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APPORT
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vous prie, cette folie fantaisie de vostre teste, que ce soit à vous seules de juger des beautez de vos compagnes. — Mais hien ostez de la vostre que la cogneissance vous en doive appartenir. — A ce que je voy, nous sommes appointez contraires. E. PAsQuiER, Colloques d’Amour, 3 (II, 797). — Est il vraysembIalee qu’ils puissent porter patiemment de voir que leurs el-dans s’entre-haïssent, qu’ils querellent tousjours l’un à l’autre… qu’en toutes entreprises et actions ifs soient tous-jours appointez contraires, et taschent à s’entre, supplanter l’un l’autre ? Amy OT., De 1’Amitié ira lernelle, 5. — Qui n’en droit, entendant qu’estes malade d’amour ? Je pensois que ce fust quelque estrange maladie où n’y eus t point de remede. Ne te semble-il pa.s qu.’amour soit de la qualité que je t’ay dicte ? — Nous sommes appointez contraires, car amour est la plus douce et sucrée chose du monde. LARIVEY, k Laquais, I, 2. pourroit bailler aussi bien que luy un expe-dient pour vuicier nos differens mais je me dout,. bien qu’il s’y accorderoit aussi peu que Fun faict au sien : car nous sommes appointez contraires. CHARRON, les Trois Veritez, III„ S’appointer contraire, MI au contraire. Se déclarer adversaire, d’opinion opposée. — Quand chacun d’eulx a bien compté son cas, N’ont trouvé tiers pour juger leurs affaires, Si qu’entre eux deux, sans conseil d’advocas, Sur tous leurs faictz s’a, ppoinctèrent contraires_ Anc. Poés+ franç., nr, 287. —Barbe ne l’entend pas ainsi, ains s’appointe au contraire de madame Elisabeth, qui est d’opinion que c’est de la trippe, et elle dict que c’est de la tiretaine. LAMY EY, la Constance, II, 4. Appointer 2. Rendre pointu, tailler en pointe. Mest advis avoir ouy dire dun antique Laboureur accusé de ses voysins, disans qu’il avoit empoisonné leurs bleds, par ce que le sien estoit demeuré garauty, et les leurs gastez et sans ! raid, lequel+.. amena en plein jugement… ses bœufs gras et refaicts, son Soc rondement aceré, son cou/tre tresbien appoincté, disant que cestoit sa poison et mauvais art de ainsi bien aecoustrer les bleds. Du FMI., Propos Rustiques, ch. 4. — En-cores est il allé ches le rna.reschal soy faire esguizer et apoincter les gryphes. RARE LAIS, IV, J. — Gymnaste apoinctoit des curedens de Lentisce. ID., IV, 63. — Ils ont leurs guerres contre les na-. tions qui sont au delà de leurs montaignes… aus-quelles ils vont tous nuds, n’ayants autres armes que des arcs ou des espées de bois, appointées par un. bout. MoNTAIGNE., I, 30. — 11 ll’eschalatl sera de la longueur de six à sept pieds, dont les deux seront fichez dans terre par l’un des bouts, qui à telle cause sera apointé. O. DE SERRES, ThMire d’Agric., III, 4. Munir de pointes, — Gargantua… se festonnant de son pigne (qui estoit grand de cent cannes, appoînetti de grandes dents de Eiephans toutes entieres). RABELAIS., II 3’7. AppFninter, e’appoiraer, Devenir pointu, finir en pointe. — 11 a… la queue fort longue, qui va tousj ours en appointant. AmBrt. PA/tg, Append. wc LiPre des Monstres, 3. — Ces bagues qui sont entaillées en forme de plumes, qu’on appelle en devise pennes sans fin, il n’y a ceil qui en puisse discerner la largeur, et qui se sçeust deffendre de cette pipperie, que d’un costé elle n’aille en eslar-gissant, et s’appointant et estressissant par [’autre. MONTAIGNE, II, 12 (11, 375). Appointeur. Arrangeur, conciliateur, médiateur. — Comment Bridoye narre l’histoire de Papoincteur de procés. RÂBLAIS ; Hl 41. — Il eut un filz nommé Tenof Dendin… lequel semblablement voulut s’entremettre d’appoincter les plaidoians… Et se nommait en ses filtres., L’a-poincteur des procés. ID., iii. — Il surmonte en valeur et perfection tout le desir et souhait des creatures, qui ne se fussent jamais a.dvisees, ny n’eussent osé demander un tel mediateur et ap pointeur de leurs affaires. CHARRor.i„ Disc. Chrei £in Rcdm.pon 2. — Les Seigneurs de là es-toient estimez et braves apointeurs de querelles. A.un : Gra-É,..rieures diverses, 2. — Nous avons —veu… quelques Docteurs, qui pour contrefaire les cons-cientieux font les demi Huguenots et les appoin-teurs de Religion. In., Sancy, I. 2. Appolutir. Devenir pointu, finir en pointe. — Les maisons estant s basties de grasse terre du lieu, ayants la couverture en apoinctissant en façon d’une rusche à miel, apparoissent de bien loing. BE.LoN, Singe, II, 28 (G., Compl.). — La forme du pied du lievre… aigue et faite à la sem-blance d’une pointe de cousteaum vient tous-jours en appointissant. Du Fouinoux, Venerie, 66 vo (G., Compi.). — Coquilles qui, d’un bout larges, vont en entortillant et en apointissant. L. JOUBE RT, trad de l’Hie. des pois$ords de ft.orii-D EUT, 2e part., H, 1 (G.. Compl.). — Des joncs les uns sont lissez, et les autres sont agus, et faits tousjours en appoin tissant. M. DE LA PORTE,. Epi thetes, 226 \70. — Elle [une presquIle] ne va point en apointissant, ains piustost se tient en largeur, ainsi que fait la Floride. PrilEvET, Cosmogr., X. 12. S’apointir, mime sens, — Lors que I’Exalcson sera d’une rreatiere Faite inegalement et sutile et grossiere, Ce qui sera sutil en haut s’apointira, Le terrestre et pesant par bas s’élargira. BAÏF, Premier de Meteores (IL 12), — On. les considere [les muscles] eappointir, BEROALD E D E VERVILLE Cabinet de _if inergee, 16 vo (G., Conipi.), Appoise•onner. Peupler de poissons. — Quant au Brochet, l’on ne fera difficulté d’en mettre dans l’Estane un ou deux ans après l’avoir ap poissonné, non devant. O. DE SERRES, Théâtre la. — Comme trop bien ne trop test ne pourriés appoissonner vostre Estang, aussi trop grand nombre de Poissons n’y sçauriés vous mettre au commencement In., ili. Appoissonné. Peuplé de poissons. — Les ri-vieres y sont bien appoissonn.ees. Du PiNET, trad. de PLINE, VI, 32 (G,. Estangs apoissonnez, soubs leurs dormantes eaux, Beaux cristaux, se mouvants soubs le cours des ruisseaux. P. DE BRigiLcu., Herustkm, XVI, p. a. Pourvu de poisson. — Et presente audict Gargantua les deux navires chargees de hareric frays et les deux cens caciques de m.acquereaulx saliez… Se voyant Gargantua que il estoit bien appois-sonné il envoya a ses gensdarmes une des navires de haranc frays, Grandes Ovoniques Gargan Mines, dans RABELAISe IVJ 46_ Appeltronir, y. Apoltronir. Appendre. Joindre. — En Egypte se trouve des joncs assez grans pour faire des cribles sans cou ppler ou appondre les joncs. Du PIN ET, trad. de PL1NE XXIe 18 (G.). Apporrhetique, y. Aporrhetique. Apport. Action d’apporter. — Aux banquetz qu’il faisoit… il servoit luy-mesme les conviez, ne se seoit que sur le dernier aport [des plats]. Du FAlL, Contes d’Euirapel, Affluence. — Il y a une ville en la Sicile qui se nomme Engyium elle n’est pas grande, mais fort ancienne et bien renom mee pour-Papi : port qu’il