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ATTENDRIR
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au pere de la fille a faire ceste despense ? — Ver-tubieu, qui s’attendroit a luy, on seroit traité k la fourche. JI. DE CAHAIGNES, l’Avaricieux, IL 1. — Amour, que te servent ces plaintes„ Et los Dieux à ri tu t’attends ? BERTAUT, ie Temps consolant I Amour (p. 519).

S’attendre en, sur. Mettre son espoir en, compter sur. — Tourne un peu devers rnoy ton regard pitoyable, Soleil, pere de vie, en qui seul je in’at-tans. Desportes, Sonnets spirituels, 10. — Ceux la ne sont ils pas bien privez de raison et de jugement, qui s’attendent sur une chose roible fragile pour devenir heureux ? N. DE MO N TREUX5 Sec. liv. des Bergeries de Julietie> 105 ro (G., Cornpl.).

S’attendre de. S’attendre à. — Chacun s’attend d’en voir naistre unie raisonnable cholere. MONTA] GNE, 11, l (HL 142).

Attendant. Celui qui écoute. — Quand voicy neuf divines voix Qui s’accordans tout-à-la-fois Dirent tant de douces merveilles Que leur son par Pair s’épandant Tiroit soubdain de l’attendant L’esprit ravy par les oreilles. O. DE MACNY, Odes, 1, S.

Celui qui attend, — Cc n’est point lù le visage, l’habit ne la grace d’un harangueur, d’u.n attendant ne d’un meneur d’espousée au moutier. RE GNIER DE PLANCHE, le Livre des Marchans (II, 219).

Attendant que. En attendant que, jusqu’à ce que. — Garde, sur ta vie, que mon fils n’aye plus rien de ceans… Par ce moyen j’a.sseureray mes biens et vivray à mon aise., attendant que je voye s’il s’amendera. FIL D’AMBOISE, 1e3Neapolitaines, H. 7. — Au poinct du jour, le roy mon mary dict qu’il vouloit aller jouer à la paiiIme, attendant que le roy Charles seroit esveillé. MARG. DE VA-LOIS, „iliérnOireSj p, 33. — Pour gaigner temps, attendant que leurs forces peussent estre prestes. Lettres miss, de _Henri IV, t. III, p83 (G., Compl.)

(Formes). Indicalit présent, suivi du pronom ie. — Mais que tardé-je tant ? qu’attendé-je musarde, Qu.’ores je ne deromps ma poitrine vieil-larde ? R. GARNIR, Forcie, 2000. — Il cherche une beauté qui ravisse ses yeux. Que s’il en treuve aucune, et qu’elle luy agree, Qu’attendé-je sinon que je soi » massacree Comme fut Antiope. ? Id., Hippolyte, 664.

Futur et conditionnel. — Je ne m’alan pas qu’il y vieigne… toutesrois je Patanderai. MoNTAiGNE, Lettres (1V, 3444. — En vous donnant ces pens-secs je le prend pour moy, et attenderay que mon extase soit finie pour tourner les yeux des choses passees à celles d’avenir. AuBiGN É, Lettres d øer$ jg (I, 498), Jà tes chevaux chargez sont presque à, moitié voye Du Buisson de Tillet, où nous attenderons Le rapport des veneurs qui sont aux environ& CL. GA U CH ET, IC deS Champs, l’Esté, Chasse du cerf, p. 176. — Et si sont Siciliens qui nous desprisent de Ioing, mais de pres ne nous attenderont point. SEYSSEL, trad.. de THUCYDIDE. VI, 12 (2(4 vo). — Que s’il faut venir aux propos blasphématoires… nous les orrons plus execrables que nous ne les attenderions de tous les payens. H, ESTIENNE, Apol. pour ch. 14 (I, 18).

Attendre (subst.). Attente., action d’attendre. — Puisqu’ainsy va que là gist ma fortune. Un. tel attendre est doulx et amiable. MELIN SAiricT GELAys, Quierains„ LSLZZfl, etc. IiL 541 — Horace un jour son Vergile attendoit, Et ne l’eut pas apres le long attendre. Cil. FONTAINE, les Rui3seaux de Fontaine, p. 102. — Ceulx qui es-toyent en bataille contre eulx..+ trouvoyent le


fouir plus utile que l’attendre et demourei m y or, Lycei.egue, 22.

Attendrir (intrans.), S’attendrir. — Qui, le n’estoit trop cruel sans raison, N’attendrir° pour l’âge de Ja ? on> Pour sa noblesse et sa vertu Baïf, Poernes, L VI (II, 300).

Attendrissement (au sens matériel). — L(Lournemens et reIaschemens des vins, les alliei clrissemens des bois. Amyot, De la Face de Lune, 25. — La brebis devient boiteuse pour l’a tendrissement des ongles amollies, LIEBAUL p. 1’15 (G., Compl.).

Attendue. Attente, — A Faifeu va, sans fait aultre attendue, Lily demander la maniere et 1 sorte Qu’il faut user de la pouldre qu’il _Fion BouRnioriÉ, Pierre Faileu, ch. 18. — Quai pauvres gens condamnez vous trouiptez En qwi que amende, apres longue actpudue, Maison se] par euh a vous vendue. J. Bo LICHET, Epistr, morales du Traverseur, II, 7.

Attenebrer. Mettre dans les ténèbres. Afin que mes pechez multipliant tousjours à ce gouffre des enfers n'attenebrent mes jours, Chassignet, le Mespris de la vie, p, 362.

Attenir. Appartenir. — Mieux me pia avoir empris la peste De retirer, par une gl conqueste. Des mains des Turez le Troyen t Loire, Qui nous attient, par droit ample et not LEMMRE DE BELGES, Epistre dit Roy à Hel Troye (111, 82).

Attenir, estre attenu. Estre uni par parenté. Luy sembla que sonclict pere luy avoit fat grand tort d’avoir preferé a lempire Polyperce qui ne luy attenoit en riens de lignage, a luy e.stoit son fllz. SEyssEL, trad. de DioDOIREJ (23 ri”1 — Pour la proximité du lignage dont estoit attenu envers l’Empereur Alexius Fi. PA QutER, Lettres, X111, 17.

Attenant de. Attenant à. — Un lac est attew du temple. SALLAT, trad. d’HÉFLopoirE. Il, 170.

Estre attenu de, à, Être tenu, obligé de, astrei Ce que les Apostres ont fait par tout monde, un chacun Pasteur est attelau de le lai en son.Eglise, à laquelle i est deputé. CALY] Instit. IV, in, 6. — Le sexe fememn est plus e tenu de garder sa chasteté que ne sont les masli CHOLIÈRES, 2e Ap, Di-enee, p. 62. — Ce n’est I) merveilles si Naarnan est renvoyé par le proplft ! avec telle permission, veu n’avoit bien petite estincelle de venté. Mais toy qui autre mesure de congnoissance, te dois tu la rl gler, comme si tu n’estois non plus attenu à cço fesser Dieu que luy ? Calvin, Que doit faire homme fidele entre les papistes (VI, 559). — te plaise donc, Eternel… continuer non su] ment à conserver mais rnesines à. faire bien plus en plus aux bons et à ceux q-ui desirent bien, afin qu’ils se recognoissent tant phis atten à te craindre et honnorer. TH. DE BÈZE, Ps. David, 125, Paraphrase. — Le duc de Guise y tant doublement attenu et obligé, pour avec souverain commandement, avoir eu l’estat grand-maistre de France, qui y astraint notai ment ceux qui ont telle dignité. R.EGNiER DE PLANCHE, Hist. de l’Estat de Fronce, II, 139.

Estre attenu à. Avoir des obligation& des d voirs envers, — Il est dit que nous ne pole° rien apporter à Dieu, Car c’est afin que tout ? PI somption soit abbatue en nous, et que nous pensions point que Dieu nous soit attenu erl Calvin, Serm. sur le liv. de Job, — Si ta mere je suy, desourdissant mes jours, Mon pere