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ASSOMPTION
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Mont-de-Marsan, p. 73. — Assommer par bon conte… en quelles choses plus y a de vraye commodité. BuDÉ, Instit. du Prince, édit. J. Foucher, ch. 19. — Si tu veux le compte savoir Des baisers que je veux avoir… lite faut assommer le nombre Des feux, honneur de la Nuit sombre. DES Au-TELS (1543), Epigrammes. — De remarquer l’heure de son commencement [du inonde] et de l’assigner à certain nombre d’années, est du tout hors de nostre puissance. A peine pourroit quelqu’un des successeurs dresser et assommer ce compte, puis que nostre chef et premier pere nE. l’eust sceu faire. MONTAIGNE, trad. de R. &BON, ch. 213. La nature corporelle… reçoit, un infini nombre de manieres et d’especes car qui pour-roit assommer la diversité des choses qui sont souz ia prerniere, seconde et tierce marche de nostre esehelle ? IDE, ib., eh. 219. Assommer 2. Accabler, fatiguer. — De travail assommé. iinc, Pois, franç., VIII, 10. — Je sents en moy de tes biens telle somme Que mon povoir tn absorbe et assomme. MA. DE NAV., ICS Mar guerites, Comédie de ta Nativ. de J. C. (II, 15). — Quatre ou cinq heures seul je rniarreste enfermé, Puis., sentant mon esprit de trop lire assommé’, J’abandonne. le livre et mien vais à. l’Eglise. RoNSAII.D, Response à quelque Minisire (V, 412).. Appesantir. — Et tant soit peu si le dormir assomme Dessus les yeux les pa.upieres de l’homme, incontinent ce soing qui le poursuit Le vient troubler, puis le Somme s’enfuit. Am. JANITN, Œw. Poét„ L. V, 225 vo. Anéantir. — Car ce grand Tout fait de Rien son chef d’œuvrf, i, Et ce doulx feu de l’esprit con-sumrnant. Toute raison de l’humain jugement., Qui tout cuyder d’estre et sça.voir assomme, Qui le pur RiEri blet concevoir en l’homme, C’est luy par qui en liberté entiere. En sa justice et nature premiere L’homme est remis.. MARC. DE NAY !, Dern. Poés., les Prisons de lez Reine d-e Na É.J (p. 296). — Et par la Venerique flamme Que —vostrP cœur lubrique enflamme> Bruslant, les vostres consommez, Et leur bon renom assommez. FERRY JULYOT, tre Part., 27. Assommer 2. Endormir. — Entretant un somme assomma La pucelle et l’oprima. Therenee tin français, fol, 112 (04. = Ici, assommer peut aussi bien signifier appesantir. Voir Assommer ’2. S’assommer. S’endormir. — Le guerrier pares-seus S’assommant au soir ocieus. LÀ_ PÉRUSE, Médée, p, 35 (G.). — J’a.y tousjours persisté esveillee sans m’assommer_ parce que n’ayant point de corps, le sommeil est l’une des passions qui ne peut avoir lieu en mon endroict. Trad. de GELLI, Disc. fantastiques de Justin Tonnelier, Disc. IX, p, 290. Assommeur. Celui qui assomme, qui tue. — Entre lesquelles (exécutions on tient pour mémorable celle d’un gentnomme nommé Villievi-neuf… lequel avoit un serviteur luy servant d’as-sommeur, qui fut aussi executé avec luy avait aussi un jeune garson, qui estoit son laquays : lequel il vit fouetter, et Passommeur bruler vif et après ce spectacle, fut mis sur la roue. 1-1. Es Apol, pour lier., ch. 18 (I, 361). — On trouva en des privez quatorze ou quinze corps de citix qui avoyent esté ainsi tuez tant par cest as-somm.eur que par son maistre Francisquino.. Id., ib. (I. 362). — [Contre ceux qui poussent aux guerres de religion]. Je dy qu’un tel discours comme affectionné Et degulisant le yray sent son passionné Qui parle pour luy seul : je ne veux que mon Prince Luy serve d’assommeur au damp de sa province, JEAN DE LA TAULE, le Prince Nécessaire, Ch. 1. (Adj.). Bras. Fort, charnu… assonuneur. M. IrE LA POR.TE, Epithetes, 57 ro. Assommeur de pain. Homme vorace. — 0 vil-kcques I ô ponceaux ! i5 canailles I gens de peu faineans ô poltrons I ô gueux pleins de poulx I ô assommeurs de pain I Trad. de FoLENGO, Merlin Coccaie, L. IX (I, 259). (Féminin). Assomeresse, — En-cependant Or-nyte et Arete vallets Pour la derniere fois mirent les bourrelets Aux deux poings de leur maistre, et ses mains assom’resses Lierent piy sur p.ly de ceintures espesses. RoNSARD, Hymne d-e Pollux el de Castor (IV, 288), Assommiere — Son teint, son chant, son poux, son bruit, son rais-pointé, Pour gel, pour froid, pour pluy’, pour paix, pour l’assommière, Vif, ardant, soupirant, bruyant, sa lueur claire, N’est blanc, n’est glas, n’est mort, n’est coy., n’est surmonté. J. Lis BovssiÊnts, Secondes Œuvres poétiques, L. L à Monsieur, 1 r.— (L’as-sominière, dans.ce passage, semble signifier Pen dormeuse, la nuit. Assomptif. Qui tire au dehors.— Phlebotomie assomptive vuidante par la mesme partie. droli-HEIIT, Gr. ehir., p. 605 (G., ConapP. Assomption. Action de prendre. — Toute assomption de corps est terrninee à quelque union, qui ne se peut faire que par trois moyens, desquels Aristote parle, continuation, insepara.bilité et raison, dont n’y a aucun és corps qu’au dit que prennent les Anges et Denaons. LE. LoYnR, Ht des Spectres> I, 5. névation à une dignité, avènement. — Nous n’avons voulu faillir de nous conjoyr avec vostre Saincteté de ceste sienne divine et tresheureuse assumption et promotion. 19 nov, 1572, Lem de Ch. IX au pape (G., Compl.. — Je dis donc à N. S. P. du commencement l’aise que V. M. avait re-çw de son assomption. 15 avr. 1591, D>OssAT, Lat. (G., Compl.). Vostre Saincteté, aupara vant son assomption au pontificat. 1596, Leu, miss. de H. /V t. IV, p. 669 (G., CompI.). — Depuis son parternent d’Escosse et son assomption a la couronne d’Angleterre. 12 mai 1603, ib„ t. VI, p, 83 Compl.). — Pour l’aller visiter de ma part, et congratuler de son adsumption an royaume., 20 mai 1603, ib., t. V1, p. 90 (Œ, Compl.). — Apres il se conjouira avec ledit roy, de son heureuse inauguration et assomption audit. royaume. SULLY, Œcon1 roy.„ ch. 115 (Œ, Compl.). (Terme de logique). Mineure d’un syllogisme. — Syllogisme a trois parties, Proposition, As-sumptioa, COnC1USi011. RA, FIUS• Diakeeire, II. 7. — Quand il se trouve enserré, sa coustume est de ruser, tournoyer, tergiverser, gauchissant, des-tournant le propos, sautant à 1>assu.mption quand on triai tte la proposition. CHARRON, les Trois Veri-tez, L III, Préface, — C’est la proposition traittee aux cinq premiers chapitres : s’ensuit Passomp-tion prouvee au reste du livre. Id., ib., III, I. — Tout cela presupposé et accordé ne conclud rien contre nous. Il faut venir à Passumption, laquelle il leur convient prouver contre nous. In., ib., 1H, 5, — Je laisse et leur accorde la proposition-, l’assurnption reste encores à prouver par eux contre nous, D., i& — Voilà nostre proposition assez expiiquee : venons a Passumption. r D., ib., 13. — Là dessus je forme mon syllogisme : fais us est judex„ Aqui Paires suni falsi, — Ergo Patres non sunt judices. La forme