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AVAREMENT
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bition. Pontus de Thyard, Nouvell’Œuv. poet., Chançon (p. 181). Avide d’argent, cupide. — A peine estoit la presente histoire hors de mes mains.., que je ne sçay quel avare libraire de Paris, qui la guettoit au passage, la treu.va et l’emporta tout ainsi qu’un loup affamé emporte une brebiz. Marot, Leander et Hero. Marot aux Lecteurs. — Si les gemmes, les odeurs, et autres corruptions de la premiere generosité des hommes n’y sont point cherchées du marchant avare. Du 13tm.A.y„ Det jence, Il, 12— Le flateur populaire Aristophane, avare trafiqueur de ses bavardes moqueries. DES AUTELS> 4 nioureux Repos. A sa Sainte. — Cetu.y, sans peur du danger Qu’apporte le navigage, Court. aprés l’or étranger. Et, poin.ct d’avare courage. Sa navire va guidant. D’Orient en occident J. BEtt.E.A.u, Ode 2.— Oncque ne se trouva meslee [cette pierre] Avec, le Crystal, ny fouillee Des mains avares de Mulots. R. BELLE A.u, les Amours des Pierres prerieuses, te Diamant I I, 175-176). — Et pour punir les mains avares Des pescheurs et plongeons barbares> Ou soit Arabe, ou soit In dois. Id., ib., la. Perle (H, 189). — Des perles, du 14 coral, que les nochers avares Vont, fouillant dans la mer. Id.) la Bergerie, 2e ourn.> les Pescheurs (II, 57). — Le Portugois„ qui ses vaisseaux Met sur la mer en equipage„ Pour faire, avare> un long voyage. Te doute, o la Royne des eaux. BA.niF, les Mimes, L. I (V, 30-31). — Rien n’est sacré rty.1 sainct à ces ames barbares, Les temples bien sou vent sentent leurs mains avares. BERTAUT, Bour gueil (p. 100). — Si vous desirés longuement, ardemment et avec inquietude les biens que vous n’avés pas, vous avés beau dire que vous ne les voués pas avoir injustement, car pour cela vous ne laisser& pas d’estre vrayement avare. St FaAryçois DE SALES, Introd. à la Vie devôte, HI, 14. — Et si ces gemmes rares Peurent mes yeux avares Et mon a.me saisir D’un hon-neste desir De m’en falre un jour riche. Baïf, A ? neer de Francine, L. IV (I, 236). Homme cupide. — Ton mal e.st incurable. Avare rniserable, Car le soin diacquerir„ Qui sans repos t’en [lame, Engarde que ton ame Ne se Puisse guarir. RONSAFI.D, OtrieS, II, ei (11, 190-491). Avarement. Avidement. — A costé droit, un peu loin du rivage Reluist à part l’angeliqie visage, Mon seul thresor qu’a.varement je veux. RonsardJ 211, 101CS de Cassandre (I, 38). — tout, ainsy qu’on voit une belle pucelle Avare-ment cueillir de sa blanchette main Force nouvelles fleurs pour paroistre plus belle. BRA TÔME, Tombeau de Mule d’Au beterre (X, 83). Avarer — Quel est l’esprit privé de ju gernant. ?,.. Quelles les loix de juste rangetnant ? Qi arguer me pussent., sa..gemant Si du premier le beau stille je vante, t plus encor cette fraze savante, Dont le second s’avare au changernant ? TAILLEMONT, An faveur de li. traduction suivante (p. 113). Avarice. Avidité (sans idée péjorative), désir ardent. — Alexandre affamé d’avarice. Enflé d’a.mbition, qui reduit au service Le sceptre de Cyrus, et qui fit son harnois Luire comme une foudre aux rivages Induis. Ronsard, llneage Royal (HI, 196). — J’appelle l’ambition une sorte ou espece d’avarice. Car l’ambjtieux est avaricieux d’honneur et de tout ce qui sent. à a.cquérir quelque grandeur_ H. ESTIENNE, Dial. du. Iang. franç. ital., lI, 64.— Sur ce propos, on allegu oit les exemples des anciens harangueurs, qui ne faisoient point estat de l’argent, &iris d’une plus noble avarice, asçavoir de pouvoir cornacr leur renommée sur l’autel d’immortalité. Ca LE.ÈREs, 3e Matinee (I, 106). Avidité d’argent, cupidité, ambition excessive. — Les poincts principaux de leur heresie Que cest chose vaine de prier pour les trespassez : et que lavarice des prestres ha oron trouvé ceste invention. LIMAIIU D I 13Etar : r.s, Schismes et Conciles, 3e part. (III, 341). — Aux paroles vehementes du jeune Prince Deiphobus le capitaine des gens de guerre et navires de Paris donna grand fultirnent et adjutoire. Induit à. ce par affection de pillage et avarice, qui est le commun vice, de tous gensdarmes. Id., 11, 7. — Au lieu desquelz entrerent Flaterie, Deception, Trahison, Menterie, Et folle Amour, Desir et Violence D’aquerir gloire et mondaine opulence. Telle avarice a.donc le plus souvent Pour practiquer rnettoit voiles au vent. MARcrri Liv.. I de la Illetamorph.. — Si se délibéra la nuyt ensuyvent de reporter tout cela qu’il avoit prins ; et de fait y remit tout par avarice, pour cuyder avoir le damorent. NICOLAS DE TROYES Grand Parangon, fi. — Et les thesors que l’Inde riche donne Au marinier qu’avarice luoncluit. Du BEL, -LÀY, 1101i0e1 57. — Les Mac, edoniens pnRi9erent tout le jour à piller, et encore n’este, pas leur avarice et convoytise assouvie. Amyot, trad.. de DIODORE, XVII, 15. — Durant le regne d’Agis commencea premierernent l’or et l’argent à se Clouter dedans la ville de Sparte, et avec l’argent l’avarice et la con.voitise d’avoir. Id., Let.firgi.e.e, O. — Ces deux vices qui éstoyent nez avec luy, la chicheté et l’avarice, gastoyent tout ce qu’il y avoit de beau et de bon en ses falots. Id., Crassus, 6. — Et si ne leur restait, pas peu d’affaire à, conque& et subiuguer toute la Scythie, ou Ies Indes et si avoyent en cela h.oneste couleur pour couvrir leur avarice : car ilz eussent peu dire que r’Rstoit pour enseigner la vie civile à ces nations la barbares. Id., Pompée, 70. — Il me semble que c’est tout un, de reprocher à Hercules couardise, et à Caton avarice et convoitise de gaigner. Id., Con d’Utique, 52. — Il y avipit quelques particuliers qui vouloyent changer et renverser tout sans dessus dessoubz pour servir à leur propre avarice, et non peut’aucun bien publique. Id., Cicéron„ 10. — Comme le ventre est subtil pour inventer choses qui /uy soyent à profit, il y en a eu la pluspart [des cérémonies] controuvées par les Prestres par pure avarice, pour amener la farine au moulin. CALvm, feulée. (1560), IV, x, 15. — L’avantureux Nocher d’avarice conduit Ira voir sous nos pieds l’autre Pole qui luit. Ro : g SARD1 &dogue 1 (III. 377). — L’avarice ou le gain que lo dict cappitaine Monluc pourrait avoir en ce voyage ne le luy a point tant faict entreprendre que le clesir qu’il a de vous y faire ung grand et notable service. Morimuc, Lettres, 157 (V, 69). — Avarice est la convoitise injurieuse de l’autruy. L, LE ROY, trad. des Politiques (PARIS-TOTE, V, 3, Commentaire, — O bienlitureux Roys eavoir eu de tel serviteurs et comme. Pan peuhl, bien juger qu’ilz les servoint plus pour Ila.mitid leur portoinct que non par ambition ny avarice qui fut en eux. l’iilornuc, Commentaires, Préambule. — L’ambition des grands et la gIoute avarice Font qu’ils tentent les rois de rancueur animez, Pour se trouver’aux chams camp contre camp armez. 13AïF, Poerne8, L. V (IL 2215). L’un à qui le dieu Mars aura rame enflammée, Accourcissant sa vie, accroist sa renommée ; L’autre moins courageux, d’avarice incité, Cherche aux ondes sa mort, fuyant la pauvreté