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APPETIT
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qui glisse par dessous les plaisirs de sa vie, et s’empoigne et paist aux malheurs… comme les vantousesi qui ne hument et appetent que le mauvais sang. MONTAIGNE, III, 5 011, 319, Appeler de. Prétendre à. — Nul niappetoit, tant fut bon et courtoys. D’estre pape en ce temps ; toutes foys Quele’un faillait pour le siege tenir. GRINc.on.E., 11E, !.sir de Paix.1, 174). — n’appela point d’estre Consul oultre la —voulun té du peuple. Amy OT., Camille 1.— Quand les hommes appetent d_’adjous ter je ne sçay quoy de leur cerveau à la vente de Dieu, c’est pour gaster tout. CALVIN, Senn. sur l’Epistre aux Ga-lates, 26 (L, 600). Appeteur. Désireux. — Estant appeteur D’avoir chez lu.y teiz personnages. HAUDENT, Apologues diEsoPE, II, 115. Appetrisser 1 (trans.). Amoindrir [en paroles], représenter comme plus petit. — Ceux qui armoyent ou luy ou quelque autre de pareille nature, à qui la peau frissonoit, essayerent à le ras-seurer ; appebssa.ns le danger auquel il s’allait jetter. MONTAIGNE, I, Fi (I, 427). — Son armée [de César] estant en quelque effroy, pour le bruit qui couroit des grandes forces que menait contre luy le Roy Juba, au lieu de rabattre l’opinion que ses soldats en a.voyent prise, et appe tisser les moyens de son enaemy… Il print une voye toute contraire à celle que nous avons accoustumé. ID., JL 24 (III, 165). (In transi). S’amoindrir, diminuer. — Doriques à tin que son dueil a.ppetisse.,. Employez vous à me faire un service. LEMAIRE DE BELCES, Plainte du Desiré (III, 118). — Les Corinthiens qui estoyent dedans le ch.a_steau se trouvoyent en grande peine et en grand danger, pource que les vivres leur appetissoyent fort, et commenceoyent à en avoir faune. Am YOT, Timoléon, 17. — Ne plus ne moins que la force des maladies decline à mesure que la vigueur naturelle des corps malades va descroissant aussi entre les villes et peuples de la Grece, l’envie de quereller et de guerroyer se passoit au pris qwe. la puissance leur apetissoit. I D, Ph ii0FiCeinen 1 S. — Le nombre des gens de bien descroist et a.ppetisse tous les jours. Trad. de GELLF, Discours fantastiques de Justin Tonnellier, Disc, W. p.109, — Quant à ces beaux peres„ leur but et peculiere grace n’en appetisse en rien, et ne s’en trouvent point pis. Io., ib., Disc. V, p.144. Appetisser 2 (transi). Mettre en appétit. Appetissé. Qui a de l’appétit.. — Affin que soyons plus deliberez et appetissez aux banquets. COTE-REALT) trad. de COLUMELLE, L. L Préface. — Aussi feroit [se feroit mocquer] le festoiant qui aiant assemblé en un festin plusieurs differen-tement appetissez, les voudroit traitter tous de mesme, Am_YErr, Propos de table, II, 10. — Ayant proye u1 plaisir là, plus je ne sejourne. Ains bien appetissé vers Beaujour je retourne, G.AucHET, Plais•ir des Champs, i’llbwer, Chasse au.z ramiers (p. 2961. — Quoy que je luy rernonstrasse qu’elle avoit fait un assez beau trot. de chemin pour prendre de Pappetit a Si ne suis je encores appe-tissee, respondit elle, mon estomac n’est encores ouvert. » CiromÈREs, 5e Ap. Disnee, p. 226. (In bans.). Avoir appétit, — D’appetissante faim non point eguillonné, Ne de soif alteree encor epoinçonné. MAURICE SCÈVE, Microcosme, L. I, p. 1.1. Désirer, avoir appétit dei — La gueulle Cer-bericque Manstroit sa dent sanglante et rnor-tificque Appetissant, helas ! nous absorber. line. Poés. franç., IV, 126. Appelissant. Désireux. — Mais ceste eaue d’es-. poir rnixtionnee Estaint lardeur trop a.ppassion-nee, Et cause attente en lame languissante, Qui est tousjours de joye appe tissante. MICHEL DiAM-BOISE, Complezinetes de 1’Ese1a9e Fortuné, Appetit. Désir. — Et toutes foys ray plus grand appetit De pardonner à leur folle fureur Qu’à celle là de mon beau procureur. MAROT, Epistres„ 2’2. — Le prians qu’il ne face point, que les choses adviennent selon nostre appetit mais selon qu’il voit et congnoist estre bon, et ainsi qu’il luy plaist. CALVIN, _Mail., IX, p. 552. — Selon leur appe Lit et en con tem riant la parolle de Dieu, ilz forgent des doctrines.. ausquelles ilz re-quierent que nous croyons. ID., ib., XV, p. 726. — Si tu es vaincu, on dira que pour un appetit de venger tes propres injures, tu auras esté cause de tresgriefves calarnitez à ceux qui t’avoyent humainement et arnia.blement recueilly, ArityErre Coriolan, 35. — Sa vertu avait esté ineitee du desir de se purger du reproche qu’il avoit encouru au faict des Thermopyles : et d’un appetit de mourir courageusement, pour garantir sa honte passee. MONTAIGNE, 1, 36 292). A l’appetit de. Selon le désir de, au gré de, sur la demande, le conseil de, à l’instigation de. — Ledit ambassadeur, voyant quil ne pouvait obtenir response à son appetit commença à user envers le royde grosses et rigoureuses menasses. LE MAIRE DE BELGES, Schismes et Conciles. 213 part. (III, 801). — Ainsi appert que les Princes du Palais faisoient et deffaisoient les Ttoys de France à, leur appetit. In., Illustr., M, 2. — Lors, luy dit le cordonnier : Monsieur, baillez cela qu’il vous plaira, rien si vous ne vouiez. — Ah.î vrayement, dit le curé, je vous payeray à vostre appétit. NICOLAS BE T ROY ES, Grand Parangon, 4. — Je parle de l’estat des Prestres : à l’aveu et appetit desquelz tous les autres nous contrarient. CALVIN, nstit., au Roy, p. uv. — IL.. par chascun jour estoit a.djourné, cité, chiquané, à liappetit et pa.ssetemps du gras prieur de sainct Louant. RA-BELAIS, IV, 12. — Us auront leurs saincts qu’ils ont forgez, qui ne furent jamais au monde, ou qui ont esté canonisez a l’appetit du Pape, voire pour estre RU profond d’enfer. CALVIN, Serrn. sur la prophetie d Christ., 7 (XXXV, 686). — II excita grande haine et envie contre soy, à cause des lourdes faunes qu’a commeit à l’appetit de ces-tuy Saturninus. AMYOT„Variii, S, 29. — Pompeius fut blasmé par ceulx mesmes à l’appetit et sua sion clesquelz il avoit fait la fa.ulte. Io., Compar. de Pompée avec Agésilas, A. — De calomnier et accuser faulsern.ent un autre à vostre appetit. je ne le feray pas, — 113, , Démosthène, — Vous avés puis après, Sire, les cappitaines de gens de pied, à qui vous donnés les charges à l’appétit d’ung monsieur ou d’une madame, qui seront au près de vous. MoNieuc, Commeniaires, L, VU (III, r05). — Depuis le grand jusqu’au petit Chacun parie à son appetit. Parler avec grand’hardiesse. A tors à travers, c’est Sagesse. H. ESTIENNE, Dial. du Lang, franç. ital., Autre Remonstrance, I, 19. — Nous ne sçavons guere que c’est que beauté en nature et en generai, puisque à, l’humaine et nostre beauté nous donnons tant de formes diverses… Nous en fantasions les formes à nostre appetit. MowrAIGNE, ni 12 (H> 211). —Il n’y avoit droict ny raison que la justice fust si impudante et aveuglée, lue… venir faire prisonniers telles gens, à l’appétit d’un créditeur importun. BRANTÔME, Couronnas bançois (VI, 40). — Sa première be-songne [du roi] tut de commander à Marnes… qu’il luy amenast au cabinet cha, sque député au


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