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MAIRE 1
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de maiolle. Ib. — Deux bottes de mayolles. 1612. Béthune (G.).

Maire 1 (adj.). Plus grand. — Or se faisoient les prestres de tous ces clercs, qui residoient en la maire et principale Eglise, montans par degrez de l’un à l’autre. E. Pasquier, Recherches, III, 38.

(Subst.). Maire du palais. Grand maître de la maison du roi. — Le connestable lui quitta aussi la qualité de maire du palais. Aubigné, Hist. univ., II, 14.

(Antiq.). — En Etolie y avoit un citoyen honorable nommé Polycrite, qui pour sa suffisance avoit du consentement du peuple esté eleu etolarque, c’est à dire maire, chef et gouverneur d’Etolie. Le Loyer, Hist. des Spectres, III, 12.

(Fém.). Mairesse. — Une femme prendras… Laquelle aura le tiltre de mairesse. J. Bouchet, Epistres familieres du Traverseur, 59.

Maire 2. Matrice, — I1y a quatre heures que je meure de la mère, je l’ay montée en la poictrine, et me veult oster de ce monde. NicoLas DE Troyes, le Grand Parangon, 51, p. 251. — La dame declara au docteur sa coustume estre de se plaindre souvent de la maire du ventre, et que son mary ne ses compagnons n’avoyent peu trouver jamais remede pour chasser telle maladie. Les Comptes du monde adventureux, 28 (1, 159).

(Par corruption). Ameres. — Elle en beut quelques gorgees, puis ayant rendu le verre, dit en se mettant les mains sur le bas de l’estomac : « Mes ameres, comme il me cherche ! » BEROALDE DE VERVILLE, le Moyen de parvenir, Sentence (II, 191).

Mairenier. Marchand de bois de charpente, charpentier. — Pierre Baratte, maironnier et carpentier. 17 oct. 1506. Testament. Arch. mun. Douai (G.). — Marchand mairenier, 1507. Valenciennes (G.).

Mairerie. Mairie. — Les maireries des villes, eschevinages, consulatz… sont democratiques. L. Le Roy, trad. des Politiques d’AnRisToTe, Il, #, Commentaire. — Toute la ville feut esmeue ; M. de Burie estoit logé à la merrerie, MoxLuc, Commentaires, L. V (Ii, 418).

Justice seigneuriale. — Jean Tizard, grenetier de Sully sur Loire, seigneur de la mairerie de Goumarville. 1556. Proces-verbal. Etampes (G.).

Mairie. Sorte de fief, — Fiefs appellez mairies, qui ne sont que sergeantises qui ne se divisent point. 1539. Proces verbal. Senlis (G.).

Mairiot, dimin. de maire. — Il n’est si petit mairiot ou aultre officier que par phas ou nephas ne despuile son voisin. FOossETIER, Cron. Marg., XX 21, 9 (CH) :

Mairlier. Marguillier, sacristain, — Elle en advertit le prebtre et le mairlier, et fut la bierre appourtée. et fuit posez sur deux tretelz enmey leur maison. Pn. DE VIGNEULLES, les Cent nouvelles nouvelles (Ch. H. Livingston, Rev. du XVI siècle, X, 199).

Maironnier, v. Mairenier,

Mais. Plus. — El pour certein encor ay je mais fait. CH. FONTAINE, les XXI Epistres d’Ovine, Ep. 15, p. 282.

Désormais. — Par Dieu elles n’ont garde de m’y trouver mais en pieces. NicoLAs DE TROYES, le Grand Parangon, 52.

Ne mais. Non plus. — Et toutefois Phebus ha bien aymee Celle Daphné qui fut tant renommee : Ne mais Bacchus si ne desdaigna pas O Ariadne prendre son dous repas. CH. Fontaine, les XXI Epistres d’Ovine, Ep. 21, p. 409.

Ne… mais. Ne… plus. — De sildre à deux solz le pot, il n’en est plus ; Il ne vault mais qu’un carolus. J, LE Houx, Chansons du Vau de Vire, 11,15.

A tous mais. A jamais. — Retirez de leur presence A tous mais vostre visaige. Anc. Poés., franç., V, 198.

A tousjours mais. À jamais, toujours. — Agneau regnant, digne de tout honneur, Gloire, vertu, de graces action, Force, valeur et domination A tousjours mais tout le monde te rende. MArG. pe Nav., les Marguerttes, Triomphe de l’Agneau (LI, 49). — Mais le Seigneur sur son throsne sera A tousjours mais, et point ne cessera, Eapb., 6, (III, 51). — Estant avecques les Dieux, espere vivre à « tousjours mais. B. DE LA Grise, trad. de Guevara, l’Orloge des princes, III, 37. — Il a donc esté designé du Pere, prestre à tousjours mais, selon l’ordre de Melchisedech : à fin qu’il feist l’office de prestrise eternellement durante et permanente, CALVIN, Jnstit., XII, p. 654. — Pour quoy donques ne seray je estimé heureux à tousjours mais? J. pe ViNTEMILLE, trad. de la Cyropedie, VIII, 10, — [La ville de Syracuse] estoit | bien souvenante des graces qu’elle avoit receues de luy, et s’en tiendroit redevable à tousjoursmais à luy. Amyot, Marcellus, 23. — La divine clemence Eternise le sceptre és mains de la semence De David, son mignon, ombrage de lauriers Le front victorieux de ses enfans guerriers, Et veut que dans Sion à tousjours mais reluise, En despit des tyrans, quelque forme d’Eglise. Du Banras, 2e Semaine, 4° Jour, le Schisme, p. 498.

Pour tousjourmais. Pour toujours. — Pour les mauvaistiez que commettoient les hommes a la terre, s’absenta d’eulx pour tousjoursmais la justice. B. pe LA Grise, trad, de Guevara, l’Orloge des princes, III, 1.

Pour à tousjoursmais. Pour toujours. — [L’empereur] commanda qu’il fust fouetté et pour à tousjoursmais banny. B. pe LA Grise, trad. de. Guevara, l’Orloge des princes, III, 44.

Pour un tousjours mais. Pour toujours. — Je ne souhaite en mon See ces baux d’Eglise, que l’on fait à quatre vingts dix et neuf ans seulement ; mais un heritage… qui soit mien à perpetuité, avec une esperance de le laisser à ma posterité pour un tousjours mais. E. Pasquier, Lettres, XI, 6. — Fredegonde s’adresse à deux soldats determinez.. les prie de se vouloir deffaire du tyran qui les tenoit en tel destroit, œuvre lequel par eux mis à effect seroit pour un tousjours mais solemnizé dedans la posterité, Ip., Recherches, V, 6.

Mais. Mais plutôt, ou plutôt. — Est ce droit qu’une autre baise Ces levres, maïs ce coral? Des AUTELS, Façons lyriques, VII, 21. — C’est vous, sire, qui verrez, mais qui voyez desjà vostre siecle fleurir en bonnes lettres, TARUREAU, Oraison au Roy (11, 188). — Beaux yeux, mais beaux soleils, qui pouvoient de leurs flâmes Animer les rochers et en-rocher les ames, G. DuranT, Œuv. poet., 204 vo.

Non, mais. — Elles [les paroles italiennes] me coulent aussi doucement que si elles estoyent vrayes franceses : tellement qu’elles qe par ma bouche sans que je sente aucune diversité. — Tant pis. — Mais tant mieux, car je suis joyeux d’avoir ces paroles italiennes si à commandement. H. EsrTienwe, Dial. du lang. franç. ital., 1, 55. — On me vient icy apporter quelques meschantes nouvelles. — Mais bonnes : vos escuz sont retrouvez. LARIVEY, les Esprits, V, 5.