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AUTHEUR
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de la diffinition que nous venons d’alleguer de l’Eglise. Ph. de Marnix, Differ. de la Relig., I, iv, 12.

Autheur. Estre autheur. Faire savoir, dire, raconter. — Aimoïn au troisiesme livre est autheur que… Gontran… fit Landegisile Patrice de la Province. E. Pasquier, Recherches, II, 9. — Procope est Autheur que les legions Romaines se mirent sous la protection et sauvegarde des François. id., ib., II, 11. — Plutarque, en la vie de Licurge, est Autheur qu’il n’estoit point permis d’escrire dessus le tombeau le nom d’un trespassé, sinon qu’il fust mort en la guerre. id., ib., II, 17.

Conseiller, proposer. — Tant qu’il trouvera mos dous et propres, ne se charge dés rudes et aspres : lesquelz, Ciceron autheur (= d’après le conseil de Cicéron), faut éviter de mesme soin que le Pilote fait le rocher en la mer. Sebillet, Art poetique, I, 4. — Il meit en avant que les presbtres par le commandement du peuple excommuniassent, maudissent et anathematisassent celuy qui jamais seroit autheur que lon envoyast devers les Perses pour traitter appointement avec eulx. Amyot, Aristide, 10.

(Féminin.) Authrice. — Venite, faconde nymphalle, De paix l’auctrice très loyalle. Anc. Poés. franç., XI, 255. — Il permettront que la malice, Contre la vertu rebouchant, Recherra dessur son authrice. R. Garnier, Hippolyte, 1609. — Et toy pauvre vieillotte, authrice malheureuse D’un esclandre si grand pour la Dame amoureuse, Pourras-tu regarder le sainct thrône des Dieux ! id., ib., 1885. — J’ay recouvert quelques petites œuvres poëtiques… par le moyen de mes amis et de la mesme damoiselle auctrice du precedant Discours. Marie de Romieu, Œuv. poet., l’Imprimeur au Lecteur. — Tous les maux d’Etolie… l’occision de tant de gens, voire la mort de Meleager : ils disent que tout cela vient de Diane, qui en fut l’autrice. F. Bretin, trad. de Lucien, des Sacrifices, 1. — Comme si, estant maistresse et autrice de toutes ces choses, elle prenoit sus soy-mesme toute la coulpe. id., ib., du Cercheur de repues franches, 2. — On te met au devant la Tradition pour authrice, la coustume confirmatrice, et la foy observatrice. St François de Sales, Defense de la Croix, III, 7. — On l’a fort accusée du massacre de Paris : ce sont lettres clauses pour moy quand à cela, car alors j’estois à nostre embarquement de Brouage ; mais j’ay bien ouy dire qu’elle n’en fut la première autrice. Brantôme, des Dames, part. I, Disc. 2, Catherine de Médicis (VII, 363). — Il est premierement besoing d’invocquer vostre aide (ô Muses) qui estes authrices de l’art Maccaronesque. Trad. de Folengo, Merlin Coccaie, L. I (I. 1).

Authorisable. Qui doit avoir de l’autorité_ Qu’est il en une royauté de plus authorisolde que les loix et ordonnances du prince ? Morii-rAiGNE. trad. de R. SEBONt eh. 281. J’allègueray un exemple plaisant, mais non de grand lieu ; non pourtant qu’il doive estre fort. a.uthorisa_ble ny rejetable aussi. BRANTÔME, des Dam-es. part. Il (IX, 691).

Authorisation. Action de donner de l’autorité. Ceste raison [ des prophéties] est tres puissante, et tres excellente pour la preuve et autho-risation du Christennisme, auquel peculièrement elle convient, privativernent de toute autre reli gion. CHARRON, les Trois Vericez„ II, 5.

Authoriser, v. Autorieer.

Autier. Autel. Et faire offrandes à l’autref Où le sairsct Sacrement repose. Aile.. poés, frane., VII, 98_ On leur monstra crucifix et. austiers, BounDIGN.É, Pierre Faiteu, ch. 42. Le propre jour qu’on devoit les austiers A Dieu parer de cœur et voluntiers… Son cher enfant on despouille’tout nu. J. Boucurt, Epistres familieres du Tra verseur. 11. Et si voit on aux grands jours vo-luntiers De verds rameaux tapisser les autrefs+ G. COL] r à J. Bouchet dans les Epistres faim I serq. d’u Traverseur, 64. Nitr figura et me’moire Du sacrement tresdigne de l’autref, Onqu.e ! descend le sahel. esprit causer. L BourinET. Epistres morales du Traverseur, I. 1. Chascun les veoit entrebatre à ratifier A qui aura les orn.e-messe premier, Et diront messe en ire et en rancune Non point pour Dieu, mais pour avoir pectine. lté., ib. Il laissera son prieuré et cure Tomber par terre, et n’aura seing ne cure D’y faire bien, mais despouiller Faultier, Et ne dira ne messe ne psaultier. In., ib. Au disner honno-rable Que nous nommons sacrement de lia.ultier. Id., ib., I, u. Nous regardions… Les paremens, les joyaus entiers, Les images mises sur les au tiers. CH. FONTAINE.. les 21 Epistres Ep. 20, p. 401.

Autochire. Qui se lue de sa propre main. En cela le vainqueur ne demeurant plus fort QuO de voir son haineux le premier à la mort., Qu’il seconde, au tochyre, aussy tost de la sienne, Vainqueur, comme l’on peut vaincre à la cadnieenne, AUBIGNÉ, Tragiques, I (IV, 35). Par là ces braves cœurs devindrent a.utocbires… Par là. Caton d’Utique et tant d’autres Romains Soc-cirent (mais malheur !) car c’estoit par leurs mains. id., ib., IV 1V, 172).

Autochtone. 1560. Les assieniens se nom rnoient autochtones. GUILL. PeSTEL, Hist. des Turcs, 7 (Delhi : lune, Noies lexicol.).

Autochyre, v. Autochire.

Autodidacte. — J’estois autodidacte sans ambition, et contant de ce que je rencontrois. BEROALDE D VERVILLE, Voyage des Princes forhe-nez, p. 721.

Autolecythe (erolismiflog, parasite). Le vulgaire… estime ceux la cistre flateurs, qui sont Au-tolecythes, c’est à dire papegaux de table. 153’7. A. DU SIAEX> B 2 (Vaganay, Dewe mille nwts).

Automate. Rabelais juge nécessaire d’expli quer le mot Eastissoien.t plusieurs petit z engins automates c’est à dire soy mouvens eulx mesmes. I, 24.

Automne (fém.). —Si tost que ceste.Autonne eut traversé la porte De l’antre, elle parla au Vent en telle sorte. Ronsard, Hymne de l’Au tonne (IV, 317). —Ils hesonverent toute l’Au-tonn. Fauchet, AnZiquiseZ, VII, 4. Le tronc se fene toutes les Autom.nes. O. DE SERR.E’S, Théàtre d’Agric., VI, 12. Que vostre printerns fleury se convertisse en une automne fructueuse. St François de Sales, Lettres, 881 (XVI, 17).

Automnier. Qui mûrit en automne. A voir de loin la charge des pommiers Presque rompus de leurs fruitts Autormiers. Ronsard• Cayetez, 3 (I1, 40). Et l’olivier, à Minerve sacré, Leur fait honneur de ses fruits Auton.niers. id., Hymne d-e la France (VI> 149). Je ne voi que vignoble, ou comgniers ou pommiers Ployer dessoubs le fais de leurs fruits Automniers. P. DBRACH, Amours d’Aymee, L. 1, Elegie pastorale., 4.

Auton. Autan, vent du sud. (fig.) : Car bien qu’à grand’secousse Un Auton de soupirs de l’es-