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AILERON
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thetes. — C’est plaisir que de voir ces Miettes du ciel Aller et revenir pliantes sous le miel Qu’ils ont deçà, delà., cueilly par les Jloret tes Tant qu’en peuvent porter leurs foibles a.eslerettes. GAUCHE1’, le Plaisir des Champs, le Printemps, Discours. — Les monts, les bois, et les prez Diaprez De rousoyan tes fleurettes Semblent eajeunir rioz ans Verdoyans De Paix soue les aislerettes. P. MATTHIEU, Aman, V, p+ 127. Aileron. Petite aile. • Navré je suis en ceste r.i•ie D’un petit serpenteau, qui porte Deux ailerons dessus le dos, Aux champs une Abeille on l’appelle. Belleau, Odes cl’Anacreon (I, 34). Ailette. Petite aile. — Quand le sommeil qui —vole Sur son aislete mole, Se donne doucereux A mes yeux langoureux. Baïf, Amour de Francine, L. III (I, 216). — Verdelet, qui du bocage Viens de tes ailettes Douces et mollettes 1-a..fraischir ce rivage. ln., Eglogue10. Alleux. Batirent sur l’autel de l’immortalité les sacres trophees et triomphes de Palleuse gloire. No-nui-En, Hist, Tolos., II, 149 (G., Compl.). Aillade. Rapin à sauce à — C’estoit uno puante halaine qui. estoit venue de Pestamach de Pan tagruel alors qu’il mangea tant d’aillade. RAI3ELAIS II, 32. — Eselanches à l’aillade. Id., nr, 59. Aillé. Frotté d’ail, Emant aillé n’attire fer. Baïf, Mines, L. I (V, 21). Aillée. Sauce à Ce Zambelle avoit l’esprit phis rond qu’une boule, et aussi aigu que Je pilon dont on pile l’ail pour faire l’aillée. Trad, de FoLENGo, Merlin Coceaie, L. IV (I, 92). Milet. Petit ail. — Mais d’aillet vert et bons oygnons Se prendre en voulez un g petit, Tost vous donra bon appetit. nc. _Nés, franç., II, 115. Ailleurs. Cet adverbe s’emploie souvent là où nous dirions à aida. chose, ou même à une autre personne. — l l nepensuit ailleurs, fors à senfuyri SE y SSE r., trad.d’APPIENt Guerre Parthiqu e, ch. — Eulx se faschant de tel langage, pensent incontinent ailleurs, ou sendorment, ou se…n. vont. Tonie, Champ geury, L. II, 25 — Aucunes fois il convertist et tourne ti cest ouvraige la fureur de ceux qui pensent ailleurs et machinent autre chose. CA LvIN, Instit., XVI, p. 781. Aucunes filles ayans opinion de leur formosité cuydent que l’on ne pense que en elles, qu’on desire à les veoir, et que ron ne tient propos que d’elles, quo que les hommes pensent ailleurs, P. DE CRANGY, In mit. de la Femme ehrestienne, 12, — Quelle asseura.nce estoit-r, Pt que/le fierté de courage, de vouloir que sa mort hi y servist de 1gron, et avoir loisir de penser ailleurs en un si grand affaire ? Montaigne ! III 6 (I I, 55), — Comme celuy qui songeait ailleurs, et qui oublioit ce qu’on luy respondoit, il le luy redemanda encure depuis deux ou trois fois. In., ne 10 (Ils 118)+ — tin homme qui pense ailleurs ne faudra point, à un pousse pros, de refaire tousjours un mesme nombre et mesure de pas, au lien où il se promene. ln., Il, l’Y (III, 45). — Les vers de Petronins„+ ne einciteroient point à boire… mais me feroient bien penser ailleurs qu’à m’enyvrer et gourmander. CrUILL. DOUCI] ET, 1Te Seree (1, 39). — Amour commande et la raison ordonne Que je te laisse en change de ma foy Le tueur jà tien… Ne pense pas que alieurs jamais s’adonne.lAROT, Vers inécl›, Rondeau 81. Amoureu.9. : ailleurs, aimer ailleurs, — Ti u as esté avec celle laquelle tu as long temps trompée par faux bIandissemens, faignant de raymer, lit où tu estois amoureux ailleurs. LE MAçoN, trad. de BOCCACE, Detameron, III, 6 — Car je ne puys, le voyant, supporter Qu’il ayme ailleurs à bon escient sans feinte. MA nc. DE NAV., 1.€8 Marguerites, Comedie (IV, 1.15. Afin, Aimable. Qu’on doit aimer, digne d’Ulm aimé. —-L’utile est de beaucoup moins aimable que l’honneste. MoNTAiGNE, II, 8 (IL 76). — La pauvreté volontaire dont les Religieux font profession est fort aymable, d’autant qu’elle n’empesche pas qu’ils rue reçoivent et prennent les choses qui leur sont necessaires, defendant et lesprivant seulement des superfluités St FitAxiçois DE SALES, Entretiens spirituels, 19 36B). Aimant_ Acier considéré comme symbole de solidité, de dureté). Contre le roc de ta rigueur cruelle Amour m’attache à mille clous d’aimant. RONSARD, Amours de Cassandre, I, 8, — Car, s’ils n’estoyent liez de liaison d’émant, n verroit rebeller tout. mutin element, Et guerroyer l’un l’autre. BAÏP. Poe es, L. V (II, 224), — u milieu des frayeurs je demeure asseuré, Comme.si d’un Aimant j’estois tout remparé, MONTCFIRESTIEN, la Cartaginoise, II, p. 126. Engraver, graver dans l’aimant. — Le Seigneur digit, qu’il lye les iniquitez cnx un sac, qu’il les plye en un faisseau, et les engrave dedens de raymant du pinceau de fer. Convoi, Instit., V, ph 339 ! — Puis que le Dieu des Dieux et des hommes le Pare A qui le Ciel, la terre et la mer obtempere, Se range aux dures loix de la Fatalité, Qu’il grava dans l’aimant de son Éternité. liFlowrcultEsTIEN, Hector., I, p, 4. Almantin. D’acier. — Invention meurdriere D’attacher membre à membre en tourment eter nel, A gros ctoux aimantins, un pauvre criminel. BELLEAu} la Bergerie, 2.ti Journ., Complainte de Prote. cent colonnes aimantines cent portes diamantines Sont ouvertes à tous veLiang. Id.., ib., Tombeau de Lyse de Rieum. — Un Mars haultain Couvert d’un plastron aimantini Luc DE LA PORTE, trad. d’HoraicE, Odes, I, 6. — Ubauld ce temps pendant qui s’estoit advancé, Son aymantin escu a contre luy dressé. P. DE BRA1-15 Hieru-salem, XVI (7 v°)+ Dur, fort, solide, durable, comme l’acier ou le diamant. — Ha trop heureux si le cruel Destin N’eust emmuré d’un rempart ainiantin Si chaste cœur dessous si belle face. RONSARD I. A inettrS aie CaS80114.1fre (I, 5, 4 — Un court despit, une ainianline fa y. In., ib. (I, 13)_ — Et là tenant au poing un grand sceptre aimantin, Tu establis tes loix au severe Destin. In., Hymne de l’terni (IV, 160). — Sois Saint de quelque nom que tu voudras, ô Pore… Aimantin, varié, azuré, tournoyant.. W., Hymne dit Ciel (1V, 251). • Quand esbranlant un bouclier Gorgbontin Tu fis trembler tout le ciel aimantin. In., Poe Les, L. II, Paradoxe (V, 233. — fais allonger son nom, et le rendre aimantin Contre la faulx du Temps, dependoit du destin. ID" Ekg. 1 (IV, 8). — Il me faudrait mie ain-mntine main, La voix de bronze, une plume d’airain, Si je voulois par une digne histoire De ce grand Duc escrire la victoire. lu., l’Hydre desfaict (V, 434-435). —D’Aymant est fait l’adjectif Aymantin et Aymantinel, pour dire aussi fort ou forte qu’Ayn-tant. M. DE LA Po FILTE, Epitheies, 13 ve. — Pourveu que l’œuvre de nature Et l’Empire de Jupiter En sa constante beauté dure, Et puisse les ans dépiter, Lié d’une aimantine chaisne. {{sc|An. Ja-