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ATTRAIRE
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duite de ces choses et adresse. nous sommes atrai-nez à considerer que c’est de Dieu… incontinent nous retournons noz resveries. Calvin, Instii. (1560, I, v, IL Conduire, mener avec soi. — Il alloit irritant ces nations exprés Pour nourrir une armee, et s’en aider aprés Contre le nom Latin, rattrainant aguerrie Dans Rome pour ravir sa belle seigneurie. R. GARNIR, Cornelie, 1187. — Vous sçavez qu’il est mort En cornbatant pour vous sur PAra-bique bord, Lors que le roy d’Egypte, attrainant son armee, Jusqu’à l’Eufrate entra par la terre Idumee. Id., tes d ruipes, 1130. (Fig,).. Amener avec soi, après soi, comme accompagnement.. comme conséquence. —1e vray thresor est le contentement, Non les grands biens qui n’attrainent qu’envie. Ronsard, Odes, II, 4. — Heureuse cent foys la science Si pour. en faire experience Tant de douleurs, tant de travaux Waccompagnoyent l’humain courage. Et si el’ifattrainoit la rage D’un abysme infiny de maux. TAHUREAU, Premieres Poesies (I, Parquoy il ne se faut pas esbahir si /a fin n’en attraine avecques soy qu’une infinité de folies. Id., et DicEl. du Democritic, p. 44. — Tu diras que nichasse attraine aveulies elle Tousjours, pour sa compagne, envie, haine, querelle. Ronsard, Hymne de l’Or 117, 347), —Tu ameines la nuit, qui dessous ta conduite Un paresseux repas at-traine pour sa suite. BUTTET, Epithalaine, p.383i — Aussi bien une vieillesse Nous menace sur le port, Qui, toute courbe et tremblante, Nous at trane La maladie et la mort.. R. BELLEAu, la Bergerie. ire (I, 21). Et Et bref le trop escrire et la trop longue estude At trahie soy une grand’servitude Pour travailler le corps, In., , Ojecours de la Vanité, ch. 12 (II, 294). — Mais j’ay peur que ceste cousine Ceans Wattraine aveeque soy, Sans y penser, je ne sçay quoy. Id., la Reconnue, 1, 3. — Voila les incommoditez et malheurs qulattraine.nt les riches. Les paouvres sont mesnageres, doulces et oheissantes a leurs maris. il. DE CAIIA1CNts, l’Avaricieux, II, 5. — Les querelles et dissentions at-trainent quant et elles les larcins, meurtres, vio-lemens. N. DE MONTREUX, ler Liv. des Bergeries de kir ulielte, au Lecteur_ S’attrainer. Se laisser entraîner. — Ceux qui ont mesprisé /es advertissemens du sainet Esprit se sont transportez en tant d’heresies qu’ils se sont attrainez en perdition, voire sous couverture de pieté. CALvIN, Serin+ sur la prerniere à Timo thee, 29 350). Attraire. Attirer, faire venir. — Le droit canon de ce ne se veult taire, Veu qu’il deffend en leur maison attraire Quelque femme, pourveu qu’el soit de mise. GRENGORE, les Folks Entreprises (I, 87). — Il en y ha encore s une autre [cause] trop plus grande et plus necessaire… la.-quelle nous ha cy attrait. LEMAIRE, DE BELGES, Schismes et Conciles, 2e partie (Il I. 281.). — Teutoniques, Cimbres, Tigurins et. Ambrons assaillirent par trois jours continuelz le fort des Romains, pour cuyder les avoir, ou attraire aux champs, et donner la ba.taille. Id., Illustr., Ill, 1 (II, MO). — L’un dit Escry ; l’autre dit NiE.-cry point.. » Puis l’un m’attraict, puis l’autre me reboute. Marot, Elegies, 1. — Et de son bec il sçait… Tromper, seduvre, et en ses laqz attraire Les cueurs rem.plis d’aspre severité. ID, , Z Amour itigitif de Lucien. — Incontinent, Prince, j’euz esperance Qui1 seroit bon devers toy Se retraire, Qui tous enfans de Vertu veulx attraire Pour de-corer ton palais sumptueux, Id., Epigrainmes, 156. — Je dy que c’est chose tressalutaire D’es. tre en ennuy et en desconvenue, Veu que par là à luy nous veult attraire Dieu tout puissant, Id... k Riche en pautfreté. — L’Oiseleur sema tout a.uprés Des grains pour les oiseaux attraire. CoRnourr, Fables d’ÉsopE, 119. — La fleur qui le sommeil attraict. DL BELLAY, 13. — Il ne le reit pas tant pour rebuter que pour attraire les estran-gers, en leur donnant asseurance par ce statut d’y pouvoir a_cquerir droit de bourgeoisie. AHYOT, Solon, 24. — Mais voudriez-vous que j’en prisse une [femme] Qui nie fust tousjours importune ?… Qui rebuteroit mes amis, Qui attrairoit nies ennemis ? Baïf, k Brave. III, 1. — Ses yeux estoyent d’une force contraire. L’un gracieux et l’autre furieux, Deux yeux (je faux, mais deux astres des cieux). L’un pour chasser et l’autre pour attraire. Ronsard, le ChariÉe (II, 63). — Juge quelles se-rayent nies ardentes fureurs, Si la main qui me pousse apprenait à eattraire, AuBIGNÉ., le Prim.-tem.5., I, 5. A fin qu’elles apparoissent plus belles, et. attrayent les marchans. F, BRETIN, trad. de Lucien, la Vente des Vies, 1. — Cependant ses bea_utez ne cessent point d’attraire Et d’enchainer des cœurs en ses mains s’enfermans. BERTAUT, Stance$, p. 320, —L’Empereur le voyant indignement traicté par le Roy desiroit l’attraire à soy, et luy donner en mariage Madame Leonor sa sœur, E. PASQUIER, Recherches, VI, 12. — Comme un crieur public à l’encan sçait attraire, Sous ombre de profit, la tourbe populaire, Pour luy faire acheter les meubles des def-funs. VAUQUELIN DE LA FRESNAYE, Ail poetique, III (1. 112). — Par fois on peut donner pour les galands attraire. A ces peins presents je ne suis pas contraire, POUrVell que ce ne soit que pour les amorcer. REGNLERe Sai. 13. Amener à faire ou à subir qqch. — 0 noble Paris Alexandre, ton doux prier ha je ne scay quelle vertu latente, beaucoup plus forte dat-traire un courage à ses fins que la pierre day-niant nha de tirer’acier.. LEMAIRE DE BELGES, I, 24. — Tu ne veulx pas que negligence on hante. Et si as faict mainte chose attrayante Le cueur des gens à oysive paresse. MARCIT, Oraisons, 1. — Il n’a autre cause que sa bonté, laquelle quand elle serait seule nous debvroit amplement suffire à no gjg atraire à son amour. CAL VIN, I.. p. 12. — ilz les attrayent à delices charnelles, et les font retomber aux concupiscences dont ilz slestoyent retirez, In., Contre les Libertins, ch. 2 (VII, 155. — Quand premier il [l’Amourj surprit nies sens de sa fureur, Il se lit gracieux, mais c’estoit pout m’atraire A mille cruautez par une douce erreur. Baïf, l’Amour de Francine, L. IV (L241)., — Si est ce chose utile et bonne, à mon advis, d’attraire par tous moyens les hommes à. bien faire. Amv OT., Vies des Hommes illu-sires, aux Lecteurs. — Vous en attrairez d’autres à vous venir courir sus : car ilz vous auront. en mespris quand ilz vous sentiront si faciles dolnpter. TebuerhU-S3 — Les flatteurs de Caesar… mettoyent la nuict des (badernes sur les Lestes de ses statues, espera, ns par ce moyeu attraire la commune à l’a, ppeller Roy. Ii, Brutus, 9. — semble qu’un contraire eschange De plaisir ou de passion Nous punisse par le contraire Du bonheur qui nous vient attraire A surime nostre affection. R. Belleau, la Bergerie, 1re Journ. (I, 257). — D’un astre il (Dieu] prit, pour vostre ceil, la clarté, Et de pur or fit vostre chevelure, Bref il portrait en vous sa pourtraiture Pour nous al.-traire à Voir sa deitéJean de la Taille, Sonnets d’amour, 6, — Lon doit attraire et amener les