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ATTERRER
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tions, le Papillon. Et bien qu’au temps pour un temps facent guerre Les bastirnens, si e.st-co que le temps Œuvres et noms finablement atterre. D. BELLAy. Antiquitez de Eome 7. Puis que tu envoyois tous les autres par terre, Esclatant sur le fer ta lance comme un verre, Que ne m’a la roideur de ton bras atterré Ains que j’eusse ton œil d’un esclat enferré ! JEAN DE LA TAILLE, Re grets pour le Seigneur de Mongommery. Fors que des colomnes et bases qui ne se pouvoient lors recouvrer, pour estre atterrées et presque ruinées et rompues. PH. DE L’ORME, Architecture, V, 17 (G., Compl,). Comme un tonnerre Qui par un double éclat deux grands sapins atterre. JOLI E.L.LE, au Roy Charles IX (II, 132). Le Lion plein d’ardeur en demeure troublé : Il l’atterre pourtant, et, demy hors d’haleine, Fait couler de sa gorge une rouge fonteine. R. GA R NIER, Porde, 1255. Ainsi devant Roland la tourbe espou-vantée S’enfuit à qui mieux mieux d’une course hastée, Et luy, foudroyant tout, laisse atterrez de coups Chevaux et chevaliers aux mâtins et aux • loups. DEspowrns, Roland furieux (p. 32.6. On conta cinq mille canonnades, qui atter rerent tellement les parapetz, que difficilement • on y pouvoit reparer. TlIEVET, COS1-Mgr., VII, 1. Il a mort atterré le Loup si dommageable. Am. JAmYN, Œuv. poet., L. L Poeme de la Chasse (76 vo). Maris au combat entre… Et bien campé devant le defunct atterré Ja frapoit l’homicide. Tu., Made, XVI, 81 Toujours l’Austre mutin les grands sapins n’atterre, NIFir SEMENT, CEuv. poet., 57 vo. [Un lion] jetta sa griffe sur une fille… et l’atterra. ce tait engoula sa teste, et avec les dents luy fist plusieurs playes. Amui. PARÉ, VIII, 15. Il n’y a arbre si gros qu’ils n’atterrent et mettent en pieces. Id., Ap • pend. au Livre des Monstres, 3. Childebert repoussa l’enfant.., lequel, empcFigné par le cruel oncle, fut semblablement atterré, et percé de son espée par le COSté. Fauchet, Antiquitez, III, 6. Si je dy… Que la gresle jamais n’atterroit les moissons. Du BARTA8e 2e Semaine, ler JOUF, Eden, p, 5. Se blasmant et humiliant comme le luiteur qui se baisse pour mieux atterrer son compagnon. CHARRON, Sagesse> 1111 10. Atterrez de mes mains, dessus la terre dure, Us [’es Phrygiens] servoyent aux corbeaux et aux chiens de pasture, J. DE CITA.MP-REP Er1y8Se, I, p. 12. Il fist qu’Hercule se vestit de l’habit d’une femme, et qu’avec ses mains, qui avoient dompté et at • terré tant d’infames monstres, il print feminine-ment la quenouille. L.rouvny, ie Fidele, I, 3. • Inserisez, en cuidant vous avancer beaucoup, Vous eslevez l’agneau attera.nt vostre loup. Au-BIC N1 Tragiques, I (IV, 66). (Fig.), Abaisser, accabler, ruiner. D’une secousse legere Ce grand Hercule elancé… Empiette, ravis t, atterre Le vieil laurier d’Angleterre. R. la Bergerie, lfe Aunt. (I, 197). Elle ren • verse à bas les Rois po r te.couro unes, E t. des Princes plus hauts atterre les honneurs. Ronsard, Poernes, L. Il, Diseurs contre Fortune (V, 145). De vous vient, mon mal ou mon bien, Ou je puis ou je ne puis rien, Par vous ou renleve ou j’idem Ina vie aux haultz ou aux bas lieux. AUB1GI’d te Prinuerns, Odes, 83 (III, 191), Toutes grandeurs tu vas plaçant. Sur un rocher apparoissant. Environné de precipices, Prestes de cheoir au premier vent, Qui les atterre plus souvent Qu’il ne fait les bas edifices. R. G-ARNIER, Antigone ! 947. Un pere atterré d’animes et de maux, privé, par sa foiblesse et faute de santé, de la commune societé des hommes, il se fait tort, et aux siens, de couver inutilement un grand tas de richesses. MONTAIGNE, II, 8 (II, 82). Et ne faut, pas doubter,.. que si la fievre continue peut at1er-1 rer nostre ame, que /a tierce n’y apporte quelquealteration selon sa mesure et proportion. D., II, 12 (II, 227). Il y a des maladies qui atterren • jusques à noz desirs, et nostre cognoissance. In. II, 21 (III, 82)eQu’ils [les médecins] ne me me. nassent point, atterré comme je suis. In+ 11, 3 (III, 206). Laure Terraciiie, de qui le nom vo., lant jusques aux potes ne peut jamais estre atterré. Mi" DES Rocuus, Secondes CEuvers, Mal. de Placide ei Severe, 4 2 vo, Je ne me sens pas assez fort pour soustanir le coup et l’impetriosité de cette passion de la peur, ny d’autre vehemente. Si j’en estois un coup vaincu et atterré, je ne m’en releverois jamais bien entier. MONTA1GNEk Me 6 (III, 294). Je porte dans le Ciel mes yeux et mes desirs. Joignant, comme les mains, le cœur à ma requeste, Je ploye mes genoux atterrant mes plaisirs. AuDIGN É, Poesies religieuses iII, 301). Et puis le magistrat couronna d’infamie Et atterra le reste en la phis basse lie, In., les Tra giques, I (IV, 62). Atterrer ses genoux. Se mettre à genoux. debonnaires Dieux, Atterrant mas genoux, tendant les bras aux cieux, Entendés moi tretous„ BUTTETi Epithalame (p. 384). Judith fait cependant ruisseller ses deux yeux, Atterre ses ge. noux„ et dresse vers les cieux Ses innocentes mains : puis ainsi Dieu reclam.e. Du BA.R.TAs Jet : dith, L. IV, p. 384. Par l’ineffable Nom dessous qui la nature, Haute, moyenne, basse, atterre ses genoux. ID„ Seconde Semaine, ler Jour, Eden, p. 28. Là [au Ciel] vont les yeux de tous, Qui, ploians cœurs et mains, atterrent les genoux. AUBIGNÉ, les Tragiques, V (IV, 206). litterrer, Ensevelir sous des ruines, sous de la terre, La plus part y furent accablez et atterrez soubz la ruine de leurs maisons. AmyotJ trad. de DIODORE, XV, 13. Que la terre s’affaisse tant qu’elle voudra, qu’elle engouffre, atterre, accra-vante et ensevelisse les pauvres pionniers. CHO-LIÈRE$e ire Matinee, p. 52. S’atierre.T. Être renversé, tomber à terre. Dessous mes bras nerveux le toreau slaterra, Baïf, Passeteens, L. II (IV, 309). S’asseoir à, terre, s’abaisser vers la terre. En quoy plaisir prindrent tous les tesmoings, Et de ma put n’euz„ pas n’en doutez, moins De passe-temps, car atterré m’estoye Soubz un rosier, ou par escript mettoye Leur playdoié. CRETINi De bat sur le passetemps des chiens et oyseaur p. S51 Tousjours tendans au Fons devers lii. bas s’atterre. MAURPUE SCÈVE, Microcosme, L. III, p. V. L’œilhet cerche l’apuy, au mur vit le lyerre, Si l’on ne la relie, une vigne s’atterre. L. PAPori, Disc. à Mue Pan file (I, 5’2). t.re enseveli sous la terre. Pensant que soit la citadelle Dont Encelade foudroyé S’atterra menu poudroyé. R. BLLEAU, Petites inieentionsi l’Escargot. S’abaisser [moralement], Les uns s’atterrèrent sous le ioug… et, se cachant dans le mes-pris,.1 supportèrent que leur race fust séparée des autres, AuBiGNÉ, Hist. Univ., II, 8. S’affaiblir. L’am.e s’y exerce [dans les livres], mais le corps.. demeure ce pendant sans action, ? atterre et s’attriste. MONTAIGNE, HI, a (III, 298), Atterré. Qui est à terre, Adonc l’homme des champs, quittant 2e dur sejour De son lia atterré, une heure avant le jour, EstaLle ses outils, dresse son equipage. Pibrac, Contin. des vers sur les