Page:Dictionnaire de la langue française du seizième siècle-Huguet-Tome4.djvu/818

Cette page n’a pas encore été corrigée
LETTRERIE
800


lettres ont ceux-c, quel privilege pa.rticulier que k cours de nostre invention s’arreste à eux, et qu’à eux appartient pour tout le temps advenir la possession de rostre creance ? ID., ib. (II, 335). — Ce mpdecin estant a.ppeM à un malade et ne sça-chant qu’y faire pria un sien voisin, qui se mesloit de bailler quelques receptes, d’ordonner quelque chose qui luy va respundre qu’il n’en feroit rien, parce, disoit il à ce medecin, que je n’ay pas lettre de tuer comme vous. GUI LL. Bou CHET, ne Seree (II, 217).

Passer à qqn lettre de. Se déclarer d’accord avec qqn sur. — Combien que je vous a.ye toute ceste rel.vee assisté, si ne vous puis-je passer lettre de la beauté que nous figurez. E. PASQUIER Afe20-phite, L. I (II, 752).

Avoir belle lettre. Avoir l’assurance. — Je sçay bien, tu me l’as ostée, Ma bourse ; j’en ay belle lettre. Arne. Théâtre franç., Il, 154. — Deux grans faitz Leur voua issus mettre, L’un g qu’elles sont trop bien en point, Dont leurs IriatiS ont belle lettre. Anc. Poés. franç.., XII, 17. — Princes en ont eu belle lectre Le temps passé. Sotties, II, 214.

Avoir le privilège. — (Ironiquement). Combien en ay je veu qui devoyent faire merveilles ? Ouy dea, des na.veauix, ils en ont belles lettres ] DES PÉRJERS, Cymbalum., Di 1. Il I r 243).

Passer belles lettres dc. Garantir par un acte régulier. — Pour ls, fondation et entret.enenient d’icelle [abbaye] donna à perpetuité vingt troys cent soixante neuf mille cinq cens quatorze nobles à la rose de rente fanciere— Et de ce leurs passa belles lettres. RA.B ELMS, TI 53.

Avoir bonne lettre. Avoir le droit. — (Ironiquement) Vous en avez fort bonne lettre, Esprit fascheux, de vous venir En mes affaires entremettre. DRS AUTELS Autre dialogue moral, p. 121.

Sans lettre. Sans permission. — En son vivant poete satirique Hardi sans letire. J. BOUCHET, Epistre de P. Blanchet (G.).

Sous l’influence du latin, lettre, dans le sens d’épître, s’emploie sauvent au pluriel pour désigner une seule lettre. — Il escrivit une lettre a Sekucus… Ces lettres attendrirent un peu le tueur à Seleucus. AMYOT, Déinélritis, 4.— Ainsi luy bailla lors Niloxenus la lettre close du roy, et le pria de l’ouvrir et de la lire hault et clair devant toute la compagnie. Si es toit Ia substance des lettres telle. 11)., le Banquet des sept sages, 6. — Je luy dis._ que promtement on trouvast ung homme pourpourter une lettre au cappitaine Favas, mon lieutenant… Et incontinent que ledict cappitaine Favas eust yeti mes lettres, il ala dire au comte qu’il luy failloict partir. MON-LUC, Commentaires, L. I (I, 174).

Unes lettres. Une lettre. — La nymphe Pegasis Œnone, pour cuider flesehir le courage de son seigneur Paris Alexandre— luy escrivit unes lettres. LE.m AIRE DE BELGES, I tr., II, 13. — Auquel il bailla unes lettres contenantes le decret de ladicte restitution. SEY SSEL, trad. de DIO D OR E, I, 4 (6 ro). — Si test escrire unes lettres à messire Robert de la Marche, qui estoit à Sedan, lesquelles estaient en ceste substance. LE LOYAL SERVITEUR> Hie. de Bayari, ch. 62. — Hippocrates,.. escrivit unes lettres à Dionys son antique amy,


par lesqueslles le prion que pendant. son absence il conduist sa femme chés ses pare et more. RABE- LAIS, III, — u apporta lors au roy estant en Asie unes lettres de sa mere… Lesquelles lettres contenoient moult, de choses secretes. Instit.. du Prince, eh. 34. — Portez ceste lettre à vostre roy Gargantua__ Ces motz parachevez, elle nous bailla unes lettres closes et scelloes. RA-BELAIS, V, 47 MS. — Il escrivit unes lettres au tyran Dionysius, par lesquelles il luy exposa toutes autres choses si cla.irement que chacun les pouvait entendre. AmynT, _Dion, 21. — J’ay presentement receu unes lettres de vous, par lesquelles vous me mandiez que repreniez vostre embonpoint ? E. PASQUIER, Lettres, XVI, 5.

Lettre de coronne, expmssion d’argot. Tasse. —Une tasse, c’est une salverne ou lettre de co-ronne. Guru,. Boucilwr, 15e Seree (III, 129).

Lettrerie. (Par plaisanterie). Qualité de lettré. — Je voyais un mignon qui parlait à un jurisconsulte, et lui disoit Comment se porte vostre Conseinerie ? » Aussi sa conseillerie lui avoit donné à disner, comme sa Majesté lui avoit donné sa lettrerie, j’ay pensé dire sa ladrerie. Br-ROAL DE DE VERVILLE, k Moyen de parvenir, Distinction I, 252).

Lettrier. Lutrin. — lirusierent le iii.Iîpitre du lectrier du couvent. Le Levain du ealviedgme, p.. 10 (G.). — Le roy..„ se levait bien sauvant et s’en all€Iit.. au lettrier avec ses chantres ; et se mettait parmy eux, et eh an toit sa taille et le dessus fort bien. BR A.NTÔ M E, Cap. franç. !, le Roy Charles IX (V, 284-285).

Lettrin, v. Letrin.

Lettrisé (vers). Vers dans lequel tous les mots commencent par la même lettre. — Estant eseholier à Paris.„ je fis ce quatrain iettrisé„+ assez aisé à cause de V, que j’ay fait à volonté Lantost voyele, tantost consone. TATIotrRaT D ES Ac conD s Lee Bigarrures, I, 14, — Recherchant un nom propre et d’un son agréable à L’oreille, je n’en ay point… trouvé de plus propre que celuy que j’ay mis en l’inscription des vers lettrisez. ID., ib.

Letue, v. Laitue.

Leu, forme dialectale. Loup. — Il est plus dan-gereuix c’un leu. Sotties, III, 111.

Leuce priexr5ç, blanc). — [Gargantua] luy faisait changer de pat— de baibrun, d’alezan… de zencle, de pecile, de pye, de leude. RAU ELAiS, 1, 12.

Leucerve, y. Loucerve.

Leuconomance, v. Leconomantie.

Leucophlegmatie (E.uxopleypzetÉci, sorte d’hy-dropisie). — Contrarieté de maladie aussi, comme qui ensemble aurait fievre et ydropisie allee leucofleumanee. LE GRAND HERBIER, Profl. (Œ). Ydropisie appellee leucorlegmance qui vient de froide cause. fard. de santé, I, tt (G.). — Si avec icelle maladie il y avait leueophiegmatie. AM Bit, PAR É, XVI, 10. — Dont se fait leuco-phlegmatie, qIui fait Le corps tout bouffi, et la couleur du visage basanée et blaffarde. ID., XVIII, 71.

Leucrocuta, v. Leocrocute.


____________________________________________________________________
daupelet-gouverneur, imprimeur, à nogent-Le-rotrou 2561 — 11-1950

}}

Dépôt légal, 4e trimestre 1950 — 333.