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AVEUGLIR
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de la Taille, le Negromant, II. 5. — Vous vous coucherez en ceste garderobbe, feignant estre Emée„ commandant à -vostre servante crue, quand elle viendra, elle la conduise tout bellement et à veuglette jusques à vostre lice... Si on vouloit alleguer qu'il n'est vra_y semblable qu'elle se lasse mener à tastons, je respond que, si elle vous ayme, elle se laissera tromper. LA RU" E. la Vefoe. IV, 1. — Pour ce que je n'o.y guères accousiumé cheminer à veuglette.... je tresbuchay. I. k Morfondu, 1lI 2 — Bien va que l'on y est de dans [la vin avant qu'en voir l'entrée, i'ou y est porté tout à veuglettes. CHARRON, Sagesse, 1, 35.

Aveuglir. Aveugler. — (Fig,), Les dons aveu-glissent les yeux des saiges. LE FEVRE D'ES-TAPLES, Bible, Deuter., 16 (G.), — 0 que Vo lupté fol Ce povre monde aveuglit et affole.., MARC-. 11E NAV., Marguerites,les Coneed. d _e la .Natio. de J. C. — Son doux parler m'est une illusion, Qui m'aveuglist sens et entende ment EAD., ib., la Coche (IV, na). — Car, en lisant des uns les oeuvres mortes, L'on void Dieu seul aveuglissant les yeuIx De ceulr qui sont plains de leur Adam yieulx, De leur cuyder et de • leur vaine gloire. EAD., Dern. Focs., ks Prisons de la Reine de Na'.. (p. 226). — O povre Rien, en cioz en impossible. Qui es typé de tes lyens hor ribles Par les effetts du Tout, qui sont terribles, Aveuglissant les yeulx qu'il illumine, Faisant boiteux affin que rn.yeuIx chemine L'home im . puyssant, le navrant pour guerir, Et luy coup pant les piedz pour myeulx courir. EAD., ib. 249-250). — Amour est aveugle, lequel aveuglit de sorte que où l'on pense le chemyn plus seur, c'est à ilheure qu'il est le fflus glissant. Heptarn., — Amour aveuglist les plus grands et honnestes cueurs. ib., 11.

S'aveuglir. Étre aveuglé,. — qui voit bien ta vifve pour-traie-Lure, H s'aveuglist de premiere attraicture. G. COLIN Buc.HE R, Poesies, 239.

Aveuglissement. Aveuglement, cécité. — Et frapperent ceulx qui estoient hors de aveu glissement tellement qu'ils ne pouvoient trouver Phuys. LE FEVRE D'ESTAPL ES, Bible, G enese, 19 (G.). — Je luy barbouillay les yeux et toute la face : tellement que par tel aveuglissernent et puanteur, ir escappay ce danger. Lo ()VEAU, trad. d'ApuLÉE, VII, 6. — Les hommes de Septen trion sont... sugets aux goutes, surditez, et aveu glissemens. J. BoniN, &publique, IV, 2.. — A l'aveuglissement est plus sujet le pinçon que tous autres, et quand il est surpris de ce mal, il ne vaut plus rien. Li R EAU LTJ Malien rua., VII, 67, édit. de 1658 (G.).

(Fig.). — Le Seigneur te frappera de forcenerie et daveuglissement. ANT. Dl : MeuLr, trad. de J. DE RUQUETAILLADE, la Vertu de la Quinte Essence, p. 151. — La clairté du Seigneur seule ment luira en l'Eglise, hors d'icelle il ne reste que tenebres et avenglissement Calvin, I nstit, (1560). IL iii. 1. AVEUGLIFt — 434 E LA TAILLE, le I'Vegroman.t, IL 5. — Vous vous coucherez en ceste garderobbe, feignant estre Emée„ commandant à -vostre servante crue, quand elle viendra, elle la conduise tout bellement et à veuglette jusques à vostre lice... Si on vouloit alleguer qu'il n'est vra_y semblable qu'elle se lasse mener à tastons, je respond que, si elle vous ayme, elle se laissera tromper. LA RU" E. la Vefoe. IV, 1. — Pour ce que je n'o.y guères accousiumé cheminer à veuglette.... je tresbuchay. I. k Morfondu, 1lI 2 — Bien va que l'on y est de dans [la vin avant qu'en voir l'entrée, i'ou y est porté tout à veuglettes. CHARRON, Sagesse, 1, 35. Aveuglissement. Aveuglement, cécité. — Et frapperent ceulx qui estoient hors de aveu glissement tellement qu'ils ne pouvoient trouver Phuys. LE FEVRE D'ESTAPL ES, Bible, G enese, 19 (G.). — Je luy barbouillay les yeux et toute la face : tellement que par tel aveuglissernent et puanteur, ir escappay ce danger. Lo ()VEAU, trad. d'ApuLÉE, VII, 6. — Les hommes de Septen trion sont... sugets aux goutes, surditez, et aveu glissemens. J. BoniN, &publique, IV, 2.. — A l'aveuglissement est plus sujet le pinçon que tous autres, et quand il est surpris de ce mal, il ne vaut plus rien. Li R EAU LTJ Malien rua., VII, 67, édit. de 1658 (Fig.). — Le Seigneur te frappera de forcenerie et daveuglissement. ANT. Dl : MeuLr, trad. de J. DE RUQUETAILLADE, la Vertu de la Quinte Essence, p. 151. — La clairté du Seigneur seule ment luira en l'Eglise, hors d'icelle il ne reste que tenebres et avenglissement Calvin, I nstit, (1560). IL iii. 1. Avezer (e). S'accoutumer. — Elles s'y ave zarent si bien qu'elles ne firent plus de scrupule d'y boire. BRANTÔME, de g Darnes, part. Il (IL 481. Aviandé. Garni de viandes. — Garde-manger. Cloz, aviandé, frais, provisionneux. M. DE LA PORTE, Epithetes„ 188 vo. — Table. Friande, avia.ndee. Id., ib., 389 yo, Pourvu de viandes. — Retisseur. Gras, cuisi nier, sale, aviandé ou vivandier. M. DE LA. PoRTs, E pithetes, 361 r Aviander. Repaître. — Ou de la chair des plus grans Princes, Qui siestoyent contre luy bandez Furent les chiens a.viandez... GREVEL Csar, II, p. 21. — 0 de la bonne terre inutile fardeau (Qui dois en peu de jours geté sous le tumbeau A-viander les vers). BAU, POereleS, L. (II. 227). — Celuy qui est. aviandé et nourry. LÀ Harvin.on.., p. 440 (G., Compl,), — (Fig.). Retiens en ta poictrine Ceste douce liqueur, Dont la bouche divine Aviande ton cueur. GREviri, Poesies, Ode 4. — J'a.via.nele ses yeux, elle nour rit les miens, Je luy compte mes nia_ux, elle me dit les siens. Id., l'Olimpe, L. I I, p. 231. i_Vaviand-er. Se repaître. — Dedans faisoit sa bauge une beste sauvage, Qui jamais autre part ne cherchoit son gaignage, S'aviandant de glands. Roris,&B.D, Bocage Royal (III, 20). — Moy je ne souffriray qu'une Louve gourmande Du corps de mon GermaiLi à plaisir s'a'rv-ia.nde. R. _Antigone, 1581. — L'un subtil la terre bequetter Feignant s'aviancler. G. BouN E i, AkCiPpetteitie (G., Compl.). — (Fig.). Brunette, dont les yeux me servent d'un soleil. Lors que je m'aviande en la douce Ambrosie De vos rares beautez, et rallente ma vie Dans le Nectar mielleux de vostre teinct vermeil., Glueviri, VOlimpe, p. 46. — Tirons donc do ces fleurs. Lirons-en le doux miel Dont l'esprit s'aviande. Ir., Poesies, Ele gie 3. — Je prouvay... que le souverain bien de L'homme, son bonheur et sa vie, c'estolt l'amour de son createur, seule cause du vray plaisir et de la pure joye, qui sont les fruicts desquels rame s'aviande et se nourrist. MONTAIGNE, trad. de R. SEBON, ch. 285. Avietuaiilenient, AvictuailIer, y. Avitait leniEnt, Avitailler. Avidité. — Incontinent que la soif fut esteinte. Et de la faim l'avidité restreinte. RorisAnD, Franciade, L. IL var. (1587). — Note de l'édition de 1587 L'aviditél'ardeur de manger. Je ne sache point de mot François plus propre, encores qu'il soit mendié du Latin. Avieillir (9'). Vieillir. — Les aa.ges siavieil lissent te/lement, que de l'or on est venu au fer. Primgemps d'YvER, p. 48, édit. de 1588 (OE). Avier. Faire vivre. — Faut-il en me mangeant celuy là. avier Qui par ma dure mort veut sa vie allonger ? J. Bo ucHer, Coinpl. du Cerf (G.). — y a certaines saisons esquelles ies petis chiens sont malaise z a sauver et eschapper, principale ment quand ils naissent sur la fin d'octobre, a cause de l'hyver et froidures qui commancent regner,... L'autre saison facheuse pour les eschap per et avier est en juillet et aoust, a cause des vehem.entes chaleurs et des mousches. Du Fo lui, Lou x, Ven„ ch. 8 (G.. — Il est bien vray qu'un autre hyver Qu'une grande froideur de l'air Es teint la chaleur qui t'avie. E. PASQUIER, la Ptiee, — (Fig.). J'estoy tranquille, environné du bruit Dont me rongeoit cette mort qui m'avie. TAU tr REA U Sonnets, Odes et,Élelignardises, Sonnet 9. — Dans l'ex.ernple suivant. Godefroy considère avier comme un verbe neutre et le traduit par avoir vie, vivre Pource au delictz doit clorre la barrière Et les abuz de soy gecter arriere Tant que le feu de bon exemple avie. J. Bou. tHET, Opusc., p. 57 (G.). — H me semblerait pré férable de donner à avier le sens de /aire vivre, en tretenir qu'il fasse vivre, qu'il entretienne le feu. Rendre durable, sauver de l'oubli— Et le sou dan couvert de poudre. Qui meurt pour avier son nom. LA PERUSE, Diii. Poes. (G.). Douer de vie [les personnages d'un tableau]. — Avenglir. Aveugler. — (Fig,), Les dons aveu-glissent les yeux des saiges. LE FEVRE D'ES-TAPLES, Bible, Deuter., 16 (G.), — 0 que Vo lupté fol Ce povre monde aveuglit et affole.., MARC-. 11E NAV., Marguerites,les Coneed. d _e la .Natio. de J. C. — Son doux parler m'est une illusion, Qui m'aveuglist sens et entende ment EAD., ib., la Coche (IV, na). — Car, en lisant des uns les oeuvres mortes, L'on void Dieu seul aveuglissant les yeuIx De ceulr qui sont plains de leur Adam yieulx, De leur cuyder et de • leur vaine gloire. EAD., Dern. Focs., ks Prisons de la Reine de Na'.. (p. 226). — O povre Rien, en cioz en impossible. Qui es typé de tes lyens hor ribles Par les effetts du Tout, qui sont terribles, Aveuglissant les yeulx qu'il illumine, Faisant boiteux affin que rn.yeuIx chemine L'home im . puyssant, le navrant pour guerir, Et luy coup pant les piedz pour myeulx courir. EAD., ib. 249-250). — Amour est aveugle, lequel aveuglit de sorte que où l'on pense le chemyn plus seur, c'est à ilheure qu'il est le fflus glissant. Heptarn., — Amour aveuglist les plus grands et honnestes cueurs. ib., 11. Siaveuglir. Étre aveuglé,. — qui voit bien ta vifve pour-traie-Lure, H s'a-veuglist de premiere attraicture. G. COLIN Buc.HE R, Poesies, 239.


Avezer (s'). S'accoutumer. — Elles s'y ave zarent si bien qu'elles ne firent plus de scrupule d'y boire. BRANTÔME, de g Darnes, part. Il (IL 481.

Aviandé. Garni de viandes. — Garde-manger. Cloz, aviandé, frais, provisionneux. M. DE LA PORTE, Epithetes„ 188 vo. — Table. Friande, avia.ndee. Id., ib., 389 v°.

Pourvu de viandes. — Retisseur. Gras, cuisi nier, sale, aviandé ou vivandier. M. DE LA. PoRTs, E pithetes, 361 r°.

Aviander. Repaître. — Ou de la chair des plus grans Princes, Qui siestoyent contre luy bandez Furent les chiens a.viandez... GREVEL Csar, II, p. 21. — 0 de la bonne terre inutile fardeau (Qui dois en peu de jours geté sous le tumbeau A-viander les vers). BAU, POereleS, L. (II. 227). — Celuy qui est. aviandé et nourry. LÀ Harvin.on.., p. 440 (G., Compl,), — (Fig.). Retiens en ta poictrine Ceste douce liqueur, Dont la bouche divine Aviande ton cueur. GREviri, Poesies, Ode 4. — J'a.via.nele ses yeux, elle nour rit les miens, Je luy compte mes nia_ux, elle me dit les siens. Id., l'Olimpe, L. I I, p. 231.

S'aviander. Se repaître. — Dedans faisoit sa bauge une beste sauvage, Qui jamais autre part ne cherchoit son gaignage, S'aviandant de glands. Roris,&B.D, Bocage Royal (III, 20). — Moy je ne souffriray qu'une Louve gourmande Du corps de mon GermaiLi à plaisir s'a'rv-ia.nde. R. _Antigone, 1581. — L'un subtil la terre bequetter Feignant s'aviancler. G. BouN E i, AkCiPpetteitie (G., Compl.). — (Fig.). Brunette, dont les yeux me servent d'un soleil. Lors que je m'aviande en la douce Ambrosie De vos rares beautez, et rallente ma vie Dans le Nectar mielleux de vostre teinct vermeil., Glueviri, VOlimpe, p. 46. — Tirons donc do ces fleurs. Lirons-en le doux miel Dont l'esprit s'aviande. Ir., Poesies, Ele gie 3. — Je prouvay... que le souverain bien de L'homme, son bonheur et sa vie, c'estolt l'amour de son createur, seule cause du vray plaisir et de la pure joye, qui sont les fruicts desquels rame s'aviande et se nourrist. MONTAIGNE, trad. de R. SEBON, ch. 285.

Avictuaillement, AvictuailIer, v. Avitaillement, Avitailler.

Avidité. — Incontinent que la soif fut esteinte. Et de la faim l'avidité restreinte. RorisAnD, Franciade, L. IL var. (1587). — Note de l'édition de 1587 L'aviditél'ardeur de manger. Je ne sache point de mot François plus propre, encores qu'il soit mendié du Latin.

Avieillir (s'). Vieillir. — Les sages siavieil lissent te/lement, que de l'or on est venu au fer. Primgemps d'YvER, p. 48, édit. de 1588 (OE).

Avier. Faire vivre. — Faut-il en me mangeant celuy là. avier Qui par ma dure mort veut sa vie allonger ? J. Bo ucHer, Coinpl. du Cerf (G.). — y a certaines saisons esquelles ies petis chiens sont malaise z a sauver et eschapper, principale ment quand ils naissent sur la fin d'octobre, a cause de l'hyver et froidures qui commancent regner,... L'autre saison facheuse pour les eschap per et avier est en juillet et aoust, a cause des vehem.entes chaleurs et des mousches. Du Fo lui, Lou x, Ven„ ch. 8 (G.. — Il est bien vray qu'un autre hyver Qu'une grande froideur de l'air Es teint la chaleur qui t'avie. E. PASQUIER, la Ptiee, — (Fig.). J'estoy tranquille, environné du bruit Dont me rongeoit cette mort qui m'avie. TAU tr REA U Sonnets, Odes et,Élelignardises, Sonnet 9. — Dans l'ex.ernple suivant. Godefroy considère avier comme un verbe neutre et le traduit par avoir vie, vivre Pource au delictz doit clorre la barrière Et les abuz de soy gecter arriere Tant que le feu de bon exemple avie. J. Bou. tHET, Opusc., p. 57 (G.). — H me semblerait pré férable de donner à avier le sens de /aire vivre, en tretenir qu'il fasse vivre, qu'il entretienne le feu.

Rendre durable, sauver de l'oubli— Et le sou dan couvert de poudre. Qui meurt pour avier son nom. LA PERUSE, Diii. Poes. (G.).

Douer de vie [les personnages d'un tableau]. —