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GENOUILLÉ
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Le coup meurtrier de ceste genoillade. Maclou de la Haye, Sonn. d’am., 34 ro (G., Compl.).

Génuflexion. — Tout ce qu’il vouloit et disoit estoit par eux confirmé avec le chapeau à la main, la genouillade bien estofée d’un mouvement alternatif de toutes les parties du corps. Du Fail, Contes d’Eutrapel, 17 (I, 230).

Genouillé. Noueux. — La dent de chien se traine par la terre avec ses petis rinseaulx genouillez, S’entretenans par neudz. Trad. de l’Hyst. des plant. de L. Fouscn, ch. 48 (G., Genoillier 1). — La tige d’hydropiper est nodeuse et genouillee. Du Pinet, trad. du Comment. sur Dioscoride, I, 155 (G.). — Les premieres fueilles de gentiane sont grandes et larges, couchees et estendues sur la terre, bien pres semblables aux fueilles du grand plantain, entre lesquelles provient la tige ronde, unie, creuse, genoillee. L’EscLuse, trad. de l’Hist. des plant. de Dodoens, III, 42 (G.).

Genouiller. S’agenouiller. — Ce qui meut Democrates.. à dire que les princes devoient estre assistez et accompagnez de sages et grands moqueurs, et non de ces flateurs qui vont genouillant, idolastrant, et bonnetant alentour d’eux. Du Fail, Contes d’Eutrapel, 33 (II, 467).

Genouillé. Que l’on fait à genoux. — Supplication. Humble, plaintive, requerante, demise, genouillee. M. de La Porte, Epithetes, 388 ro.

Genouillere. Sorte de plante. — Les fueilles du polyenemon ou genouillere, broyees et infuses en vin blanc, servoient grandement à ceux qui estoient aflligez du malin esprit. Le Loyer, Hist. des Spectres, VIII, 1.

Genouillet, dimin. de genouil. — Genouils ou Genoux.. Le dim, Genouillet. M. de La Porte, Epithetes, 191 ro.

Génuflexion. — Et le bonnet oster honnestement, Le genouillet faire bien gentiment. R. Gobin, Liv. des loups raviss., ch. 3 (G.).

Sorte d’herbe. — Genouillet… Ceste herbe est ainsi appellee à cause de sa racine qui est geneed et nouee. M. de La Porte, Epithetes, 191 ro.

Genre. Race. — Je te salue roi, de Mars victorieux, Et vous, vaillans Hectors, heureux genre des dieux. Buttet, Epithalame. — Moy nay d’un devancier… Qui les Centaures durs, genre ixionien, Qui Busire inhumain, tyran egyptien, Massacra de ses mains. R. Garnier, Porcie, 1109.

Genre divin. Ce qui est d’une nature divine. — L’esprit, genre divin, tasche matter ce corps. Buttet, l’Amalthee, 317, p. 351.

On dit aussi gendre, soit dans le sens de race, soit dans celui de genre, soit dans celui de manière.

Race. — D’ou fut premier issant Le gendre florissant De tant d’hommes qui naissent. Des Masures, Œuv. poet., p. 11.

Genre. — Les trois autres ne sont necessaires… à l’essence successive de l’humain gendre. Pontus de Tyard, trad. de l’Amour de Leon Hebrieu, Dial. I, p. 84. — Tu estimes dongq l’amour estre commun seulement à l’humain gendre ? id., ib., Dial. II, p. 108. — Icelle matiere premiere germine tous les gendres, especes et individuz de la generation du monde inferieur. id., ib., p. 143. — Il n’y ha au ciel espece, gendre, ny corps individu. id., ib., p. 172. — Noé apres le deluge restant seulement de tout le gendre humain avec trois de ses enfans. id., ib., p. 256.

Manière. — Qui mouvoit en oultre les anciens à s’exercer en ce gendre d’escrire ? id., ib., p. 179.

On dit aussi gerre, en différents sens.

Race. — Ces cogz que voyci, lesquelz sont D’un mesme gerre et nature, encor ont Noyses, debatz et querelles ensemble. Haudent, Apologues d’Esope, I, 15. — Ilz luy menoyent là guerre Par ce qu’il n’est de leur nature et gerre. id., ib. — Quelque veneur habile… Vint à pour suyvre animaux de tout gerre. id., ib., I, 191. — Et est ceste beste du gerre Des leopardz. id., ib., II, 54. — Assés Neptune et son écaillé gerre Sous nos canons dans leurs fons ont tremblé. J. Doublet, Elegies, 21. — Par ton saint feu les heritiel succedent, Eternisés en ce gerre mortel. id., ib., 23. — Et, pour ton nom, que seul toute la terre Deut retentir, seul tout homme sonner, Deigne ton cher rachaté gerre, Pere de paix, ta paix donner. id., ib., 26. — Dés le commencement, avant le ciel, la terre, La lune, le soleil, les plantes et les eaux, Mon frère, avecques moy, ainsi qu’enfans jumeaux, Avons esté produicts d’un seul et mesme gerre. Larivey, trad. des Facetieuses Nuits de Straparole, X, 3.

Gerre humain. Race des hommes, genre humain. — Ton Dieu n’a laissé, Depuys qu’il cré ciel et terre, De faire bien a l’humain gerre. Moral à cinq personn., dans le Théâtre mystique, p. 245 — A ! bon Jesus, qui voulus habiter En l’humble Vierge où tu prins chair humaine, Pour gerre humain de la mort exempter. Moral à troys personn., dans le Théâtre mystique, p. 226.

Gerre. Sexe. — Ainsi que aspres et venimeun vipères, De voz gueulles vomissés impropères Et vitupères, meurtrissant nostre gerre. Anc. Poés. franç., X, 234. — Quelz maulx trouvés vous en nous ? Nulz ; Tout bien vient de fémenin gerre. Ib., X, 258. — Ce grant malheur vient du feminin gerre. Ib., XII, 222. — Premierement sçays le contrés Ou plusieurs se sont acoustrés En estat di femynin gerre. Sotties, II, 309. — Comment ! Esse a vous a cognoistre Que c’est que du feminin gerre ? Ib., III, 93.

Genre. — Premierement, il esluyt le gerre de le cause, c’est a dire le fondement et neu de la ma tiere. P. Fabri, l’Art de Rhetorique, L. I, p. 20. — La composition… doibt estre faicte en telle ma niere comment on la veult pronuncer, especiallement es gerres juridicial et deliberatif. id., ib., L. I, p. 25.

Manière. — Il est deux gerres ou manieres de parler : l’ung est prose, l’autre est rithme. P. Fabri, l’Art de Rhetorique, L. I, p. 27.

Gens, v. Gent 1.

Gens d’armes, subst. pluriel. Hommes de guerre, soldats, combattants, guerriers. — Les princes et bons gensdarmes se gardent dentrer en bataille ains quil ayent eu response des oracles des dieux. Lemaire de Belges, Illustr., I, 22. — Juno et Pallas estoient du costé des Grecz : pource quilz estoient bons gensdarmes. id., ib., II, 17. — Apres la mort de Charles le quint son pere, feut beaucoup plus grande la pillerie des gensd’armes, qui n’estoient point payez. Seyssel, Hist. de Louys XII, p. 74. — Les gensdarmes tant de pied que de cheval portoient ung chascun les vivres soubz leurs harnois. id., trad. de Thucydide, VII, 13 (242 ro). — Pericles duc des Atheniens voulut celle part de ses gensdarmes esquelz par sort estoient advenues les febves blanches passer toute la journee en joye, solas et repos. Rabelais, I, 10. — Le roy vient regarder Voz povretez, et gensdarmes garder De vous piller et faire nulz outrages. Marg. de Nav., les Marguerites, Epistre au roy de Nav. (III, 237). — Vulcan