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Et dit un Attalus en Seneque, que la mernoire de 110Z amis perdus nous aggree, comme l’amer au Fm trop vieil.. MONTAIGNE, II, 20 (III, 76). sa chambre est, la belle sans amer, Plaingnant celuy voult tant aymer. LEMAIRE D E BELGES :, ta Couronne Margaritique 11her, 28). —En mon esprit aulcun amer Ne verrez, ne chose vilaine. R. DE COLLERYE, Rondeaux, 25. — Or est en dorai’converty leur amer. ME MN DE SAINCT GE-LA_YSt Cupide et Psyché, dans Gohin, édit d’He-roët, p. l31i.— La fortune convertira son amer en doulceur, son desdain en contentement. LA R E les Escoliers, I, I. Doux amer, v. Doux.

Amer 2, v. Aimer.

Ameres, v. Maire.

Amerin (adj.). Aneerine saule* saule amerin, saule amerine (Amerina Sala). L’experience y est en Nymphaea Heraclia, Amerine Saule, Che-neyé, Periclyrnenos, Tamarix, Vitex, Mandragore, Cigale_ les quelles dedans les corps humains… gla.ssent et mortifient le germe proii-ficque. RABELAIS, III, 31. (Les éditions de Rabelais mettent entre Amerine et Gaule une virgule, qu’il vaut mieux supprimer). — On met troys genres principa.ulx de saulx, de Grece, des Gaules, et de Sabine, qu’aucuns appellent Amerin… Le saulx Amerin a l’osier gresle et rouge. COTE REA trad. de COL UMELLE IV, 30. — Llozier que les anciens no.m moyent saule amerine, ou vimina_le, c’est a dire propre a lier. LIESAULT, Mais ruse., p. 601 (G., Compl.).

Amerir. Rendre amer. — La sainte heresie De l’Amour, douce Ambrosie, Divin Nectar, si le fiel De la palle Jalousie N’en am.erissoit le miel. Des Autels, Façons lyriqe.tes, VII, 15.

Ameriter, v. Admeriter.

Amerodoucement (mot forgé). Avec un mélange d’amertume et de douceur. — L’Abbesse un jour s’apercevant que ceste Nonnain venoit à quatre pieds au chœur, la prit à part, et lui re-monstra, la ce FISUrant amerodoucement. BÉ-liOALDE D E VERVILLE, k Moyen de parvenir, Ho-ewlie, I, 69.

Amertumer. Rendre amer. — Dieu pour cette bonté vous bien-heure tousjours, Et ja.mais le malheur n’amertume vos jours. R. GARNIER, les Juifves 630.

S’amertumer. Devenir amer. — Trop de miel mangé s’amertume : Qui trop le plaisir a.ccous-turne Gaste du plaisir ie p1aisir BAÏF, les Mimes, L. I (V, 24).

Ames. — En sa maison, elle faisoit parfuns, con tref aisoit storacq, benjoy, ames, ambra, agalles, almisques, musques. NICOLAS BE TROY Es., Grand Parangon, 51.

Amesnager. S’amesnager. S’établir dans une maison. — S’il retourne s’arriesna.ger chez soy+.. il ne prisera pas comme il doit sa femine et ses en Fans, ni le revenu de sa maison. LA NOUE, Dise. pol, et mil.. VII, p. 178.

Amesnagé. Pourvu. — De six vaches à laict estant. amesnagé Et de quatre bons bœufs, s’il n’a rien d’engagé, Il vivra comme Un Roy. GAUCHEY, Plaisir des Champs, le Printemps, Discours, p. 114.

Amesuré. Mesuré, modeste. — Fille, quand vous serez à part, Soyez tousjours arnesurée. Anc. Poés. franç., II, 22.

Amete. Diminutif du mot âme. — Quand ces


ametes naines et chetives s’en vont embabouynant et pensent espandre leur nom pour avoir jugé à. droict un affaire, ou continué l’ordre des gardes d’une porte de ville ils en montrent d’autant plus le cul qu’ils esperent en hausser la te.ste, MONTAIGNE, III, 10 (IV, 149).

Amethisse, v. Amathiste,

Amethistizant. Ressemblant à l’a.méthyste, La quarte [colonne] de Rubis baillay, masculin, et Amethistizant, de maniere que sa flamme et. lueur finissait en pourpre et violet, comme est l’Amethiste. RIBELAis, V, 42.

Amethystizonte, — Amethystizonte… est dite ainsi pource que lextremité des fla.rnmesches quelle jette se termine en couleur de violette, comme LaInethySte. LEMAIRE DE BELGES, la Couronne Margariiique (IV, 142).

Ametisse, V. Amathiste.

Ametrie, Irrégularité. — En second lieu nous ferons mention des symptomes qui suivent l’ametrie des excremens, fiL.NIBR. PARÉ, XX, 1.

Ameubler. Meubler, pourvoir. — Elle est bonne menagere, bien logée, bien a.rneublée de ce qui luy faut. JEAN DE LA TAILLE les Corrivaus, V, 5. — Que mon cabinet soit ameublé de bons livres. N. RANN, CEttg)res, p. 107 (G., Compl.).

Rendre meuble [la terre]. — En quelque temps qu’on les plante [des arbres], il fault tousjours avoir esgard de les planter par un temps humide et un peu pluvieux, et. que la terre soit bien trem-pee et ameublee. GO R GOLE Tr. d’agric., c. 5 (G., Compl.).

Ameublir. Rendre meuble [la terre]. —— Terre fort grasse par soy, ou meslee et ameublie du fien. LIEBA ULT, p. 207 (G., Compl.).

Ameublissement. Ameublement. — L’empereur Alexandre Severe… n’envoyoit jamais les ju.dges aux provinces, qu’il ne les assortist de tout leur equipaige et ameublissement nécessaire pour s’entretenir honorablement pendant leur magistrat. L7HOSPITAL, Reformat. de la Justice, 40 part. (IV, 387).

Ameurir. Faire mi : ifir. — Les aulcuns disent que ces fruyctiers mettent leurs poyres en fiens de chevaux pour les mourir plus tost. PALSGRAVE, Esclam, p. 628.

Ameuter (s’). Se joindre tà qqn] pour une attaque. — Trois puissans fléaux de Dieu furent en mesme temps desployez sur la Frange occidin-ta/e, car la famine et la peste s’ameutèrent à la guerre contre ceste contrée desi à aux abbois pour les misères passées. AUBIGNÉ, Hist. Univ., X, 1.

Amezau. — D’icelles couches ils font passer l’eau dedans le forans par une tronce de bois percée, qu’ils appellent l’Airnezau. PALISSY, Discours admirables, du Sei commun, p. 252. — E n chascun champ de rnarez, il faut. bien une pièce de bois autant longue que le pied d’un grand arbre, laquelle est percée tout du long, qu’ils appellent l’Arnezau. ID., ib., p. 258.

Amiable. Qui peut être aimé, digne d’être aimé. — Hero marchoit en gravité honneste, Rendant par tout de sa face arnyable Une splendeur à tous yeulx agréable. 3r1AROT, Lee-mil-cri et Hero. — La superiorité laquelle estoit la moins odieuse et plus amyable de toutes nous a esté proposée pour exemple. CALviN, Ins1i(. III, p. 150. — Le Seigneur requiert bien autre chose des Chrestriens qu’un visage joyeux et alaigm à ce qu’a rendent leur beneficence amiable par