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ATTENTEUR
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que nul autre de nostre langue Gallicane ha en-core.s attenté densuivre. Ie., in Concorde des deuz Langages, Prologue. — Si par conseil precipité ont. encontre eulx attempté quelque cas de nou-velleté. Rabelais, I, 31. — Quand ilz ne se sont contentez de raison mais ont attempté du tout mettre à internition et destruire totallement leurs ennemys, Id., I, 43_ — Ceste est la droicte voye pour chercher Dieu… que de le contempler en ses œuvres._ Nompas (Patenter par audacieuse curiosité de voulloir espelucher la grandeur de son essence. CALvue, Instit., I, p. 13. — Il s’ensuyt après une autre audace, que l’homme attente de representE…r Dieu au dehors tel qu’il l’a conceu au dedans. Id., ib.., III. p. 121. — Nous requerons que nul n’attente ou entreprenne œuvre aucune, sans Foy. Id., ib., VI, p. 397. — il y eut aucuns de ces coursaires qui atenterent de retourner dedans leur brigantin mais ilz desisterent„ pourau-tant que l’orage les repoussa. Amyot, Hie, lEthi0p., L. V, 60 vo. — Ronsard premier osa bien attenter De faire Horace en France rechan ter. Du BELLAY) Recueil de Pçiesie, Chant trium-phal. — Alexa.ndre+ se repen toit bien d’avoir attenté ce siege *mais toutefois le soing de sa repu-tation le feit opiniastrer. AmvoT, trad. de Dio-D OR E, XVII, 10. — Il suffit (dit 1ris race Aqui-Ionienne, De banir jusqu’icy la race Typliéenne : De passer plus avant il ne faut attenter. RON SARD, Hymne de Calays et de Zethès (1V, 16). — Quant à moy, rien plus je n’attente Sinon chanter l’honneur de l’ente De la Cerise. R. Belleau, Pe-tileS InventionS, la Cerise. — En logeant ainsi des naturelz citoyens d’Athenes aupres de leurs suh-jects ou alliez, ce leur estoit comme —une garnison qui les tenoit en bride, et les gardon d’attenter aucune nouvelleté. Amyot, Périclès, 11. — Dio-phanes, qui pour lors es toit Capitaine general des Achaeiensb fut adverty que les Lacedae.moniens attentoyent quelques nouvelletez, et s’apprestoit pour les aller ehastier. Id., Philopoemen,. 16. — Les soudards… penserent adonc bien en euh inesmes qu’un homme ja vieil… estant seigneur d’une si grande chevance, n’attenteroit point choses si hazardeuses sans quelque bon fondement._ In., Dion, 23. — Ceste jeune Dame, ne voulut point attenter d’interroger son mary de ce a.voit sur le cueur, que premierement efl n’eusi fait une telle espreuve de soy rnesme. Id.e Brutus, la. De ceulx qui a.ttenterent lors de se faire Empereurs, ies uns ne trouverent personne qui les en reputast clignes, les autres s’ingererent et s’en reputerent dignes eulx mesmes. ID., Galba, 29. — Pour avoir emprunté de la flamme celeste Dedans le ciel voûté, les estoiles j’atteste Que je ne l’ay pensé, ny fait, ny attenté. Ft. BELLI : At), la Bergerie, 26 Jour"’, Complainte de Profnethee. — Nul ne doit attenter maniments d’importance, Qui, pour choisir le bien et rejetter le mai, N’a le bon naturel au sens acquis egal. Baïf’, Passetems, L. II (IV, 285).— Le despit et la honte leur fit prendre une resolu don pour attenter une chose difficile. LA NOUE, Dise. pol. et mii., XXVI, 1, p. 703. — MM. de Chastillon… se rnonstrerent favoriser les nouveaux Lutheriens… et peu à peu su joignirent de faction et d’intelligence plus pour se deffendre et garantir de vostre pere et de vostre oncle que pour attenter aucun remuement de nouveauté. SaÉ. Alee„ Harangue de M. d’Aeliray, p. 186. — Toutes mes forces n’es tans assez bastantes pour attenter si haute entreprise, je me con tenteray de l’avoir désirée. BRANTÔM E, Traductions de LucfioN, Epistre dédicatoire (X, 8). Aspirer. — Combien ce Dieu qui nos espritz reg-veille Faisant. plus hault mes desirs attenter, Fe-roit aussi plus lia.ultement chanter Ce qui de soy annonce sa merveille. Du 13ELLity, les Amours, Sonn. 1_2. Estre attenté. ttre l’objet d’une tentative, d’un attentat. — Je laisse là les a.mpoisonnemens, les ambusches, les violences, desquelles la vie de l’homme est attentée. CA.LVIN› Insfit., VIII, p. — Estant hay en France plus qu>homme qui fut jamais favory de roy… il Pd. d’Espernon] a esté guetté, ca.vallé, vendu, attenté et conjuré de toutes façons, et blessé, et pourtant eschappé jusques icy. BRANTÔME, Col, tronnels françois (V1, 97), Attenteur. Celui qui fait un attentat. — II est de noz biens detenteur. Sans nous y Œstre con sentiz ; Pugny sera comme attenteur Dei palris ( :’mnipotentis. Anc. Poé, , ;.. franç., MIL 190. Attenuatif, Qui atténue, — La science pour affiger en notre Ciel la —vertu attenuative, ou diminuant, ANI’. DU MonAN„ trad. de J. E Ro-QI 1 ET AIL LAD Et la Vertu. de la Quinte Essence., p. 86. L troisiérne scope ou intention est oster la ma-tiere conjointe ce qui se fera par medicamens chauds, secs et. attenuatifs, qu’on nomme carminatif. Aren311.PARÉ., V, 16.— Quant aux topiques, ils doivent estre incisifs, attenuatifs„ rarefactifs, discutiens et grandement clesseichans. 1 ». VI, 22. — Il les faut ramollir par decoctions erno/Iientes, attenuatives et incisives. Id., XVIt 36. — Compositions qui ont vertu de rompre la pierre, et qui ont une faculté manifestement aperitive et. alitenu.ative. JouB., Pharmacop., p. 191 (G., Compl.). Attenuation. Affaiblissement. — Combien que, en telle attenuation de moy, j’eusses recommandé a Dieu mon aime, et aux medecins mon corps. P. FABRI, An de Rhetorique, L. 1, p. 270. Attertuer. Affaiblir, exténuer. — Senecque satisfit a sa nourriture de pommes aigres et d’eaue, et tellement attenua sa personne par sobresse que ses veines ouvertes rendoient peu de sang. R D E CHAN GY., Instit de k femme chrestienree, I, S. — Ilz pensent estre une tresgrande folie destre nonchalant de lhonneur de sa beaulté… attenuer son corps de jeunes. J. LE BLOND, trad. de TH. MORUS, l’Isle d’Utopie, L. II, 66 ro. — Ce peuple.,. vit fort mechaniquement, partie pource qu’ils n’ont grands vivres, partie aussi.,. pour les grandes chaleurs qui les attenuent, Tnevwr, Cosmogr., 111. 3. Aitenui. Affaibli, exténué. — Cestolt celluy qui soubz tantes et bannes Coucher au champ avoit continué, Dont se trouvoit trés fort attenue. CRETIrgly l’Apparition de Jaques de Chaban4 (p. 116). — Ilz n’ozoient venir à la battaille, es-tans leurs hommes si affoiblyz et si attenuez faune de manger que plusieurs en mouroient faim, Amyot, trad. de DIODORE, XIII, 28. La cuisse luy empira tellement, et se trouva tant attenué qu’il finit sa vie. SALTAT, trad. d’ITÉeo-Dom VI, 136. — Mon povre corps attenué Est de graisse tout desnué. Ti. DE 13ÊzE, Ps. de David 109. — Il ne reposoit ne nuict ne jour, et estoit… atténué, maigre el deffait. LARIVEY, trad.. del Piacetieuses Nuits de STRAPAROLE, XI, 5, — Pet à peu nous perdions plusieurs habitans et soldez, qui tiornboinct mort z sur la place ; car on deve-noit tout atténué, et en cheminant on tornboit mort, de sorte qu’on rnouroit sans maladie. More Luc, Commentaires, L. III (II, 90). — Cehiy qui a par une longue inaladie le palais corrompu ne peut trouver Je vin bon, et l’homme attenué perd