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lascher l’ame. Id., ib. (II, 4). — L’usage de s’enyvrer de leurs breuvages, et de boire d’autant. Id., II, 12 (H, 341). — Les grands, ainsi qu’on dit, font quelquefois tenter Un homme par le vin, pour l’experirnenter, Le font boire d’autant, luy font faire grand chere, Pour sça-voir s’il pourroit bien celer une affaire. VAU Qun-LIN DE LA FRESNAYE, Art Poelique, III. — Mou opinion… est que, quand celuy auquel on avait bru ne vouloit faire la raison à l’autre… fust ou par sage.sse ou par impuissance, alors l’un de ses amis ou quelque bon compagnon declaroit qu’il l’alloit pleger, et, prenant le verre en la main, beuvoit d’autant à. celuy qui avoit esté l’assail lant. E. PAsQuTER, Reiherches, VIII, 61. — Au reste à manger peu. Monsieur beu voit d’autant, Du vin qu’à la taverne on ne payoit contant. 1-1E GN1ER> Pl BeuPeur d’autant. — Beuveurs d’aultant, beu-velus pour la pareille, Vuydeurs de potz et tasses a butin. G. COLIN BUCHER, PoeSitS, 186. Boire d’autant se dit rnèrne en parlant de choses pénibles. — Et les enfans de Dieu pourtant Reviennent tousjours à ceci. En se voyant —verser ainsi L’eau d’angoisse à boire d’autant. TH. DE BÈZE, Pt, de David, 73. Par analogie, manger d’autant. Manger beau coup. Aprés avoir heu et. mangé d’autant, il n’estoit question que de se mettre en doctes dis cours. CHOL1ÈRES, les Apres Disnees, aux Liseurs. Pour autani que, y. Pour autant que. Autarde. Outarde. — Coqs d’Inde, chappons, autarcies. Rabelais, V, 16 (1562). Autel 1. 11 en prendroii, il desr6Fberoit sur le maistre autel, sur le grand autel. Proverbe employé pour caractériser une avidité sans scrupule, qui ne respi-iclv. rien. — Celuy qui s’enrichit au maniement les affaires publicq-ues est ung sacrilège, qui de.. ;.t.f.lberoit jusques sur le m.a.istre autel. L’HosPrrAL, Relormatéon de la Justice, 6e part. (V, 215). — Quant à ce qu’il dit, Ec pantos ehrl enatizomenos-, Nous l’exprimons en toutes les sortes suivantes. Il fait son profit de tout. Rien n.e luy est trop chaud ne trop froid. 11 prend à toutes rn4ins. E en prend ab-hoc el ab hac. Toul luy est bon : a ne demande qu’où. i--en-a. Il en prendroit sur le grand autel, H. ESTIENNE, Precellenee, p. 110..Descouvrir un autel pour en recouerir un autre. Aider tes uns aux dépens des autres. — Quand aux theologales, il [le pape] ne les veut establir sur les monasteres, ne voulant, comme il dit, des-couvrir un autel pour en recouvrir un autre. SÉ FRAN çois lui SALES, Lettres, 121 (XII, 2). (Orthogr, et pronon.e. du — Il reit dresser des aultez sur le bort de la mer. SEYSSEL, trad. d1APPIEN, Guerres, 11.— Plus pour y veoir des darnes les bea.utez Que pour offrir leurs dons sur les autel. MAnoT, Leander et Hero. —Estima.ns les nymphes des boys plus heureuses déesses, que celles qui sur les aultez de marbre demeurent aux superbes tempes des grandes villes. Amadi.„ !, I, 36. — N’as tu horreur, estant de tous costez Environnée et de mortz et de tombes De veoir ainsi fumer sur tes Aultez Pour t’appaiser, mille et mille Hecatombes ? M IF1UCE Sc És E, Delie, 194. — Leurs victorieux charroys Duez et Roys Doy %rent à ses sainctz autelz, Le poütique ouvrier Son laurier, Et les Dames leurs beautez. Du BEL LA ?, Vere Lyriqueg, 3. — Mon mari mort, meurtri pres des autez (Ou fut tué par grandes cruautez). CH. FONTAINE, Les 21 Epistres d’Ov[DF., Ep. 7, p. 133. — Messieurs, offrant des vers a voz sages bontez, C’est vous faire un presant de legere fu-rnee, Mais l’Encens fume ainsi brulant sur les Au-telz, Et des souverains Dieux sa vapeur est aimee. Mn" D ES Rocli ES, Secondes œievres, à Messieurs tenant ks Grands Jours. Autel 2. TeL — Ma foy, j’avoys belle besarde. Le feu sainct Anthoine les arcle1 Jamais n’en es chappay d’autelle. Sotties. II, 196. — Prés la rivière vous trouverez Charpout… La belle marque de gratis boys pres l’hostel ; En revenu n’en trouverez d’au tel. A ne. Poés. jranç, VIII. 227. Autelet. Petit autel. — il faut que je façonne De gazons verds deux petits autelets, R. Belleau’la Bergerie, ire Journ. I. 191). — Priape., si tu veux à ma flâme : amoureuse, Sandrine adoucissant, mettre une fin heureuse : Si tu nie peux guerir jamais ton antelet, Soit Ilyver, soit Esté, n’aura faute de lait. 13AL’ir., Eglogue 7 (HI, 44). Voicy quatre autelets de gazons que j’éleve,.. _Le premier jour de May sur chaciin au telet Chaqu’an ji versera.y deux terrines de lait. Id., Eglogue 17 (III, 93), Autentique, v. Authentique. Autentiquité. Au [hen tici té. — Et mesrn e-ment pour les antiquitez Restans en toy par au-tentiquitez. FETIBY JULYOT, ire part., 6. Authentique. Bon, excellent, louable. — En son maintien, elle estoit fort honneste. Saige et prudente, en ses fait autentique. A Pet, Poés. franç., XI, 11. — restoye aW au sermon auten-ticque D’un grant prescheur, lectré scientificque. lb., XII, 7. — Puis qu’ils en viennent jusque là, de condamner une façon de parler qui est si authentique, je croy qu’ils en doivent condamner beaucoup d’autres. — Pour le moins seret bin condamné cest A udeentique aussi dont vous venez d’user comme sentant son langage de chiquaneur. H. EsTIENNEt Dia. ch lang+ tram !, ital., 11, 196. Les lois authentiques, les azithentiques. Les No-celles de Justinien, ou les lois qui en sont extraites. — Esit-ce ainsi qu’il faut estudier ? Est-ce ainsi comme tu pratiques Ton code et tes lois auten tiques ? JF.AN GOB ARD, les Desgaisez, V. 5. — [Warnerius] fit quelques extrains des nouvelles Constitutions de Justinian, les appropriant comme pieecis de marqueterie à certaines Loix anciennes du Code, que par ce moyen il modifia, amplifia, corrigea sur le rnodele de ces nouvelles ; et furent ces placards par luy nommez Authen tiques. E. PASQUIER, Recherches, IX. Le sens du mot aune/digue est douteux dans JR phrase suivante — Quand j’euz plus avant cheminé… Et que je fus illuminé Par Aurora la nia-tu une. Une religion carmeline Je vis devant mon auctentique. An.c. Poés. franç., V, 168. — On aurait un sens satisfaisant en lisant Je VIS deVgrit moy, et en donnant à auctentique le sens de bon, louable, (V, le premier alinéa.) A.nthentiquer. Rendre authentique. — Pour-veu que nous eussions signature de la main de S. Pierre… ne fut elle authentiquée que d’un petit simple tabellion apostolique. PH. DE MAPLINIX• Differ4 de k Relig., I, mi, 4. Rendre certain. — Es choses qui d’ailleurs sont assés cogneues et authentiquées, on se passe bien quelques fois de recercher fort curieusement en quel temps elles sont advenues. PB. DE MARrux, Differ. de la Relie.. I, ii, 5. Authentiqueur. Celui qui certifie. — Ceux là que nous alleguons, comme maistres a.uthenti-queurs de l’Escrit.u.re, ne se peuvent… exempter