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APOTHICAIRERIE
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APOTHICAIRERIE — 244 — chez /es apothicaires, St FRANÇOIS tlE SALES. Ser mons recueilitis, /KI (IX, rà.59). Lettres d'apothicaire. — Faites que j'entende ce que vous voulez dire. — Si tu ne Pentens, je te le diray en lettres d'Apoticaire. JEAN DE LA TAILLE, le _Negromant, I, 2. Quiproquo d'apepreiraire. Erreur grave, date . reuse. — Ils ont passé legerement choses de bien plus grande importance ; donnans souvent aux lecteurs de leurs traductions des qui pro quo d'apothicaire. H. EsTiENNE, Conformité, L. I, p. 51, — Ils taxeront finement un Medecin d'em-poisnnnem.ens, et d'estre propre à bailler un qui pro quo d*Apoticaire. VAUQUELIN DE LA NAYE, De ne croire ci la calomnie. — Voyla comment le moyne sauva la vie au capitaine, ayant. esté pris pour l'autre. Ce fut bien un qui-pro-quo d'apoticaire. BilANTôms, Cap. "esti..., dom Juan Autriche (II, 133). • Apothicairesse (adj. fém.). — Dose. Mesuree, composee, sophistiquee, apothicairesse. M. DE LA PORTE, Epithetes, 152 ro. — Drogue. Aromatique, espiciere... apothicairesse. 1D.5 ib., 1_53 r. — Medecine ou Breupage. Salutaire, cordiale, arnere,„ apoticairesse. In., ib, 259 ro. Apothicairerie. Profession, art d'apothicaire. — Sans oublier l'Apoticairerie, Ou Ion peut faire a.buz et tromperie. Boucups, Epistres enorales • du Traçerseur. II, 8. — Par une exquise science et subtilité de apothicairerie ou de parfumerie, AMYOT, Que les bestes brutes usent de k raison, 7, — La plus part des habitai-1[s de ce lieu se tienent là l'hiver, et y ont leurs boutiques, notamment d'a.potiquererie ; car quasi tous sont Apotiqueres. MONTAICNEe Journal de Voyage, p. 315. — Il es-cri-vit à un sien confident... apothicaire... et luy manda que, s'il vouloit venir à Paris, I avoit bonne somme de deniers dont ils s'a.ccommode-riaient ensemble, et Ieveroient une bonne boutique d'apothicairerie. Var. hist_ et litt_, I I 100. Lieu où mon prépare les remèdes, — Là dedans on oyoit tic toc, du bruyl. que faisoyent des mortiers de bronze ; car c'estoit-là l'Apotiquairerie. Trad. de Fou.Neo, Merlin Coceaie, L. XXIII (11,265). (Par comparaison). — Du Paradis, où est ceste belle Apothieairerie, qu'ils [les Arabes] appellent. Elcanor, L'encens n'y manque. frit EVET, Cosinogr., X, 1. Apotome ( :.m.evQ1À,Ii), terme de musique, — L'excedant du plus grand au moindre fait le crome, Ainsi que le majeur semiton a_potome. M_AurtiCE SCÈVE, MirroCosme, L. II, p. 66. Apotropeei — Les Dieux ce lestes estoient,., appeliez des Grecz Apotropees, et des Latins Averrunees, comme qui cliroit des-tourneurs de maux ou preservateurs. LE LOYER, Hist. des Spectres, VIII., 5. On trouve aussi apotrophee ; — Sur le sommet • de la teste leurs couppans je ne scay quant che • veux, avec certaines parolles apotrophees et expiatoires._ les font oiseaux tels devenir que pre-sentement les voyez. RABELAIS, V1 4. Apourir. Faire sembler pourri, mal odorant (par comparaison), — Et le flagrant de sa suave alaine Apouriroyt l'odorante Sabée. MAURICE SCÈVE, Delie, 166. Apozeme,Aposurne, etc. (ir,o' : ;4r.i, décoction). — Où l'on ne sçait que c'est de bouccon, d'assassin, De vieille maladie et jeune médecin, De julep, de bolus, de syrop, d'apozime. JEAN DE LA TAILLE, le Courtisan retiré. — Quant aux medicamens chi> lagogues, comme apozernes et potions, seront ordonnées par le prudent et docte Medecin. Amin. PARÉ, V, 12.— Un tas de petits Pscolfers Char tans, qui ordonnent en secret des apozeumes-, THEVET, Cosmogr., XI 12. — Pour-quoy praticquent les Medecins avant main la creance de leur patient, avec tant de fausses promesses de sa guerison : si ce n'est afin que reffect de Pirno_gination supplee l'imposture de leur apo-séme ? MONTAIGNE, .1, 20 (I, 114), — Et estime-rent„ „ qu'en ce pansement Us pouvoient avecques leurs oignemens, selon que la necessité lxigeot ordonner à leurs Miens aposumes, clysteres, potions, saignées, comme rernedes annexez à leur profession. E. PAsQuiEE, Recherches, IX, 31. — Les Chirurgiens furent citez partievani ta Faculté de Medecine___ sur ce qu'ils ordonnoieat de,s clysteres, aposumes et Ibrledecines, tout ainsi que les Medecins. In., ib. — Vous voyez la pluspart du menu peuple guerir de ses fievre.s, non par ingredients tels que nous pratiquons és villes, ains par certaines herbes pilees, qu'ils appliquent à leurs poignets, et les y laissera quelques jours, dont ils ne tirent. pas moins de fruict, que nous autres par nos aposumes, clysteres, medica.ments et saignées. ID., Lettres, XIX, 16. Appaisabie. Qui peut être apaisé. — Adonques fut ce pitié trop miserable de voir la tresdescon-fortee Princesse aeertainee de sa crainte entamer un dueil desesperé et non apaisable. Le BELGES, la Couronne Margaritique (IV, SM. — Ainsi partirent les deux Deesses, concevans une hayne non apaisa_ble encontre les Troyens. ln, ainstr., I, 33. — Cassanclra... des quelle sceut Iarrest de 'emprise, menoit uni dueil non appai-sable. ID,, ib., H, 1. Appaiser. Appui à. Apaisé envers. — Voila Saul à David appaisé. DES MASURES, DaVid fugitif, 2249. Appaiser. Pardonner. — Si par leur povreté cresperit ilz ont fait une lourde faune, par vostre grant bonté leur vueille estre appaisée. Li Loym, SEavirEun, HisÉ. de Rayart, ch. 17. (Intrans.). S'apaiser. — Ainsi les pelerins deni-gez s'en Payrent. à travers la plante à beau trot, et appaisa la douleur. RABELAIS, Te 38.

Appaiseur. Celui qui apaise. — Jetta.nt sur vous, sire, comme... défenseur des ordonnances de nos ancestres, juste vengeur de tant d'oppressions souffertes 'Jar la tyrannie de ces estrangers, appaiseur... de tous les troubles survenus tant en la religion qu'en la police. REGNJER DE LA PLANCHE, Hist. de l'Estai de Franze„ I, nia

Appaist. Pâture.— En lieu d'appaist et boni] nourriture, Ilz vont donnant esventée pasture leurs troupeaux ; et, dont croist mon chagrin Leur vont donnant la paille pour le grain, Dont I troupeau, de soy gras et alaigre, Par tel appais devient chetif et maigre. MA ROI, Complainte d'un pastoureau chrestien.

Appalir (intrans.). Devenir pâle. — Par ceste saison rigoureuse Toute verdeur appalyra. Anc. Poés. franç., XII, 76.-1 L'air resonne de cris, le Soleil appallist. R. GARNIER, Cornelie, 1675.

(Trans.). Rendre pâle. — Aussi direz aux gentes damoiselles Que le der teint de leurs faces e belles Ne vueillent plus par tristeur appaliir. MAIRE DE BELGES, Plainte du Degiré (111, 185). Qui est 'occasion qui ainsi ta appa.slie et diftor-mee ? Trad. de BoccAcE, Kami-nette (153'2), 70 ro — Quel souci Trouble vostre visage et l'appallist ainsi ? R. Garnier, Hippolyte, 1156.