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APPRENDRE
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signe de peu ou faulte de apprehension. ID.. IV, 22. — Il n’y eut jamais Prince, en l’antique saison NT en ce temps ici, mieux garni de raison N d’apprehension que toy, ny de memoire. RON-SARD, Hymne de Henry H (IV, 189). — Ce que nous monstrent a.ssez evidemment les diverses mutations des songes qui nous adviennent en dormant, que la par « tie imaginative eu Pappre-hension de nostre entendement, de bien petit commencement tourne en tolites especes d’accidents. Ai YOT, Marcus Bruius, 37. — Je suis peu en prise de ces violentes passions : j’a.y Pappre-hension naturellement dure ; et Pencrouste et espessis tous les jours par discours. MONTAIGNE, I, 2 l, 13). — Je Pay souvent… jetté [Tur-nébe] en propos eslongnez de son usage, il y voyoit si cler, d’une apprehension si prompte, d’un jugement si sain, qu’il sernbIoit qu’il n’eust jamais faict autre mestier que la guerre et affaires d’Esta.t. I L)Î I, 24 (I, 168). — L’esprit, je Pavois lent.„ Papprehension tardive, Pinven-Lion laschk… ID., I, 25 (I, 216). — Le mespris de la mort, la patience aux infortunes… se treuve souvent aux hommes par faute de bien juger de tels areidens, et ne les concevoir tels sont. La faute el’a_pprehension et la hestise C0n. trefont ainsi par fois les effets vertueux. ID., II, 11 (Il, » 133. — L’apprellerISiOn, je Pay lente et embrouillée mais ce qu’elle tient une fois, elle le tient bien, et l’embrasse bien universellement, estroitement et profondement, pour le temps qu’elle le tient. ID., II, 17 (III, 47). — C’est un homme de bien, d’habile apprehension, et d’un entendement tout divin. F. BRETIN, trad. de Lu-CIE N, Jupiter tragique, 27. Conception, idée. — Quand nous l’appelions [la foy] congnoissance de la volunté de Dieu nous n’entendons pas une apprehension telle qu’ont les hommes des choses qui sont soubzrinses à leur sens, CALVI N, 171311.1., IV, p. 191. — Je ne pensois (dist Pantagruel) jamais rencontrer home tant obstiné à ses apprelriensions comme je vous voy. RABELAIS, III, 21. — Qu’est-ce que foy ? C’est une apprehension des choses qui ne se peuvent voir à l’œil. CALvDT, Serin. sur k de Daniel, 24 (XLI, — Il semble donc qu1lechias soit trop &chienne’au monde, et que racismes il n’ait nulle apprehension du Royaume spirituel de Dieu. ID., Serm, sur le cane_ d’Eze-chias, 4 (X X XU, 567. — Des promesses de Dieu ils en sça.voyent autant que les Turcs, et en.cores beaucoup moins, Car les Turcs ont quelque ap-prehension de sa bonté et de sa misericorde, et ees diables yti. n’en ont point du Unit. ID., Serin+ sur l’Hannon, E(angel., 52 XLVI, 655). — Il nous faut pr-eferer la volonté de Dieu à toutes nos fantasies et apprehensions, 1D., ib., 57 (XLVI, 715). — Je n’ay pas oublié ce qu’autrefois ila.y dict des translations poëtiques mais je ne suis si jalouzement amoureux de rues pre-mieres apprehensions, que raye honte de les changer quelquefois. Du BELLAY, Deux Livres de rEneide_ Epistre. — Ils [les Anges] seront tous jours à nous secourir avec une hastiveté meroyabie… comme nous voyons que les esclairs volent parmi le ciel et par dessus toute apprehen-RionCALVIN, hiii. (1 560), I, X1 v, 8.—Non seulement il [le dormir] leur suggere des pensées et ap-prehensions de ce qui jamais n’a esté fait, mais alissi leur donne advertissemens des choses à ve ID., ib., I, xv, 2, — Comme sans contredit l’homme a esté creé pour aspirer ri Ia vie eleste : aussi il est certain que le goust et apprehension d’icelle a esté imprimée en son ame. ID., ib., I, XV, 6. — Dieu… a trouvé moyen d’accomplir sa promesse, voire outre l’apprehension des hommes. ID., Seren, de Jacob et d’Esau, 1 (LVI II, 23). — Certaine apprehension engendre la rougeur, certaine autre la palleur, telle imagination agit en ta rate seule.ment, telle autre au cerveau. l’Id 0 N TAIGNE0 IL 12 (II, 289), —--Il est. impossible de dire chose à cet aveugle, par discours, argument, ny similitude, qui loge en son imagination aucune apprehension de lumiere, de couleur et de veue. ib. (II, Elle est non seulement merci ains bonne et sage mere, n’ayant rien tant en affection aprés Dieu que vostre advaneement. En quoi la devez seconder : et pour ce faire, conformer toutes vos volontez aux siennes, el rie croire facilement vos premieres apprehensions. E. P.AsQuIER, Lettres, XIV, 5. Il faut encore reconnaître le même sens quand le mot apprehensions s’applique à des écrits Il faut que je m’esciatfe à ce coup, et me plaigne à gorge desployée de la cala.mité de ce siecle, qui nous a produit si grande foison cl’Autheurs, ou putatifs, ou avortons. Il n’y a si malotru., qui ne veuille que ses premieres apprehensions prennent air. E.. PAseisn., Leilres, X,). Apprendre. (Formes,) Passe défini et imparfait du subi, —Ii aprint jouer du luc, de Pes-pinette, de la harpe. RABELAIS, Io 23. — Avec Baïf je vins En la haute Mernaigne, où la langue j’apprins. REprisArt », Elegies, 16 (IV. 97, — Venus d’un regard amiable, Avec Jupiter favorable, D’amour m’aprindrent les ébas. Poemes, L, IX (IL 460). — La Dusse funda.trice de la ville cl’Athenes choisit à la situer une temperature de pays qui fist les hommes prudents, comme les prestres eiEgypte apprindrent à Solon. MON-TAln : NE, LI. 12 (IL, 342). — Puis je sça, vois, sans que de falot l’apprinse, Qu’à un subject Poen obscur de son prince Est. bien la chose en la terre habitable La plus à craindre et la moins souhaitable. MA.Ro.r, Epistres, 42. — Afin que si bien j’en apprinse, Que toy, qui es des pastoureaux le prince, Prinsses plaisir à mon chant escouter. Eglogue au Roy. — A celle fin que le sça.voir j’ap-prinse, J’ay delaissé et Cour, et Roy, et Prince. RONSARD, Odes retranchées (kiTI, 108). — Quant à Pestat du Pape, il fallut que j’apprinse A prendre en patience et la soif et la faim : C’est pitié, comme là le peuple est inhumain, Comme tout y est cher, et comme Ion y pinse. Du BELLAY, Re-vete, 132, — H seroit temps, Bea_umont, que tu apprinses Sur ce rivage à oublier les Princes. RoNsARD, Epitaphes, Dialogue de Beaumont et de Charon (V, 322). — Tu m’as donné des vers, fres magnanime Prince, Afin qu’en imitant ton exemple, j’apprinse Que peut un cœur superbe. ID., Resp anse aux vers dur Roy Charies I X (1’1, 180). Pi7rtieipe passé. — Lors nous sommes esmeuz de chercher Dieu, après que nous avons apprins nostre bien estre en luy. CA L IN, InSi it.,. IV, p. 190. — Pourquoy un sage n’osera-il en toutes cho.ses ce que cettuy-cy ose en celles qu’il a a.p-prinses de ses inaiStre5,.. ? 11/44071i1TAIGNE, II, 12 (Il, 241). — De tout temps j’ay apprins de charger ma main d’une baguette ou d’un baston. ID., IL 25 (III, 97.

Présent du subjonctif. — Tu te plains qu’estre je ne daigne Musicien, et que ma voix Mente bien que l’on m’enseigne, Voyre que la peine je preigne D’apprendre : ut, re, my, fa, sol, la. Que diable iirreulx tu que j’appreigne ? Je ne boy que trop sans cela. MAII.OT,.Epigr, , 132. — Et le feray imprimer à ce que chacun y apreigne comme je