. de 1529 (G., Corn pl.).

Maistre, titre honorifique. — Quelqu’un vint dire : « Ha! le povre Berthaud qui est mort. » Alors mon homme se leva. « Vous en avez menty, dit-il, il y a bien du maistre pour vous… » Voilà comment maistre Berthaud ressuscita, pour ce qu’on ne l’appelloit pas maistre. Des Périers, Nouv. Récr., 68. — Lors vint maistre Helisabel, un chyrurgien tresexquis. Amadis, III, 9. — Ayons pour theologien nostre pere Hippothadée : pour medicin nostre maistre Rondibilis. Rabelais, III, 29. — En la ville de Pau en Béarn, y eust ung appothicaire que l’on nomnmoit maistre Estienne. Marg. de Nav., Heptam., 68. — L’un d’entre eux… alla s’adviser… de faire l’un de ses enfans maistre Jean, ou maistre Pierre : et l’ayant faict instruire à escrire en quelque ville voisine, en rendit en fin un beau notaire de village. Montaigne, II, 37 (III, 227). — De nostre ville… se sont depuis trente cinq ans retirez et perduz ces beaux et honnestes mots maistre, pour le regard des gens de justice : et de sire, en l’endroit des marchans. Du Fail, Contes d’Eutrapel, 31 (II, 125). — Le premier et plus apparent d’entre eux se nommoit en son village Aliboron, joli monsieur, ou maistre pour le moins. Supplement du Catholicon, ch. 1, dans Tricotel, édit. de la Sat. Men., II, 19. — Ils pourchasserent la mort de maistre Anne du Bourg, l’un des cinq conseillers prisonniers, lequel fut executé à mort devant l’Hostel de ville de Paris. E. Pasquier, Lettres, XV, 19. — Cf. E. Pasquier, Recherches, VIII, 11.

On dit aussi monsieur maistre. — A monsieur maistre Jehan Jacques, lieutenant civil du Roy en la prevosté de Paris. Michel d’Amboise, les Cent Epigrammes, 54 ro. — Monsieur maistre Barthelemy Faye, conseiller du Roy en sa court de Parlement… Monsieur maistre Jacques Verjus, aussi conseiller en ladicte court. Dans la trad. de Columelle par Cotereau, Au lecteur. — Comme doctement l’escrit monsieur maistre, Jacques Rollier, docteur en medecine, en son livre de la matiere de chirurgie. Ambr. Paré, XXV, 11.

Maistre ès arts, terme de moquerie. — _ Autant en est-il advenu à ce mot de maistre, qui n’estoit anciennement attribué qu’aux dignitez authentiques, et maintenant est venu en tel raval que, quand on se veut mocquer d’un homme, on l’appelle un maistre és arts. E. Pasquier, Recherches, VIII, 19.

Maistre, au sens militaire. Cavalier. — Je feys deux trouppes de noz gens à cheval. Que entre tous pouvyons estre de cent à six vingtz maistres. Monluc, Commentaires, L. V (II, 436). — Montgommeri, qui estoit parti de l’armée, non avec deux cens chevaux, comme on a escrit, mais avec onze maistres seulement, se faisant conduire par les garnisons, arrive à Castres. Aubigné, Hist. univ., V, 14. — Si nous donnons témérairement dedans le logis du général, deux cents harquebusiers et cent vingt maistres que nous avons, pour le moins y porterons nous de la confusion. id., ib., XIV, 22.

Maistre de famille. Maître de maison. — Au theatre à Rome, les maistres de famille avoient des pigeons dans leur sein, ausquels ils attachoyent des lettres, quand ils vouloient mander quelque chose à leurs gens au logis. Montaigne, II, 22 (III, 86).

Maistre des chevaliers, trad. de magister equitum. — Cesar… accepta la dictature, ayant esleu Antoine pour son maistre des chevaliers. Deroziers, trad. de Diuon Cassius, Hist. Rom., L. XLII, ch. 37 (70 vo).

Maistre des œuvres. Bourreau. — Et furent tous ses enfans mis à mort par decret du senat, estant premierement sa fille occise par le maistre des œuvres. id., ib., L. LVII, ch. 122 (255 ro).

Maistre des tribunes. Tribun. — De rechef fut a Tibere donnée la puissance du maistre des tribunes pour cinq ans. Michel de Tours, trad. de Suétone, III, 104 vo.

Grand maistre. Préfet des cohortes prétoriennes. — La cause et commencement vint de Elius Seianus, qui pour lors estoit grand maistre. Ét. de la Planche, trad. des cinq prem. liv. des Annales de Tacite, L. IV, 131 ro. — Il augmenta la puissance de grand maistre, laquelle auparavant estoit mediocre. id., ib., 131 vo.

Petit maistre. Diable, démon. — Les sorciers et sorcieres flattent leur petit maistre, qui est le diable. Le Loyer, Hist. des Spectres, VIII, 5. — Les sorciers et sorcieres ne sont point si bien ouïs et obeïs de leurs petits maistres, qu’ils appellent,