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pauvre martir d’amour ; jo Ie veux un peu mettre a.ux altères, Larivey, Laquaie, — C’est ce qui l’a mis aux alti.ri’s, A cause qu’il a des affaires, Esperant de se prevaloir _De l’a.rgent qu’il pourrolt avoir Et par emprunt qu’il pourroit prendre, En un tel besoing, de son gendre, JEA.N GODARD, ICS DesgriiisLez, IV, — Cette importune ardeur qui vou.s met aux aiteres Esleve en vostre esprit ces fantasques Chimeres, Et vous fait ressem.bler au fiévreux alteré. MoNrrcnREs-riEN, Carthaginoise, III, p. 138. Entrer sur ces alteres, rentrer S’Ur ces alteres. Tomber dans cette faute.., retomber dans cette faute. — Que s’il a. esté loisible à, vostre Advocat de se jouer de sa langue et de son esprit. aux despens de la repu Lation de mes parties, ne pensez pas, maistre Simon Bobie, que je peusse, si je voulais, me. jouer, sous meilleurs gages, de la vostre, au sujet qui se presente entre nous. Toutesfois ja à. I.).ieu ne plaise que j’entre sur ces ah tores : el c’est où je veux faire mon hola. E. PASti 1E R, Lettres, XII, 1. — Toul. le motit de sa condamnation fut pour deux causes : L’une pour s’ostre contre les commandemens de S. Paul lia.biliée en homme., l’autre pour avoir adjousté foy aux voix qui se presentoierit à elle de nuict… Estant és mains de la. Justice., se pouvant gara_ntir de la mort, comme elle avoit faici en quittant les habiliemens d’homrn.e, et neantmoins le lende.main les ayant repris, qui luy esion une asseurance de mort trés-cruelle, il ne fa_ut point faire de doute qu’elle r’entra sur se.s alteres par l’ad vis qu’elle en eut ta nuict. ID_1 Recherches, 1. 5. L. Papon emploie le mot altere dans des phrases U semble se rapprocher plus ou moins de l’idée de soit. Ainsi altere signifie soif, au figuré : — L’altere de N’engeance ou Bellonne sienfu.me Au sang mortifié de nos cueurs ne s’allume. Pastorell e, I, 1.41tere signifie peut-être aeidité — Un monarque Espagnol dont les alteres rangent Mainte esclave Province a son heur violent. Paetorelie, 111, 1. — Alteres pourrait désigner la soif, le gosier altéré, à. moins que dans cette phrase il ne. soit eonfondu avec artere, ce qui avait lieu quelquefois : Pour arrozer mes alteres a.rides, Elle a plus de nectar quo mille Pierides. La Constance. — Alleres désigne peut-être les gueules affamées : — Qui pourra. figurer les affres de nos peurs, Faire voir la tremeur des bestes refuya.ntes De cent loups affames les alteres beantes. Pastorelle, 111, 1. Aliere. Émotion agréahle, — Heureux Coiet, tay qui dois Estre fraizé de ses doigts, D’elle le seur secrétaire, Lors que son sein haletant Ira tout esmeu sentant D’Amour quelque douce altere. E. PASQUIE11„ Jeux Poet., 1re part., Chanson 833).. — Estant en ees doux altères de plaisir, et en ces doux bains de délices et d’aise. —Brantôme, des Daines, Part, II (IX, 114). — Ils ont veu plusieurs dames demeurer ainsy eisvanouyes et pasmées estans en ces doux altères de plaisir. ID>, ib. (IX, 522). — Quelques miens amis, qui avaient esté au sermon de Gontery, me viennent voir, pour me congratuler de l’honneur que j’avais inesperément receu de luy… Et comme restois en ces alteres, je receu vos Lettres. E. PASQ1U1ER, Lettres, XXI, Alieres. Transport prophétique. — Je ne puis penser que dedans ces petites fleurs si bien compassées ensemble, il n’y eust quelque influence de vostre divinité a l’odeur de Laquelle je ne me sens moins esperdu que jadis ces bons vieux peres, lorsqu’Ils entroient és alteres, pou.r prophetiser aux passants. E. Pasquier, Lettres Arre-Ourereses, 9. Anime. 21 F. Arierei Alterément. Avec altération, avidement. — Mon ceil peu caut beuvant alterément D’une beauté Pamoureuse d011eetir. PONTUS DE TYARD, Erreurs Amoureuses, L. Se 32. Alterier. Modifier. Le vivre doit estre tout à Fait refrigerant et humectaxit, au reste fort ténu, et qui pour la pluspart consiste en bouillons de poulets et de chair de veau, que mesmes nous altererons avec herbes d’ozeille, de laictue de pourpié. AmBR. PARÉ, XX, 16. Élmouvoir, ander, troubler. — 11 ee retira tout douleement en son logis, sans se monstrer alteré en façon quelconque, combien que met importun le euyvist. tousjours en luy disant tous les oultrages qu’il est possible de dire. Amyot, Périclès, — Et mille semblables ; dequoy le monde se laisse si aysément pipper, estimant que noz interests alterent le ciel, et que son infinité se forrnalise de noz menues actions. Montaigne, 13 (II, 386). — Les exemples de cela… altererent 1 é-llernent le. peuple de Brabant et de Flandres, qu’il n’estait plus possible de le tenir en bride. PFli DE MARNIX, Correspond. et lifeelanges, p. ik36. — Si elles ne vous disent rien, vous croyez qu’elles sont fantastiTles, alterees, et qu’elles aiment ailleurs. Gunl.. BOUCHET,. 3e Seree (I, — Sur ces pourparlers de la reyne d’Escosse, l’on en creust ou en appréhenda. quelque chose ; et rnondict sieur rnareschal de son costé en estoit alteré, en allarme et en jalousie de son gouvernement. BRAN-m Cap. franç, , de Montmorency (III, 357j. Irriter. — En estants entrez en procez, M. le Connesta.ble le gaigna par arreste Cela. les aliera tellement que chacun d’eux taschoit de desarçon ruer son compagnon, Sat, 114`én, , Harangue de ifAubray, p, 184, — Cela servit à altérer ceux de Ia Elia.ce et de Hongrie con.tre Ferdinand. AT.BiGNÉr Rist. Unifprit I, 14+ S’ancrer. Se transformer, se changer, — mont Bayane en val soit abatu, Et cette pleine en montaigne s’altere. DES A_uTELs, Am-oureux Repos, Sonnet 90. — [L’Amour] La voyant, aussi tost $e transforme et s’altere En un corps fanta.stic, sans veine et sans artere… Invisible, ven-teux, et de substance d’air. Belleau, ta Bergerie, 213 Journ., ies A rire° urs de David (II, 140). S’émouvoir, se troubler, s’irriter. — Je suis d’advis que, sans plus vous fascher ne &titrer, cl’eulx radez. ce que jadis feistez d’un chien et d’un renard. Rabelais, IV, Prologue.— J’ay bien osé prendre la hardiesse›.. de donner jour à ce petit ouvrage….. basty de telle estoffe qu’il ne peut offenser que Geluy qui forge en son cerveau. r1011.velle OCCaSiOn de s’alterer soymeeme. R. BELL E A (le la Bergerie, Dédicace. — Qui fait bien principa1e.ment pour sa propre satisfaction ne s’altere pue pour voir les hommes juges de ses actions contre son rnerite. MONTMGNE> III, 10 (IV, 140). — On dict qu’il a entendu. me figurer n.ous representant un petit homme de deux couleurs bien estoffé et orné des marques d’un bon. traistrei Jugez, s’il vous plaist, s’il y avoit subject de s’ancrer. Lettre de VILLEROY iut DPI Vaire darIS Trieûtell édit., de la Satyre Menippee, 141. A1teri. Altéré. — Me promettant quil corrigeroit la translation latine dicelle es lieux et passaiges que luy sernbleroit quelle fut alterie ou obscure. SE YSSEL, trad. de Tuucru ID Ep PrO

Alternatif subst.). Celui qui alterne. — Ainsi._ pourrez donner la chese à l’Espagnol et regner seul sans alternatif. FR. D’AlvinoisE, les Neapoiétaines, II, 8.

Alternation. Alternance, changement. —