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beau lue ivorin. ID., sonn. 87. Car dedans les beaux yeux de cete autre pris… Amour a mis son arc et sa trousse yvoirine. O. DE MAGPiY ; les Souspirs, sonn. 78. — Le— fer tranchant sacque de leurs costez, Qui se eachoit en leur gaine yvoirine. RONSARD, Franciade, Il (III, 79). — Lors en tirant de sa gaine yvoirine Un long couteau, le fourre en la poitrine De la victime. ID. ; ib., IV (III, 140). Blanc comme l’ivoire. — Clere et heureuse fon— taine, Et vous, eaux fraisehes et argentines, Quand elle en vous (de tout vice loingtaine) Se vient laver ses deux mains yvoirines. MAURICE SCÈVE, Delie, 235. — Lors que tes doigts gresies et yvoirins Ont delecté Ies m’urnes romarins. FOR-eADEL, CEuv. poet., p. 124. — Ces tresses orines, Ces dois rosins et ces mains ivoirines. RONSARD, Amours de Cassandre (I, 19). — Ta langue sage, en ses clos ivoyrins, Meut de Peithon la paro]le benine. BAÏF, MS Amours de Meline, L. I (I, 23). Au corsage divin, à la main ive rive. TAH UREA 1. : Prem. Poés. (f, — Ta blanche gorge yvoirine. ID., Baisers, 1. — Puisse Amour en ta poitrine Yvoirine Darder son feu le plus chault. O. DE MAGNY, les Amours, p. 106. — De ses doigts yvoirins mignonnement lu y fraise Les plis de son cule t. R. BELLEAU, les Amours des Pierres pre-cieuses, l’Onyee (H, 210). — Ses longs cheveux espars par le dos y-voirin Treluisoyent au soleil comme l’or le plus fin. BAÏF, Poemes, L. VI III, an). — D’un œil doux, d’un beau front, d’une gorge yvoirine. DESPORTES, les Amours d’Hippo-lyte, 82. — Un carquan enrichi de mainte pierre fine… Entourne gentiment son beau col ivoirin. Am.. JAMYN, ŒU9. L. IV, 148 ro. Voiant Palbastre uni de ta gorge ivoirine. P. DE BRACH, les Amours d’Aymee, L. II, Baizer 2. — Nous la devestons nué, et de l’onde marine Luy nettoyons sa paye et, la face yvoirine, R. GARNIER ; la Troade, 2260. — La chaisne qui devaloit Sur vos gorges ivoirines Jamais, comme elle souloit, N’embellira vos poitrines. ID., les Juifves, 1514. Front yvoirin où la vertu se place. OuY DE TouRs, Souspirs amoureux, U. I (I, 31). — Quand je voy de son col la colonne marbrine Et les dix beaux rameaux de sa main yvoir’ine. ID., Paradis d’amour (II, 8). (Subst.). Le temps, qui hait ce qui est de plus beau, Pourra friser l’yvoirin de sa peau. FORCA-DEL, CEuee. poet., p. 132. Ivrer, Ivroigner, Ivrongneté, y. Yyrer, vrogner„ (n’on gneté Ixiomenne, — En essuiant L’escarre corrompu, l’Inconstance inhumaine Met le feu en la plaie et nous ixiomenne. AUBIGNÉ, Poés. diy, , 6 (III, 226). Il faut adopter la variante extiomene pour estiomene. Voir Esthiomené. lynge I Pli, Turroç, sortilège d’amour). Ce sont les philtres, iynges et attraits d’amour, rnoïennans lesquelz pacifiquement on retient ce que peniblement on avoit conquesté. RABELAIS, III, 1. Iynge 2. — Au palais du ro y de Perse, où il dis-tribuoit la justice à ses subjects, y avoit és lam-brissures au dessus de son throsne, où il se seoit en son liet de justice, quatre images dorees qui se nommoient iynges ou langues des Dieux. Ln LOYER, Hist. des Spectres, III, 5.


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Ja. Déjà. Nous (dirent Hz) avons ja donné ordre à tout. RAilaiims, I, 33. — Ja mon esprit, ja mon cœur, ja ma vois, Ja mon amour conçoit forme nouvelle D’une beauté plus parfaictement belle Que le fin or epuré par sept fois. Du BELLAY, Treize Sonnete de l’Honneste Amour, 10. — Bien tard, estant ja fort avant au decours de mon Rage, j’ay commencé à prendre en main les livres latins. AMYOT, Démosthène, 2. — Antiochus avoit ja abandonné les opinions de la secte de philosophie que km appelloit la Nouvelle Académie. ID., Cicéron, 4. — Cestuy Verres avoit un filz qui estoit ja à l’entree de son adolescence. ID., ib., 7. — La discipline qui estoit anciennement est ja dés long temps hors d’usage. CALVIN ; Instit. (1560), IV, v, 14. — Mon intention n’a esté que de declairer comment l’ordre des diacres est aboly entre eux, passé a ja long temps, afin qu’ils ne s’enorgueillissent plus de ce tiTtre pour priser leur Eglise. ID., ib., IV, v, 19, — Creintive, prevoyant son ja prochain domage, Elle advertit Adon. BAÏF, Églogues 9 {III, 54). — Jk le mal nous louchon. R. AR-nrrsar les JuifYes, 727. — Je chemine à la mort ; ja mon supplice est prest. ID., ib., 1297. Ja-ja. Déjà. — Que la mort, Ja-ja me bienheu-rant, me poulse sur le bort, Pour aller ter ma soif au fleuve d’oubliance. GREvni, I’Olimpe, p. 51. De là tout le malheur, de là tout te mechef, Qui, ja ja prest de cheoir, penche dessus ton chef. R. GARNIER, Hippolyte, 62. — Accourez, ha.stez-vous, repoussez les Usons Ja ja prests à lancer sur les toits des maisons. ID., Antigone, 493. Mais comme Penfançon que sa nourrisse laisse Marcher seul quelques fois chancelle de foiblesse… Ja ja tombe et sans elle il se rom proie le front. Du BARTAS, 2e Semaine, 3e Jour, les Capitaines, p. 479+ Ja-desja. Déjà. — Ja-desja me montroit la Parque De Charon la fatale barque. Du BELLAY, Rec. de Focs., Vers Uriques, 7. — Ja desja le Danube attend Ton camp dessus sa rive humide. RoNsARD, Odes, I, 1. — Ja desja Mars ma trompe avoit choisie, Et dans mes vers ja Francus devi-soit. ID., Amours de Cassandre (1, 34). — Charme puissant d’une alechante voix, Par qui mon ame entiers tu pouvois Me dérober d’une caute secousse ! Qui ja desja, toute pleine d’esrnoy, Se promenoit au bord de mon oreille. BAir, les APnours de L. I (I, 30). — Voudroys-tu laisser l’honneur Que jà desjà ton bon heur T’ap-preste sus le Parnasse ? TA H URFA u, Frein..Poes. (1, 110). — Ma vie desesperee A la mort deliberée Ja-desja se sent courir. Du BELLAY, la Complainte du desesperé. — Adieu, peuple avorton, je t’asseure que Dieu Vangeia mon depart d’une horrible tempeste Que ja desja son bras eslance sur ta teste. RONSARD, Hymnes, L. le Hymne de la Justice (IV, 206). — Ja-desja distilloit le so’u'te gracieux. °REVIN, l’Olimpe, p. 63. — Ja desja le soleil au milieu de son tour Commençoit peu à peu de reculer le jour. R. GARN/ ER, Forcie, 1519. — Ja desja je te voy porter l’affliction De